Pour bien comprendre cet épisode 9, il faut d'abord se familiariser avec le concept du TGCM. Le TGCM est un terme propre au monde du jeu de rôle et apparu fin des années 70, début 80 et signifie : Ta Gueule C'est Magique. C'était l'expression à sortir lors d'une situation pas logique ou un peu trop grosse.
Si vous comprenez ça, vous comprendrez Rise of Skywalker.
Ah, encore une chose, je vais spoiler, évidement.
Cet épisode 9 conclue donc l'arc commencé tièdement par le 7, déjà réalisé par le camarade JJ.Abrams, et massacré lors du 8 par le sinitre Ryan Johnson, qui avait réussi l'exploit fabuleux de mettre l'histoire dans une impasse scénaristique, en fermant toutes les options ouvertes par le 7.
Le film s'ouvre donc sur l’immanquable bandeau déroulant résumant la situation. Et dès la seconde phrase, JJ. nous annonce le retour de Palpatine … Ceux qui avaient vu les teaser s'en doutaient, mais on attendait tout de même une scène, même courte.
Voilà qui résume pleinement l'un des principaux défauts de cet épisode : il n'y a pas la temps. Le film n'a pas le temps de vous expliquer quoi que ce soit. Il va tout vous poser sur les genoux à un rythme étourdissant, à la façon des prestidigitateurs, plus ça va vite, moins vous avez le temps de voir et de bien comprendre ce qui se passe.
Après ce résume nous avons donc 5 à 10 minutes menées à un rythme frénétique, presque épileptique. Passage qui enfonce bien le clou : le film n'est décidément pas là pour expliquer quoi que ce soit. On enchaîne donc avec deux heures d'incohérences et de Deus Ex Machina tous plus gros les uns que les autres.
En vrac comme ça :
- Comment Palpatine a-t-il survécu à sa chute dans l'Etoile Noire ? TGCM
- Qui l'a récupéré pour le soigner, sachant que les Sith ne sont que deux, le maître et l'élève et qu'ils ne font confiance à personne ? TGCM
- D'où sort cette armada titanesque (ainsi que le personnel, un Star Destroyer ça ne se pilote pas avec trois tondus …), au final plus efficace que l'Etoile de la Mort sus-mentionnée ? TGCM
- Un super plan caché dans la garde d'une dague Sith qui montre l'emplacement exact du second cube, à condition de l'aligner bien comme il faut avec le débris de l'Etoile de la Mort, subtilement écrasée de façon à ce que ce soit faisable depuis la plage ? TGCM
- Une armada rebelle sortie de nulle part alors qu'en fin d'épisode 8 il restait maximum 25 personnes à bord du Faucon ? TGCM (enfin presque, là on nous explique que le Nouvel Ordre est trop fort, il lui a suffit de dire que les rebelles étaient seuls pour qu'ils s'en convainquent eux-même et ne se réunissent pas …)
- Un Palpatine qui a trouvé le temps de faire un enfant ? Vu l'âge de Rey et de ses parents lors des flashbacks, c'est au mieux au moment où il se fait défigurer par Mace Windu. Bref, TGCM.
- Une « dyade » de la Force ? TGCM. C'est même tellement magique qu'ils parviennent à se passer des objets à distance, rien que ça.
- En parlant de l'armada gigantesque de Star Destroyers, comme les rebelles ne sont pas très nombreux, si ils leur faisaient le coup de l'amiral Holdo dans le 8 ? Et là ce n'est même pas une blague, c'est un dialogue du film !!! « Et si on leur faisait une Holdo ? » « Non, ça ne marchera pas. » Ah bon. Johnson a tellement chié sur les plates-bandes de JJ Abrams que même ça ça ne fonctionne plus.
- Puisqu'on aborde les personnages … Rose ? Ne sert strictement à rien. Elle a peut-être 4 lignes de dialogue, toutes plus vides et insipides les unes que les autres. Finn ? Il s'est transformé en touriste, traversant les deux heures de film en faisant du rien, mais alors strictement rien de rien. Lando Calrissian … L'acteur transpire la motivation d'une puissance incroyable. Luke revient rapidement, pour attraper au vol son sabre que Ray se préparait à détruire. « L'arme d'un Jedi mérite plus de respect. » Hé hop, encore une petite vanne à l'intention de Johson. Leïa … Aaaaahhhh Leïa. Leïa que Johnson avait doté de la Force dans l'épisode précédent, sans jamais que ce soit montré, annoncé, discuté, rien de rien. Abrams et son rouleau de scotch magique de la marque TGCM passe par là et nous sort un magnifique flashback dans lequel Luke entraîne Leïa au maniement du sabre-laser. Hé oui, Leïa a un sabre. Bref, ça dure environ 30 secondes. Et voilà comment on colmate Leïa Poppins, probablement la scène la plus pathétique de l'épisode précédent. Hux disparaît en une seconde. D'ailleurs si quelqu'un a compris comment le méchant amiral a compris qu'il était un agent double je suis preneur …
- Nous arrivons ensuite à Palpatine, qui fait donc du rien depuis 30 ou 40 ans. Il a donc survécu à sa chute dans l'Etoile de la Mort, après tout, Solo nous a bien ressuscité Darth Maul qui s'était seulement fait couper en deux au niveau de l'abdomen. Je sais que c'est un alien mais je suis à peu près sûr que même chez les Zabraks on ne se relève pas d'un coup pareil. Bref, TGCM. Donc si on reprend, on a donc Palpatine, sur la planète Exegol entouré de milliers de types encapuchonnés (mais qui sont ces types ??? TGCM) qui « fabrique » de toute pièces … quoi au juste ? Un clone ? Une marionnette ? TGCM. Bref il fabrique Snoke pour fonder le Premier Ordre sur les ruines de l'Empire. Attend voir là … Ca sert à quoi au juste ? Le mec a survécu, il est toujours monstrueusement balaise, il a des milliers de types qui le suivent dans son trip, pourquoi il ne remonte pas lui-même sur le trône impérial ? « Coucou c'est moi, je me suis pris un vilain gadin, j'ai eu 15 jours d'arrêt maladie mais ça va mieux, me revoici. » A quoi sert tout le plan avec Snoke au juste ?? Certains me diront : ben pour ne pas se refaire courir après par Luke. Ben non, si Luke avait eu a coeur de défoncer du dictateur spatial il l'aurait fait, que ce soit Snoke ou Palpatine.
Bref, je ne vais pas non plus faire une liste exhaustive de tout ce qui ne va pas dans le film, il y a de quoi faire encore quelques pages sans se fatiguer.
Pour résumer : cette trilogie a était faite à la va-comme-je-te-pousse, sans scénario global, avec des réalisateurs qui se succèdent et à qui on a donné carte blanche, avec pour résultat l'épisode 8. Et enfin le retour du réal de départ qui tente tant bien que mal de raccommoder le tout en à poil plus de deux heures. Et bien évidement, ça ne fonctionne pas.
Allez, un point positif tout de même : le calvaire est terminé, on en parle plus.
Il reste la pire chose qu'on puisse dire sur un film, quelle que soit la licence : je n'ai même pas envie de le revoir.