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traversay1
3 572 abonnés
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3,5
Publiée le 15 avril 2017
Avant d'aller voir L'homme aux mille visages d'Alberto Rodriguez, le réalisateur de La isla minima, il est fortement recommandé de se documenter quelque peu sur les affaires de corruption qui ont marqué l'Espagne dans les années 90. Et en particulier sur l'affaire Roldan qui donne chair au scénario. Quoique le personnage principal en soit évidemment Francisco Paesa, énigmatique escroc multicartes. Tout en précisant que le narrateur est un troisième larron qui a tout vu mais pas nécessairement tout compris. Comme le spectateur à vrai dire, embarqué, au moins dans sa première partie, dans une histoire complexe où les faux-semblants ne font pas semblant. Un récit dont le "héros" est un menteur professionnel et dans lequel il faut toujours se méfier des apparences. C'est malin de la part de Rodriguez que d'avoir ainsi épousé le sens de la feinte de Paesa mais c'est au prix d'une intrigue difficile à saisir et embrumée. Grand amateur des films américains des années 70, le cinéaste est un virtuose de la manipulation et de la confusion. Alors, mieux vaut se laisser aller, quitte à ne pas tout comprendre des tenants et aboutissants. Il y a dans L'homme aux mille visages la même fascinante description d'un monde opaque que dans un bon vieux film d'espionnage en noir et blanc. De cet exercice ultra stylé on retient le brio et l'on regrettera juste un côté glacé et une absence totale d'émotion. Mais il est vrai que ce n'était pas dans le cahier des charges d'un film que Rodriguez qualifie lui-même "de plus artificiel" qu'il ait jamais tourné. Ce qui ne l'empêche pas d'être on ne peut plus séduisant.
Francisco Paesa, ex-agent secret espagnol, est engagé pour résoudre une affaire de détournement d’argent risquant d’entrainer un scandale d’Etat. L’homme y voit l’opportunité de s’enrichir tout en se vengeant du gouvernement qui l'a trahi par le passé.
"L'Homme aux mille visages" est un film espagnol réalisé par Alberto Rodríguez, sorti en 2016. Alberto Rodriguez avait réalisé précédemment le thriller "la isla minima". "L'homme aux mille visages" est à la fois un polar et un biopic relatant l'histoire d'un barbouze astucieux qui s'est beaucoup enrichi grâce aux détournements de fond du patron de la "Guardia des finances", un certain Luis Roldan promis jusqu'alors à un brillant avenir. Le film est réussi, même s'il est particulièrement complexe dans son intrigue et son déroulement, tout assoupissement du spectateur risquant de lui être fatal du point de vue de la compréhension de l'histoire. En fait, j'ai ressenti le film plutôt comme une démonstration brillante et comme un exercice de style que comme un divertissement. Par ce biais, le film rappelle autant "American bluff" que l'univers de John le Carré et ses polars tordus. On peut saluer l'intelligence pure du personnage principal, à défaut de son empathie. Le dénouement du film est un "jeu de quilles" où celui qui croit tirer les ficelles se retrouve dans le rôle de "l'arroseur arrosé". Le casting du film est bon. Francisco Pasa est interprété par Eduard Fernandez, Luis Roldan par Carlos Santos, l'épouse de Luis Roldan par Marta Etura (Malveillance, cellule 211...).
En 1994, le directeur de la Guardia civil (la police nationale espagnole), accusé de corruption, fuit le pays. "L’Homme aux mille visages" raconte l’histoire de sa traque et le rôle obscur qu’y joua Francesco Paesa, un ex agent secret.
"L’Homme aux mille visages" est un film à la croisée de plusieurs genres.
C’est d’abord un film historique qui se situe … en 1995. Pour moi, 1995 n’a rien d’historique. C’était hier. Avant-hier si vous insistez. Alberto Rodriguez filme ce temps-là comme si c’était les années 70. Comme le "Carlos" de Assayas. Avec des vieilles voitures, des costumes démodés, des postiches ridicules. Et moi de me demander si, en ces temps lointains où je possédais encore une dense chevelure, j’avais une telle dégaine avec mon gros téléphone portable coincé à l’oreille…
C’est ensuite un film d’espionnage qui louche du côté de John Le Carré : "La Taupe", "Un homme très recherché", "Un traître idéal"… Avec une intrigue volontairement dense mais toujours lisible, une pléiade de seconds rôles, une narration bien rythmée.
Comme chez Le Carré, mais avec une ironie que le maître britannique n’a jamais eu, c’est enfin un film volontiers grinçant où les personnages se moquent d’eux-mêmes avec un cynisme réjouissant. On s’attache à Luis, le fugitif trop amoureux pour supporter de rester planquer toute sa vie, à Jesús, le pilote de ligne que sa passion des femmes perdra, à Casturelli, l’homme de paille rongé par l’alcoolisme. Et surtout, on se prend de fascination pour Francisco qui cache sous un visage impassible un plan dont je vous laisse découvrir la rouerie aux multiples rebondissements.
Un film d'arnaque assez classique qui reproduit les codes du genre en y ajoutant une inutile complexité. C'est loin d'être mauvais, mais on s'y perd un peu.
4 554 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 21 juin 2020
Encore une des innombrables productions qui peuvent sembler bonnes sur papier mais qui se transforment en catastrophe à l'écran. En outre, les mots magiques basés sur une histoire vraie sont le plus souvent une recette sûre pour l'échec. Juste parce que quelque chose s'est produit ne le rend pas plus digne que la fiction. Dès le début, le script saute sur toute la ligne du temps. Présentant quelques personnages avec une histoire complexe puis passant à un membre de haut rang du gouvernement espagnol en fuite après avoir détourné une fortune. Je ne savais rien de tout cela et j'ai trouvé tous les personnages inintéressants. Le montage est tout aussi peu passionnant, avec des scènes répétitives sur l'argent déplacé vers la gauche et la droite et les VIP sautillant pour suivre. L'intrigue est si décousue qu'elle vous donne mal à la tête. Si vous êtes intéressez par l'histoire espagnole récente vous serez ravi par cette vision semi-fictive des événements réels. De plus ce film n'a rien à faire dans une section Thriller...
Après le bon "La isla mínima", Alberto Rodríguez s'intéresse à l'affaire Paesa que je ne connaissais pas, mais qui a apparemment fait grand bruit à l'époque avec cet ancien espion qui a bien su profiter de Luis Roldan, un ancien directeur de la police espagnole en fuite après avoir détourné énormément d'argent. L'histoire est vraie par contre le scénario comprend quelques mensonges utiles comme ils disent et c'est là où j'en veux un peu au réalisateur, car quitte à prendre quelques libertés autant que ça serve à dynamiser le récit et rendre le traitement plus divertissant sans pour autant dénaturer l'ensemble bien sûr. L'histoire est vraiment complexe tellement qu'on peut s'y perdre, car il y a beaucoup de personnages, pas mal d'éléments en parallèle, c'est riche en détail et cela se passe dans de nombreux endroits différents. La première heure est pas mal, c'est plutôt intéressant, car on sent que cela peut mener à quelque chose de gros malgré qu'il soit difficile de cerner des enjeux à long terme par contre ne voyant pas les choses avancer, j'ai vraiment décroché durant la seconde qui est ennuyeuse et n'est sauvée que par un final qui comprend quelques rebondissements. On reconnaît bien là le style du réalisateur qui fait très attention aux détails et soigne sa mise en scène par contre si le rythme très lent n'était pas gênant dans son précédent film ici ça l'est. Plus important encore, on a du mal à s'intéresser totalement aux personnages qui ne dégagent strictement rien tant ils sont mal développés. Bref, un film assez décevant qui manque de rythme et d'enjeux plus importants.
Prenant dès le départ au service d'une réalisation de qualité.....reconstitution de Paris des années 90 avec des véhicules variés....le tout commence à traîner en longueur....le dernier quart d'heure rattrape un peu l'ensemble.....3 étoiles.....!!!!!!
un imbroglio politico financier incompréhensible avec la voix of omniprésente , c'est brouillon, pas trop mal filmé les comédiens sont bons , mais que c'est dur a suivre et un peu somnifère a la longue , bref pas apprécié .
Un manque de panache. Outre son rythme qui perd pied, c’est surtout dans le traitement de cet énième polar de ce style que le film de Rodriguez y laisse la majorité de ses plumes. L’homme aux mille visages manque d’ampleur et de saveurs, se laissant regarder poliment, mais sans jamais obtenir le pouvoir d’attraction d’un bon polar de la même veine. Hélas, sans être un mauvais film, L’homme aux mille visages demeure profondément académique de bout en bout.
Le film L’Homme aux Mille Visages d’Alberto Rodriguez, trop peu connu en France, est un polar politique parfaitement mené. C’est une sorte d’Ocean Eleven à la sauce espagnole. On ne peut vraiment pas passer à côté de ce film.
Oubliez La Isla Minima, le précédent film d’Alberto Rodriguez. Celui-ci brouille les pistes et nous montre une autre facette de son cinéma. Cette fois ci il dresse le portrait de Francisco Paesa un homme d’affaire espagnol qui a détourné des milliers de pesos. Ce film politico-financier passionne et prend le spectateur en haleine grâce à un montage hyper dynamique et addictif. Ce qu’on aime le plus c’est le mystère qui existe encore autour de ce personnage mythique méconnu en France : Paesa, l’homme qui a arnaqué tout un pays. Entre Ocean Eleven et Attrape-moi Si Tu Peux, le nouveau film d’Alberto Rodriguez, le Scorcese espagnol, détonne et nous en met pleins les yeux avec une histoire polito-financière dans l’Espagne des années 80/90. A la fois un thriller et un film d’action, les acteurs incroyables et la mise en scène explosive, l’Homme aux mille visages est simplement un chef d’œuvre ! C’est clairement le film de l’année.
L’Homme Aux Mille Visages est une claque ! D’ailleurs bravo aux créateurs de l’affiche qui représente très bien l’ambiance du film. Ce thriller hyper prenant nous laisse bouche bée. A voir et revoir.
J’avais adoré « La Isla minima », sorti en 2015. Le pitch de son nouveau film ? J’aurais dû mal à vous le raconter avec précision sans paraphraser le résumé du dossier de presse tant la complexité de l’intrigue (inspirée d’un vrai fait divers) m’a rendue perplexe. Dès le début, j’étais larguée. Je dois vous avouer avoir loupé les 5 premières minutes, ce qui n’a pas dû aider ;-), mais quand-même… Francisco Paesa, ex-agent secret espagnol est engagé pour démêler une affaire de détournement d’argent impliquant l’État. S’en suit un incroyable imbroglio politico-financier qui a mis à genoux le gouvernement de Felipe Gonzales au début des années 90. Je vous l’ai fait courte mais franchement, vous en dévoiler plus n’aurait pas grand intérêt. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que malgré le brouillard qui a enfumé mon cerveau pendant 2 heures, j’ai retrouvé toute la virtuosité du réalisateur qui m’avait bluffée dans son film précédent : un sens inné de la mise-en-scène, des cadres, des dialogues et du rythme (même si à force de ne rien entraver, j’ai trouvé le temps long). Hyper bien joué, super bien filmé, Rodriguez est indiscutablement un disciple de Scorsese. Comme je me suis demandé toute la projection si j’étais débile, mon plaisir en était sensiblement amoindri…
Des propos pertinents, un regard acerbe sur le milieu investi, sont certainement disséminés là-dedans. Le souci, c’est qu’une trajectoire politique ne saurait combler l’impression de douloureuse éternité qui préside au visionnage de L’Homme aux mille visages. Tout file à toute allure, et pourtant nous ne comprenons goutte, et pourtant l’ensemble paraît se traîner comme une mule à l’agonie qu’on ne pourrait achever. La construction par petits clips superposés transforme le spectateur en mauvais élève qui, pendant la leçon d’histoire, tourne les pages de son manuel dans tous les sens. Sur l’affiche cependant, nulle indication qui dirait « faites vos révisions » ou « apprenez l’histoire espagnole ». Dès lors, on laisse filer. Et ça s’agite et ça s’agite. La précipitation à l’écran, le montage nerveux, évoquent les productions américaines de casse où les gangsters courent plus vite que les policiers. En bref, c’est du déjà-vu. Pas de chance, Alberto Rodriguez n’est pas Martin Scorsese, et l’énergie dont il sature chacune de ses scènes fait l’effet d’un pétard mouillé. Illisible, et fier de l’être, L’Homme aux mille visages est aussi exténuant qu’inintéressant, mais ravira sans nul doute les spécialistes en politique internationale ou, faute d’experts, le peuple critique moutonnier.
Le réalisateur Alberto Rodriguez s'était fait connaître grâce à son précédent long métrage, "La Isla Minima", dans lequel il plongeait le spectateur au sein d'une enquête policière en pleine Espagne post-franquiste. Le cinéaste récidive en proposant, avec "L'homme aux mille visages", un polar politique inspiré par d'un détournement d'argent public opéré par le ched de la Guarde civile, Luis Roldan, dans les années 90. De ce scandale, Alberto Rodriguez en retire un scénario ambitieux et complexe que n'aurait pas renié un John Le Carré. Le petit souci vient justement de cette intrigue alambiqué que peine maîtrisé le réalisateur espagnol. Il s'en dégage beaucoup de confusion auquel s'ajoute un rythme lent qui enlève une bonne part de suspens et de la cadence haletante que l'on était en droit de s'attendre d'une telle histoire. Du coup, sans surprise, je me suis ennuyé à de nombreuses reprises. Les fans de "La Isla Minima" seront néanmoins satisfaits d'y retrouver une mise en scène aussi soignée que dans son précédent film. Malheureusement, cela ne suffit pas à compenser un effet soporifique relativement puissant.