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Jean-Pierre G.
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0,5
Publiée le 23 octobre 2014
Quelle calamité. Une histoire archi convenue, des comédiens qui ne font rien passer (spoiler: Eva Green reste habillée et donc nullissime), un film désespérant. I want my money back.
Araki confirme son "talent" pour l'esbroufe (forme - "travail" sur la thématique "hiver") et son goût pour le glauque (fond). Une histoire de rien du tout (Madame Machin, bourgeoise américaine banale, bien qu'un poil névrosée, disparaît alors que sa fille unique, Kat, est âgée de 17 ans) étirée jusqu'à en faire un format d'1 heure 30. Le fin mot arrive tout aussi banalement vers... la fin. On se sera bien ennuyé entre temps, dans un environnement sentimentalo-sexuel malsain à souhait, comme en raffole le cinéaste de "Kaboom", supplémenté aux détails inutiles, mais "signifiants" (sans doute), comme une meilleure amie pour Kat incarnée par l'obèse hors série de "Precious", un meilleur ami folle perdue et une mère du petit ami "next door" aveugle (au sens propre). L'inévitable (ces temps derniers) Shailene Woodley en "Kat", l'habitué des séries télé Meloni en père de Kat et Eva Green en mère disparue assurent les rôles principaux. Très, très dispensable cet "Oiseau blanc dans le blizzard" chichiteux-creux (le titre, c'est ce qu'il y a de plus réussi).
On garde un souvenir fort du "Mysterious Skin" de Gregg Araki, et la première qualité de ce "White Bird" est évidemment de se présenter comme un écho subtil à cette belle réussite : derrière les apparences d'une classe moyenne engluée dans un quotidien à la fois lénifiant et toxique, Araki traque la fêlure, menaçante, qui se transformera sans qu'on y prenne garde, en fracture dévastatrice. Mais il le fait avec une élégance et une subtilité surprenante pour ce réalisateur également connu pour ses délires psychédéliques : s'il est vrai que "White Bird" évoque aussi largement cet autre aspect de l'oeuvre d'Araki - couleurs primaires, b.o. rock eighties inspirée, personnages hauts en couleurs comme le couple d'amis de Kat (le gay et la noire obèse, gentils stéréotypes qui ne servent pas à grand chose) -, ce ne sont là guère que des effets de signature qui ne sauraient faire oublier la vraie étrangeté de ce portrait subtil du naufrage d'une famille, épreuve qui permet paradoxalement la construction d'une jeune adulte, justement incarnée par la toujours surprenante Shailene Woodley. Finalement, ce sont les acteurs, excellemment dirigés par Araki qui permettent au film de transcender le scénario un peu convenu du best seller dont il s'inspire : on remarquera l'étonnant personnage de Phil, objet de convoitises déraisonnables qui rappelle d'ailleurs beaucoup le Eric du "Roi des Mouches", et surtout le très riche personnage de la mère, magnifiquement incarné par une Eva Green à l'étrangeté sublime.
Gregg Araki est un cinéaste brillant qui s'est imposer dans un cinéma underground très loin des canons hollywoodiens habituels, connu avant tout pour être celui qui fait des films sur l'homosexualité, qui est certes un des thèmes majeurs de ses films ( ici aussi d'ailleurs ) mais il préfère avant tous ce concentrer sur des sexualités ambivalentes qui ne se définissent pas et qui sont donc beaucoup plus intéressantes. En raison de cela il est d'ailleurs quasiment impossible de trouver les premiers films qui constituent sa carrière, ce qui fait que la vision que j'ai de sa filmographie sera toujours incomplète mais si j'ai une idée globale de ce qu'il souhaite entreprendre. Néanmoins ses films que j'ai eu l'occasion de voir son toujours des œuvres hors normes qui ne peuvent laisser indifférent surtout lorsqu'il mélange maladroitement le génial et le ridicule ( les bons The Doom Generation et Nowhere ainsi que le sympathique Kaboom ) ou qu'ils sont emprunts de classicisme et de loufoquerie ( le plaisant Splendor et le moyen Smiley Face qui est probablement son plus mauvais film ). Globalement c'est donc un cinéma que j'apprécie mais qui aussi me fascine même si ses films sont souvent emprunts de clichés ( il les utilisent néanmoins habilement ) et qu'ils virent souvent au bordélique sans jamais vraiment savoir sur quel pied danser. Pour autant la seule fulgurance de sa carrière jusqu'à maintenant était l'excellent Mysterious Skin, véritable coup de génie qui représentait le glauque et le malsain de façon purement mélancolique. Je dis bien sa seule fulgurance jusqu'à maintenant car il est clair qu'avec White Bird in a Blizzard, Araki signe son deuxième meilleur film qui d'ailleurs dispose de nombreux points communs avec Mysterious Skin. Tout deux sont des adaptations de romans qui ont des thèmes communs, à savoir trouver une explication sur un événement trouble du passé ainsi que déchiffrer les rêves étranges qui habitent le personnage principal. On retrouve donc tous les thèmes chers d'Araki que ce soit le passage à l'âge adulte, l'étude juste et nuancé de la jeunesse et du temps qui passe, des personnages aux sexualités décomplexés ainsi qu'une narration en voix-off. Tous ces éléments composent le scénario du film qui comme dans la tradition du cinéma d'Akari va mélanger les genres avec habiliter. Il y a du teen movie avec la découverte de la sexualité du personnage, du drame familial avec ce portrait bouleversant d'une femme au foyer ainsi que du thriller avec la recherche ( certes secondaire ) de la vérité qui entoure la disparition de la mère. Malheureusement même si ce mélange est habile, il est aussi le principal défaut du film car cela lui permet de braser un tas de sujets passionnant il ne fera que les survolées sans vraiment prendre le temps de s'arrêter dessus, le film étant assez court il sera très succinct dans le traitement de certaines intrigues. De plus la trame principale ( qui d'ailleurs n'en est pas vraiment une ) est relativement prévisible lorsque l'on est attentif aux légers indices que laisse paraître le film, ce qui enlève un peu de force à la conclusion. Néanmoins le film s'appuie sur des personnages solides et complexes qui sont hors de tous manichéismes même si certains sont dérisoires à l'intrigue et ne sont là que pour être les personnages clichesques dont Akari à le secret ( les amis de Kat ainsi que le policier qui lui a néanmoins une personnalité plus qu'intéressante ). On retrouve aussi ce qui définit le cinéma d'Akari, à savoir ce rapport avec le chaos et l'apocalypse, c'est d'ailleurs pour cela qu'il s'intéresse plus aux répercussions de la disparition plutôt qu'à la disparition en elle-même. Le parallèle entre l'avant et l'après via les flashbacks est donc relativement déstabilisant car le film nous expose un passé chaotique avec une mère toujours au bord de l'hystérie mais cela faisait partie de la norme des personnages, ce qui créer une fascinante distorsion de la réalité ( chose qui arrive souvent dans les films d'Akari ) surtout lorsque les personnages réagissent de façon passive devant la folie latente de la mère et ce n'est que lorsque celle-ci a disparue que le chaos s'installe à travers la routine qui vient littéralement submergé les personnages, ils sont comme figés dans le temps comme une ou deux répliques du film ne manquent pas de souligner. Pour ce qui est de la réalisation, l'image n'a jamais été aussi belle pour un film d'Araki tandis que la bande son est très pop et correspond parfaitement au style eighties du film. Le montage est par contre dans la pure tradition d'Araki avec ses Fondu au Noir récurrents. La mise en scène quant à elle est très élégante et favorise les travellings, d'ailleurs on sent l'influence de l'ensemble pour le cinéma de David Lynch, Akari s'amusant même à placer quelques clins d’œil par ci par là. Les phases de rêves font d'ailleurs beaucoup penser à Twin Peaks avec cette imagerie magnifique et cet onirisme ambiant. Sinon le casting est impeccable que ce soit Eva Green dans son meilleur rôle ou Shailene Woodley ( elle aussi dans son meilleur rôle ) qui révèle une sensualité et un talent insoupçonné, elles sont aussi accompagnés de seconds rôles solides notamment avec un Christopher Meloni impérial. En conclusion White Bird in a Blizzard est un très bon film dans la pure tradition de ce que son auteur nous avait offert jusqu'ici mais sauf que là celui-ci aseptise son style pour qu'il soit plus accessible. En ressort donc un film plus posé mais aussi qui bénéficie d'une maîtrise et d'une fraîcheur nouvelle certes bien loin du génie de Mysterious Skin mais à des années-lumières au dessus des délires parfois trop abstraits de ses précédents films
Gregg Araki aurait-il créé son propre monstre, comme le docteur Frankenstein? Ou ne serait-ce qu'un thriller médiocre sur fond de crise de l'adolescence? Eh bien il y'a un peu du premier cas et beaucoup du second. "White Bird" se veut être une oeuvre perturbante, qui ne laisserait pas de répit au spectateur, et pour ça il agresse carrément celui-ci en lui envoyant une intrigue écrite en deux minutes, des couleurs flashy en veux-tu en-voilà, et des acteurs... stupéfiants de nullité. Médaille d'or pour Eva Green qui, mal dirigée, ne se montre à l'écran juste pour nous faire vomir la caricature de la mère démoralisée et incomprise par sa fille (Woodley se débrouille plutôt bien, ouf!)... Araki ne comprendrait ou ne reconnaîtrait-il pas son long au point d'imposer un final attendu, rendu grotesque par sa mise en scène sans poésie ni charme, tout comme ses personnages?! Il réalise là son film le moins personnel et le plus barbant!
Réunissant des acteurs talentueux et une belle réalisation, ce film nous présente une histoire originale et bien menée. La soudaine disparition d'une mère de famille, brillamment interprétée par Eva Green, vue à travers les yeux de sa fille adolescente, la talentueuse Shailene Woodley, nous amène à découvrir qui était réellement cette étrange mère de famille. Un film intéressant et bien rythmé, qui s'achève sur une révélation agréablement surprenante. A voir.
Un film un peu tiré par les cheveux qui m'a laissée un peu indifférente mais dont l'intrigue maintient l'intérêt du spectateur de bout en bout avec une fin des plus ébouriffantes. Les interprètes sont tous très justes, Shailene Woodley et Eva Green en tête. Le film décrit plutôt bien le passage à l'âge adulte et l'évolution des rapports mère-fille, avec une mise en scène comprenant quelques moments plus poétiques qui font l'originalité du film, nous plongeant dans les rêves intriguants de la jeune héroïne.
Après le thriller sur fond d'apocalypse Kaboom et la comédie déjantée Smiley Face, Gregg Araki semble vouloir renouer avec une histoire plus dramatique à la Mysterious Skin avec White Bird. Pour ce nouveau long métrage, Gregg Araki est allé chercher deux des actrices les plus surbookées de l'année Shaylene Woodley et Eva Green qui lui apporteront peut être un plus large public que ses fans réguliers.
Gregg Araki s'approprie complètement le roman White Bird In A Blizzard de Laura Kasichke en le plongeant dans son univers coloré et musical. Un retour à la fin des années 80 / début des années 90 un brin nostalgique pour un drame couplé à un thriller. Tout ceux qui sont familier des précédentes oeuvres du réalisateur reconnaîtront immédiatement sa touche même si par son sujet, White Bird semble un peu plus académique que d'habitude.
La première partie du film qui se déroule durant le printemps et l'hiver de l'année 88 nous raconte la disparition de la mère de Kat et les mois qui ont suivis. Une chronique de la vie dans une banlieue américaine typique inspiré par American Beauty qui installe progressivement l'intrigue. Gregg Araki y met tout ce qui a fait son succès, des répliques mémorables, des personnages haut en couleur, du sexe et une bande originale new wave excellente.
Dans sa seconde partie, qui se déroule trois ans plus tard, le ton change et le film tourne au thriller alors que Kat désormais à l'université est de retour chez elle pour les vacances. Les souvenirs se réveillent et l'envie de percer le mystère de la disparition de sa mère lui semble désormais nécessaire. Il y a malheureusement tellement d'indice qu'on comprend trop vite ce qu'il s'est passé bien avant elle. Reste cependant une superbe révélation surprise dans la lignée de celles que Gregg Araki à l'habitude de faire signant ainsi son film.
En tant que fan de Mysterious Skin, Shaylene Woodley joue complètement le jeu de l'héroïne "Arakienne" avec un look new wave / gothique qui lui va vraiment bien et n'hésitera pas à se mettre nue quitte à surprendre les fans de Divergente et de Nos Etoiles Contraires. Dommage qu'on ne donne pas autant de chance à ce films qu'aux autres long métrages dans lequel on a pu voir l'actrice car ces probablement à ce jour son meilleur rôle. Une actrice à surveiller de près qui va prochainement finir par piquer la place de Jennifer Lawrence.
Le réalisateur n'a que très rarement donné des rôles principaux à des femmes et pourtant ce sont bien ici deux femmes qui tirent la couverture. Dans le rôle de la mêre, Eva Green donne une prestation sans failles dévoilant de nouvelles facettes de son jeu. Très lunatique, son personnage passe par différentes émotions qui nous la montre de femme au foyer impeccable à complètement folle. On pense beaucoup à son rôle dans Dark Shadows en la voyant ainsi.
Impossible de ne pas reconnaître la patte de Gregg Araki dans White Bird tant ce film en reprend absolument tous les codes. Si le réalisateur n'a rien perdu de son talent, il est cependant desservi par une intrigue trop évidente. Heureusement les prestations épatantes de Shailene Woodley et Eva Green sauvent tout de même cette histoire qui saura nous intriguer dans sa première partie. Comparé à Doom Generation ou Mysterious Skin, ce White Bird est loin d'être le meilleur film de Gregg Araki mais reste tout de même incontournable pour tous ses fans.
Cela faisait quatre ans qu'on avait pas eu de nouvelles de Gregg Araki depuis son monstrueux Kaboom, retour aux sources déjanté et œuvre cinglante en tous points. Pour son dixième film, le réalisateur bisexuel va nous surprendre de nouveau en adaptant pour la première fois un roman, celui de Laura Kasischke intitulé "Un oiseau blanc dans le blizzard" où une jeune ado se transforme peu à peu en femme tandis que sa mère a disparu. Un sujet pile dans les cordes d'Araki qui nous livre ainsi un pseudo-remake de Mysterious Skin... Car on retrouve beaucoup de l'univers Arakien dans White Bird, que ce soit cette héroïne perdue qui découvre son corps et sa sexualité, ses potes aux allures de freaks, ce patelin paumé où il n'y a rien à faire, la musique new wave, les expériences interdites et surtout l'enlèvement d'une personne chère. Ici, c'est donc la mère de notre héroïne Kat (la star montante Shailene Woodley), campée par la toujours aussi géniale Eva Green, qui disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces. Peu affectée par la perte d'une mère qu'elle n'aimait pas, Kat va continuer sa vie d'excès jusqu'à ce que le passé refasse surface.Filmé avec la grâce qu'on lui connait, enlevant pourtant toute la violence graphique de ses précédentes œuvres, Gregg Araki semble continuer une fois encore sa Trilogie de l'Adolescence Apocalyptique, perpétuant une sorte de tradition cinématographique qu'il a lui-même instaurée. On pourrait certes reprocher au film de n'être pas assez violent pour du Araki, pas assez subversif également en dépit de quelques séquences osées, pas assez entraînant aussi, la dernière partie du film, plus orientée vers l'enquête policière, étant finalement assez succincte (rappelons qu'il s'agit là de l'adaptation d'un roman). Toutefois, White Bird reste un film magnifique, interprété à la perfection par un casting rafraichissant et doté d'un scénario aussi intrigant que bouleversant.
Un excellent film sur l'adolescence et la découverte du sexe. Eva Green interprète la mère de la jeune dévergondée. Shailenne Woodley tient le rôle de l'héroïne. Christopher Meloni joue très bien un père effacé. Un très beau drame.
Excellent! Du suspense de la première à la dernière minute et une intrigue qui tient en haleine. Des actrices au top: Shallene Woodley et Eva Green. Une photo magnifique. 1h30 sans s'ennuyer...
Une espèce de fausse comédie psychologique qui décrit d'un côté le départ dans la vie d'une jeune adolescente qui découvre l'amour et qui se retrouve être au final un film de suspense pour découvrir où est partie cette femme qui avait soi-disant abandonné le foyer. Quelques effets sont un peu trop appuyés et le mélange des genres est un peu étonnant. Le vrai sujet ne serait-il pas l'amour filial, la confiance envers l'être cher (le père ou l'amant) Néanmoins la fin est assez décevante.
Un film très rèussi pour ce nouvel Opus de Araki, moins déjanté , moins marginal que ces films précédents , et qui garde pourtant une singularité bien particulière. On reconnait sa touche par ses plans parfaitement cadrés, par sa bande son , rock & roll indé, endiablé, et puis par ses éclairages . Alternant les couleurs pastel 60's pour les flash backs , et des couleurs plus chaudes pour l'actualité. Les dialogues sont aussi très " Araki" , les ados parlent crus, avec beaucoup d'humour, souvent incisifs, . Le personnage joué par Woodley est très juste , jeune ado à la recherche d'elle même ,de sa sexualité et de sa liberté de femme . Woodley est délicieuse tour à tour ,jeune vierge, femme en devenir ou femme Vamp séductrice ( le travail de maquillage est vraiment classe et réussi ) . La scène de séduction du policier est un "must" .Eva Green est formidable toujours excellente dans le Drama; d'une beauté époustouflante. Elle est très crédible dans le rôle de cette mère , pleine de désirs inassouvis, frustrée, proche de la folie, Et en plus il y a un très joli suspens qui enfle au plus on avance dans le film , pour finir par ce retournement de situation incroyable , complètement inattendu dans les 3 dernières minutes, énorme.. Vraiment très coquin et astucieux ce Araki. ,
Si le dénouement est plutôt attendu, le film est tout de même envoûtant et offre un beau rôle à Shailene Woodley. Eva Green livre également une belle composition.
Greg Araki est un réalisateur malicieux. Sous l’apparente disparité, voire l’inégalité de son œuvre, il n’a de cesse de traiter ce moment clé et si particulier de la vie, le passage traumatique du monde adolescent à celui des adultes. Loin de tout dogmatisme, ou d’analyse, il pose sa caméra au niveau de l’adolescent en mutation replacé dans un contexte social et sociétal d’une époque. C’est le cas avec « White bird » nimbé visuellement et musicalement des années 80. Kat, jeune fille épanouie sereine et déjà blasée, voit sa mère disparaître du jour au lendemain. Cette absence creusera petit à petit une faille qui viendra ébranler sa belle suffisance face à l’existence. A l’image du périple dans les limbes de la pensée morbide de « « Nowhere », du traumatisme des deux héros de « Mysterious skin » ou des délires psychédéliques de « Kaboom », « White bird » commence de manière anodine. Une multiplicité de petits détails malsains s’immisce au fur et à mesure jusqu’à un dénouement dramatique attendu. Chez Araki, ce n’est pas le sujet qui fait le film, mais bien les failles humaines qu’il peut en retirer et mettre en scène. Il se veut une espèce de marionnettiste, qui triture les âmes et les sentiments jusqu’à la prise de conscience. Formellement très proche de « Mysterious skin », « White bird » se distingue par son détachement, au point tel que l’émotion qui s’en dégage est nettement moins forte, même si la crédibilité de l’ensemble est parfaitement cohérente. Les acteurs, à commencer par Shailene Woodley et Eva Green, sont surprenants d’authenticité. Leur jeu mimétique des eighties est surprenant. Tout aussi incroyable, la direction artistique voulue par Araki, avec son ambiance visuelle, son cadre, est sa lumière est extrêmement fidèles à cette période. Il signe là un film sobre d’une très grande qualité, prompt à ébranler toutes les réticences d’un démarrage un peu mollasson.