"Salaud, on t'aime" n'est pas le titre qui convient pour ma critique tellement j'ai personnellement détesté cette histoire qui n'est qu'un catalogue de clichés, d'invraisemblances, d'étalage de richesses et de suffisance qui en devient écœurant d'arrogance !
À tel point qu'on ne sait par où commencer, comme si Lelouch avait voulu précipitamment mettre en vrac dans ce film tout ce qu'il n'avait pas pu encore placer dans ces précédents... !
Et quel scénario artificiel et abracadabrant où là également, on a droit à tout et son contraire, des retrouvailles au mensonge en passant par le pardon qui efface subitement toutes les haines pour arriver à un rebondissement policier qui frise le n'importe quoi...
Et quelle indécence de toujours nous infliger cette vie de luxe où un homme très riche et photographe célèbre, joué par Johnny Halliday, peut se permettre de dire qu'il a acheté son magnifique chalet uniquement pour revoir par amour l'agent immobilier, incarnée par Sandrine Bonaire, inattendue ici et bien mal employée du reste !
Et cette chanson que fredonnent les quatre sœurs complètement étrangères mais tout à coup complices, chanson à l'intention de leur père quasi renié, puis presque excusé et encensé par magie...
Et toutes ces scènes de repas au milieu d'un paysage paradisiaque, un piano blanc les accompagnant en extérieur, pendant que les enfants se baignent dans la piscine intérieure et que tout à coup, un hélicoptère amène une des filles au domicile du héros, qui lui-même, vient de recevoir une montre Chopard et une arme à feu acquise aux enchères de son propre ami et propre médecin, Eddy Mitchell, simplement en gage d'amitié, dit-il !
Ah ! Quelle vie facile et dorée on mène au cinéma, même s'il est vrai que cela existe bien, comme certainement l'existence de bon nombre d'acteurs ou celle de Lelouch elle-même, dont cette histoire serait plus ou moins autobiographique ?
Mais franchement à quoi bon nous imposer ce spectacle dont bon nombre d'entre nous aiment cependant s'émerveiller !
Quel intérêt que ce cinéma superficiel, racoleur et insipide qui nous en met plein la vue, et dont on se trouve si éloigné, nous pauvres lambdas ?
Et si encore quelque émotion ou dialogue nous interpellait un minimum, si un soupçon d'analyse psychologique faisait surface de temps à autre pour nous séduire et nous surprendre au détour d'une phrase ou d'un regard ?
Mais rien de rien, tout est creux, vide de sens, de profondeur et de vérité, et sonne faux comme jamais !
Il ne me restera en mémoire que l'image d'un aigle majestueux au regard saisissant et des photographies de vaches superbes dont le véritable photographe a un talent certain pour le coup !!!
Creux, creux, creux comme un triste navet ! Triste film à déconseiller fortement !