Disney-Pixar nous replonge dans son océan, celui-là même dans lequel se perdait, il y a dix ans, un petit poisson-clown dénommé Nemo. Avec le monde de Dory, elle fût la compagne d’aventure, ou de mésaventure, du premier, le studio entend bien offrir bien plus qu’un simple spin-off, une extension, à ce désormais classique de l’animation. Pourtant, à l’exception d’un certain Toy Story 3, les créations Pixar n’ont jamais été aussi bonnes que lorsqu’il s’agit de projets originaux. Cette suite, appelons là comme ça, saura-t-elle rivaliser avec les plus prestigieuses copies du studio ou se contentera-t-elle du surfer la vague d’un succès passé? Un peu des deux, dirons-nous.
Souvent drôle, parfois même hilarant, il manque pourtant à ce monde de Dory une certaine envergure pour outrepasser son simple statut de prolongement, d’extension d’un univers qui fût jadis bien riche. Le personnage principal, cette fois-ci le petit poisson bleu, Dory donc, qui oublie tout, sur le coup, part à la recherche de ses parents. La belle affaire. Cela permettra d’instaurer bon nombre de phases d’aventure rocambolesques, très réussies, quelques séquences d’humour pas trop mal dosé, mais aussi, malheureusement, de séquences un brin désuète de sentimentalisme débordants. Je pense là aux séquences mettant en scène la jeunesse du petit poisson, entre mimiques pataudes et mièvrerie. Inégal, donc, que ce film, sur le fond aventure bien huilée mais dans la forme, trop souvent, petit brûlot larmoyant pour les plus petits.
Côté artistique, visuel ou Design, on retrouve les richesses ayant fait du Monde de Nemo, sans surprise, un petit bijou sous-marin. Mais force est d’avouer que ce monde de Dory ne peut rivaliser, sur ce plan, avec les deux derniers nés du studio. Il s’agit incontestablement d’un univers bien plus épuré, enfantin, que celui du voyage d’Arlo, mais l’on constate surtout qu’aucune évolution n’est notable dix ans après le film référence. On reprend en quelque sorte les mêmes, et l’on recommence, sans réellement tenter d’exploiter les possibilités nouvelles offertes par le temps qui passe et les expériences acquise. Simple extension, donc, rien de plus.
Quand bien même nous pourrions rester sur notre faim, le film reste une valeur sûre alors que la concurrence peine souvent à récolter, au moins, une critique favorable avec des projets allant de respectable au médiocre. Disney et Pixar nous offrent un simple préquel, certes, mais ils le font tellement bien qu’il s’agit d’un évènement à ne pas manquer, surtout que nous découvrirons ici un personnage remarquablement drôle, Hank le poulpe. 14/20