Ah ça ! Pour qui connait Gregg Araki, nulle surprise avec ce « White Bird » ! Adolescence ; découverte de la sexualité ; assumation à explorer l’interdit ; passages oniriques : tout y est… En voyant ce film, j’ai cru revoir « Mysterious Skin », j’ai cru revoir « Kaboom »… et c’est tout aussi bien ce qui m’a plu dans ce « White Bird » que ce qui m’a déplu. Parce que oui, difficile pour moi de ne pas reconnaitre que j’aime l’univers et le ton d’Araki. J’aime ces personnages décomplexés qui doivent lutter dans un monde complexé. J’aime aussi cette espèce d’innocence dans la transgression. J’aime enfin cette manière de ne pas montrer les choses telles quelles sont mais plutôt telles qu’elles sont perçues par le personnage principal. Alors oui, c’est rose bonbon, ça dégouline, mais c’est tellement cohérent avec le regard que porte l’héroïne sur son monde. Puisque c’est une adolescente, le film se vit finalement comme une sorte de teen-movie bien girly, mais avec des ingrédients bien plus crus qu’on a justement pas l’habitude de retrouver dans les productions aseptisées par les grosses productions. En gros, « White Bird », c’est juste en fait un modèle de teen movie non édulcoré. Ça pourra en surprendre quelques uns parce que, justement, ils ne sauront pas sur quel pied danser, mais c’est aussi de cet étrange décalage que naît le plaisir… Enfin, encore faut-il ne pas être rodé à la mécanique formelle. Parce que bon, ça reste quand même ça le problème de ce film : pour qui connait Araki, il n’y a plus de décalage, il n’y a que la routine Araki. Alors certes, ce n’est pas désagréable à regarder, mais je trouve que, du coup, le pouvoir du film est anesthésié. L’intrigue est intéressante, elle sait bien anticiper nos réactions pour nous duper, notre dépendance à la subjectivité de l’héroïne apporte un réel plus dans le cheminement personnel que l’on opère dans le film, et en plus, tout ça est servi par un trio principal de très grande qualité (même si toujours un peu lisse physiquement à mon goût, sauf pour Christopher Meloni, mais bon…) Bref, voilà un film qui m’a fait passé un bon moment, c’est vrai, mais simplement un bon moment. Et, c’est bête, mais ça me ferait presque un peu enrager…