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Michel Gillen
25 abonnés
171 critiques
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5,0
Publiée le 8 décembre 2024
La réalisation d'un tel sujet devait être suffisamment baroque pour rendre compte de la situation traitée. Ce garçon adopté par sa nourrice qui devient loup garrou les soirs de pleine lune pouvait donner un navet. Or ce film est traité avec une extrême sensibilité et permet plusieurs interprétations, le degré de responsabilité d'une personne en relation avec ses perversions, la violence qu'il suscite de la population. Tout cela est très intelligemment abordé, l'interpretation du jeune garçon est magnifique.
La grande force du film As Boas Maneiras réside dans sa nature constamment redéfinie à la façon d’une métamorphose encore et encore reconduite. Ce refus de l’immobilité, traduit à l’écran par les incessants déplacements des personnages, qu’il s’agisse de la mère dont le corps bouge au rythme d’un cours de fitness télévisé ou de Clara qui ne cesse d’aller et de venir, de sortir faire les courses, écartelée entre deux logements et entre deux vies, permet aux réalisateurs d’interroger la monstruosité contemporaine – métaphore de la migration – tout en la raccordant à ses origines superstitieuses : spoiler: la traque armée n’est pas sans rappeler les chasses aux sorcières ou aux démons des siècles précédents , celle qui conduit spontanément une population ou un groupe à détruire ce qui est différent d’eux et ce qu’ils ne comprennent pas. Aussi le long métrage se fait-il livre d’images, entretient un dialogue avec les représentations mythiques du loup-garou tout en imposant son esthétique propre ; il articule l’univers du conte avec la réalité sociale du Brésil, en témoigne l’opposition entre la chambre que loue l’infirmière, située dans les quartiers pauvres de la banlieue de São Paulo et gouvernée par une ogresse musicienne, et l’appartement spacieux que lui donne Ana contre son travail, reflet du mystère intrinsèque de cette dernière. La rencontre entre deux classes sociales mute rapidement en spoiler: une romance interdite, puis en une vampirisation de la vie de l’une par l’autre – Clara reproduit certaines activités d’Ana – sans manichéisme aucun. Rares sont les œuvres du cinéma de genre à sonder sans artificialité la complexité du cœur humain, notamment ici la complexité du sentiment maternel éprouvé face à l’abandon du masculin et à la désertion des familles. Une réussite aussi hybride et profonde que ses protagonistes, magnifiquement interprétée et mise en scène.
Ce film réussit à poser pierre à pierre, en prenant son temps, sans jamais être ennuyeux, une atmosphère de mystère et de suspens qui reste ancrée en nous bien après la fin de l'oeuvre. Le film est divisé en deux parties distinctes ayant chacune des qualités, et, des défauts facilement pardonnables. Dans sa première partie si le rapprochement entre les deux femmes n'est pas forcément très logique ce n'est pas grave parce que quelque part ça participe à renforcer le sentiment de mystère qui plane, dont on sent que l'accouchement sera l'une des réponses. Dans sa seconde, quelques incohérences, l'absence d'adultes, de policiers à certains moments, mais encore une fois ça participe à l'ambiance du film qui se place plus du coté d'un conte que d'un récit purement réaliste. Porté par des images magnifiques ce film est un petit bijou.
La première partie du film est plutôt intrigante et semble aller vers une exploitation originale du mythe du loup-garou, ce qui sera confirmé dans sa deuxième partie. On a l'impression que l'histoire va être très centrée sur l'amour lesbien explicit, mais elle bascule brutalement et prend une direction bien différente et inattendue. Hélas, "Les bonnes manières" va accumuler les maladresses, en partant d'un flash back dessiné, de rares séquences musicales un peu gênantes, jusqu'à des scènes aux effets spéciaux traditionnels ou numériques très problématiques (quand on n'a pas le budget, mieux vaut suggérer qu'essayer de montrer...). On est donc devant un objet très hybride généreux pas inintéressant, qui va du film social (pauvreté, avortement), au film d'horreur totalement lisse, en passant par le conte pour enfant et l'érotisme lesbien... vaste programme, mais qui souffre de tellement d'imperfections qu'il en devient médiocre, d'autant plus qu'on peut se dire que pour mettre tout ça dans un seul film il faut bien 2h16, et bien non, c'est beaucoup trop long.
"Les bonnes manières" est un film de loup-garou pas comme les autres. Pourtant, malgré cette tentative d'originalité, ce long métrage est loin d'être bon. Déjà, visuellement, il combine une belle photographie avec des maquillages et effets spéciaux complètement dépassés, digne d'une série des années 80. L'intrigue est elle aussi partagée entre une première moitié intéressante et intrigante et une seconde qui flirte avec le nanar, cumule les incohérences et les défauts de rythme. Du coup, le temps s'est fait ressentir d'autant que le film dure plus de deux heures. Un calvaire amplifié par le jeu désastreux des acteurs.
Film fantastique brésilien finalement peu passionnant et pas toujours bien maîtrisé.
Quel long-métrage singulier mêlant les différents genres cinématographiques ! On débute en effet par le drame social pour bifurquer vers le film de genre en deuxième partie, tout en passant par le dessin animé racontant en flashback un événement ancien, ainsi que par la comédie musicale lorsque l’héroïne calme son rejeton ! Incroyable, d’autant que la version originale en portugais est très agréable à l’oreille avec ses sons doux et caressants et que les acteurs sont tous très bons, même si on retiendra surtout la magnifique Isabél Zuaa, aux émotions bien palpables mais contenues. Et puis la fin tout en ambiguïté est magnifique et on ne regrettera alors pas d’avoir visionné ce film avec son discours sous-jacent sur la libération et la retenue des instincts !
Le film est original par la douceur du récit. La femme élève donc un enfant loup-garou mais avec amour. Rien du film d'horreur traditionnel. Bon effectivement quelques scènes sont assez spectaculaires provenant d'images de synthèse mais le cœur du récit est plutôt émouvant. La deuxième partie du coup en vient à éclipser la première. J'ai aimé avec cette fin surprenante.
Une première demi-heure plutôt prometteuse, intéressante, captivante, et la suite m'a plongée dans un ennui profond. Peut-être que ce film plaira aux fans du genre (spoiler: fantastique, histoire de loup-garou ) et peut-être que j'aurais dû me poiler un peu plus l'histoire avant de me lancer.
Original et surprenant, ce film brésilien à l’esthétique particulièrement travaillée – les décors et la lumière, artificiels et oniriques, sont superbes – prend la forme d’un conte fantastique, comique et horrifique mâtiné de thématiques sociales : à São Paulo, quartiers riches et quartiers populaires se jouxtent et les parfums de lutte des classes ne sont jamais loin. Ce long-métrage qui regorge de séquence à l’inventivité folle est aussi une réflexion sur la frontière trouble entre animalité et humanité, autant qu’une œuvre d’apprentissage sur la maternité, l’éducation d’un enfant, la norme sociale et la prise de conscience progressive par un pré-adolescent de sa « vraie nature ». Au-delà des films classiques de loups-garous, cet aspect n’est pas sans faire penser au génial Grave de Julia Ducournau, sorti un an plus tôt. Brillant.
Clara est engagée par Ana pour l’aider avant l’arrivée de son bébé et devenir ensuite la nounou de l’enfant. Les deux femmes s’entendent très bien mais Clara observe un comportement étrange de la part d’Ana les soirs de pleine lune, elle est prise de crises de somnambulisme. L’histoire est étonnante et très originale, on ne s’attend pas du tout à l’intrigue. Le film mêle plusieurs genres : fantastique, drame, social. L’esthétique, la musique, l’intrigue sont très réussis. L’histoire de Clara et son attachement à l’enfant d’Ana sont très touchants, ainsi que la relation entre les deux femmes, puis entre Clara et l’enfant. On suit l’histoire de Clara sur plusieurs années, ce qui permet de voir son évolution, elle est très attachante. Le petit hic à mon sens est l’utilisation des images de synthèse sur les scènes de fantastique car elles cassent le côté ancré dans le réel. A part ça, les images sont très belles et le film vaut vraiment le détour de par son originalité et le côté "conte social et fantastique".
Les deux cinéastes réalisent le double tour de force de tresser trois films en un sans que jamais l'unité finale ne soit remise en cause et de réussir les trois fils. 1) Le film social ne sombre jamais dans le démonstratif, ils se contentent volontairement de montrer les choses telles qu'elles vont. 2) Les sentiments entre une mère et son filsspoiler: "adoptif" ne tombent jamais dans le pathos. 3) Le film spoiler: de loup-garou n'en fait ni trop ni trop peu.
Plastiquement beau et très bien interprété, ce film est une réussite.
Un navet.. J'ai eu le courage de le voir en entier mais en deux fois sur Arte. La liaison lesbienne ça fait rire ,on se demande ce que ça vient faire , encore heureux qu'il n'en fasse pas une scène porno.Le jeu de la femme black vraiment très nul, ce qui n'est pas le cas du petit garçon. Film beaucoup trop long . Souvent on se demande le rapport d'une scène à l'autre, par exemple la scène ou elle achète des chaussures.
L'atmosphère pesante et mystérieuse est idéalement posé, un climax qui impose le côté fantastique qu'on attend forcément sans savoir à quoi s'attendre. D'un drame social en filigrane on plonge doucement vers un thriller qui ne dit pas encore son nom. Malheureusement, cette partie a un défaut, celui de l'histoire d'amour, difficile à admettre et si on l'accepte le coup de foudre est particulièrement soudain. Mais le début, très malaisant instaure une atmosphère qui fait son effet et le twist obstétrique est une claque qui marque les esprits, aussi bien dans le gore que dans l'émotion. Il est dommage qu'il y ait tant de maladresses (coup de foudre trop soudain, police absente, porte de la scène finale...) car ce film avait tout d'un bijou aux mélanges des genres certe décousu mais ensorcelant. Site : Selenie
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 31 juillet 2020
Rosemary's Baby devient Alien puis se transforme en Teen Wolf (junior) se faisant passer pour un chien et se termine comme une histoire d'origine pour le raton laveur dans Guardians of the Galaxy. Une perte de temps et d'énergie insensée vous laisse vous demander comment diable peut-on faire un film comme ça. La scène finale aurait pu être prise de Guardians of the Galaxy bien que les effets spéciaux auraient probablement laissé ce clip sur le sol de la salle de coupe du monteur du film. C'est tellement long que vous avez l'impression de regarder trois films d'affilée. Oui il y a trois intrigues principales qui peuvent chacune être filmées séparément en tant que long métrage...
Les souvenirs du film précédent et le fait qu’on a affaire à une gouvernante noire et pauvre qui travaille chez une Blanche riche et oisive faisait craindre que l’argument fantastique espéré ne soit qu’un vague vernis apposé sur une énième chronique sociale consacrée aux lignes de fracture de la société brésilienne. Bien sûr, il y a quelques bruits étranges et des comportements nocturnes intrigants mais enfin, il y avait tout ça aussi dans ‘Trabalhar cansa’ et le résultat m’avait quand même laissé sur ma faim. . Bien entendu aussi, la relation sentimentale et charnelle qui se noue entre la représentante de la classe dominante et sa domestique a du faire murmurer au Brésil mais marque moins les esprits par ici. Pourtant, à mi parcours et après une scène de rupture d’une violence stupéfiante, le film change radicalement son fusil d’épaule. On peut même dire que par un curieux parallèle, un second film naît du premier : de Thriller fantastique incertain qu’il était, ‘Les bonnes manières’ vire au conte de fées ténébreux, et c’est paradoxalement à ce moment que le scénario revêt à la fois ses atours les plus réalistes et les plus “magiques”. Plutôt que le penthouse à la richesse tapageuse de l’ouverture, on découvre le Brésil ordinaire, son quotidien souvent ardu, la bigoterie de ses habitants au fil d’une chronique où il est avant tout question de sens du devoir et d’instinct maternel. Ici, les réalisateurs ne suggèrent plus la possibilité d’un maléfice, ils dévoilent explicitement ce qui en découle et la manière délicate dont il va s’ancrer dans la réalité normative. Je ne vous spoilerai pas la nature très particulière de l’enfant à élever, même s’il n’est pas difficile de deviner ce dont il s’agit dès les quinze premières minutes du film. Puisqu’il est question de montrer ce à quoi on a faire, un usage maladroit ou même simplement peu inspiré de l’animation numérique, très probable compte tenu des moyens modestes de ces ‘Bonnes manières’, aurait totalement ridiculisé leur prétention à effrayer - j’imagine que quelques spectateurs au moins ont eu les chocottes - à attendrir et même à émouvoir dans ses dernières minutes. Miraculeusement, ce n’est pas le cas.