Bon, on va tout de suite se dire les choses afin qu’il n’y ait pas de malentendus entre nous au sujet de ma note peu flatteuse. Non, ce « Pixar » n’est pas un foirage total, ce n’est pas du laisser-aller, ce n’est pas un film qui se moque du monde… Au contraire – et je tiens à l’affirmer de suite – je pense que ce « Monde de Dory » respecte comme tous ses prédécesseurs le cahier des charges de ce qu’est devenu Pixar aujourd’hui. C’est beau, c’est assez drôle et plutôt inventif, quant au propos il est globalement malin et progressiste. Bref, si vous comptiez aller voir ce « Monde de Dory » avec vos petits bouts de chou afin qu’il ait du bon et de l’intelligent à se mettre sous la dent, je pense que vous pouvez y aller les yeux fermés… Mais bon… Après, on est aussi en droit d’aller voir un Pixar pour d’autres raisons. « Monstres et Cie. », « Wall-E » ou bien encore le dernier « Vice-versa » nous ont bien démontré qu’il n’était pas forcément nécessaire d’être un enfant pour aimer un Pixar. Moi, en tout cas, toutes les fois où j’ai mis 4 ou 5 étoiles à un Pixar, c’était parce que j’avais pris mon pied en tant que simple cinéphile ; en tant que simple trentenaire qui aime qu’on lui raconte de belles histoires… Or là, face à ce « Monde de Dory », je dois bien l’avouer, je me suis fait chier… Alors oui, c’est beau, assez riche, et surtout c’est une bonne initiative d’avoir posé un personnage handicapé comme personnage principal. Seulement voilà, moi, dans tout ça, je n’ai rien vu de plus qu’un cahier des charges à respecter. Et ce n’est malheureusement pas/plus une surprise pour moi étant donnée la nouvelle politique de Pixar maintenant que ce studio est passé sous le giron Disney. Si on aura encore le droit une fois sur deux à un projet original, l’autre fois, il faudra désormais s’attendre à ce genre de resucée de franchise dont le seul but sera de faire vendre des jouets et des peluches… Ainsi, « Le monde de Dory » n’est-il qu’une simple reprise du « Monde de Nemo » à laquelle on a rajouté les mécaniques habituelles des Disney/Pixar : des rencontres avec des bébêtes absurdes ; les traditionnels moments d’émotion ; un passage chanté (?) et de la mièvrerie en veux-tu en voilà… Alors, encore une fois, qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : c’est beau, c’est pas bête et globalement ça tient la route. Mais pour moi, ça, ce n’est pas suffisant. Trop de fois dans ce film je me suis dit que c’était lourd, que c’était chiant, que c’était de la repompée, que c’était standard. Personnellement, je n’ai ressenti aucune magie fonctionner sur moi, je n’ai ressenti aucun lâché prise dans la créativité, je n’ai ressenti aucune âme dans ce film. Alors du coup, oui, si j’avais à noter ce film selon un cahier des charges industriel peut-être qu’effectivement je lui mettrais une super-note. Seulement voilà, moi j’ai plutôt tendance à noter avec le cœur, et là, désolé, mais ce n’est pas ce poisson élevé en bassin qui me fera chavirer d’extase…