Il y a des vérités qui dérangent...
Tom est publicitaire à Montréal où il vit avec un collègue.
Au décès de ce dernier, il se rend aux funérailles organisées dans la campagne canadienne, dans une famille (Agathe, la mère et Francis, le frère aîné) dont il ne connait absolument rien.
IL s’aperçoit très rapidement que personne, ici, ne connait son existence ni même le mode de vie de son conjoint qui partage, officiellement, sa vie avec une certaine Sarah. Personne, jusqu’à ce qu’il rencontre Francis qui, lui, sait qui il est et comment vivait son frère cadet.
Un jeu psychologique à plusieurs niveaux va alors naître entre les différents protagonistes, chacun à la recherche de repères désormais perdus :
- Tom, seul, en territoire hostile, se prend à fusionner Francis et les souvenirs de son conjoint ;
- Agathe, à la recherche de son fils décédé, attribue à Tom un rôle de substitution ;
- Francis, passant de la haine qu’il a pour Tom à lui imposer un rôle de substitution plutôt corrosif et destructeur.
Tom s’engouffre dans une impasse sans qu’aucune échappatoire ne se dessine.
Les décors naturels semblent théâtralisés pour prendre un rôle actif dans l’installation « thrillerisante » d’un scénario, au premier plan, sur l’intolérance à l’homosexualité et, au second plan, les difficultés à vivre dans un monde rural en pleine évolution d’une part, et la vieillesse, d’autre part.
Surtout, ne pas s'arrêter à la bande annonce !
Xavier Dolan, 24 ans, en premier rôle, mais également à la réalisation, est magistral dans l’interprétation de ce jeune citadin homosexuel qui se retrouve en terrain inconnu et hostile.
A peine le générique de fin déroulé, je me prends à penser qu’une deuxième projection serait la bienvenue pour en percevoir toute la subtilité.