"Règlements de comptes sur la Riviera" pourrait être un titre plus opportun ! Ce 3ème long métrage de Fred Cavayé est une sorte de "southern", avec dans le rôle des "gentils", un ex-flic, Simon (Vincent Lindon), qui a dû quitter la police après un tragique accident (et s'est reconverti dans le convoyage de fonds) et son pote Franck (Gilles Lellouche), toujours flic, dans le rôle des méchants, des malfrats originaires de l'ex-Yougoslavie venus à Toulon pour y faire de vilaines affaires, dans le rôle du shérif (abruti) le commissaire Pastor (Gilles Cohen), et dans le rôle des utilités, l'ex-épouse de Simon, Alice (jouée par la réalisatrice libanaise Nadine Labaki - "Caramel", "Et maintenant, où on va ?") et son fils de 10 ans, Théo (le gamin de l'affiche), joué par l'incontournable Max Baissette de Malglaive.
Les chevauchées sont remplacées par des poursuites en bagnole, les colts par des semi-automatiques (voire des kalachs) - ça pétarade à tout va, genre "dommages collatéraux" attendus au même rythme, eu égard aux échanges dans des lieux très passants (devant un commissariat), très fréquentés (une discothèque, un TGV). Miracle (ou plutôt invraisemblance), ce n'est jamais le cas. Mais il y a des variantes dans un marché couvert désert et quelques friches industrielles. Ce changement d'endroit où l'on se tire dessus est à peu près la seule trouvaille du scénario, d'une linéarité, d'une platitude consternantes, et dont la dramaturgie tient en 2 phrases ! C'est du film à 0 surprise - Cavayé sait pourtant mieux faire, comme dans "Pour Elle". Le "twist" des dernières minutes étant "téléphoné" depuis quasiment le début - qui justifie le titre. Seul le spectateur inattentif (ou s'étant assoupi entre 2 bagarres et/ou mitraillages) sera surpris à la conclusion...
Film à réserver aux amateurs de jeux vidéos violents, qui devraient y trouver leur compte "d'action".
C'est impeccable techniquement dans cette direction-là (la scène inaugurale dans un espace confiné, sur du Vivaldi, donnant le ton et la couleur - rouge sang), Lindon en "taiseux" est très bon, Lellouche en "bavard" pas mal aussi. Mais leur interprétation seule ne peut sauver ce grand... rien.