Une histoire de "criminalité rédemptrice", dans un contexte post crise immobilière US ; un film teinté de road-movie qui réussit le croisement entre le thriller, le film de braquages et le western... voilà qui était parti pour me plaire. La mise en scène évite l'écueil - facile - du film social qui en fait trop. Le scénario est habile, intelligent, rempli de références, et les dialogues sont truculents. La photo, sublime, avec des plans du Middle West américain à perte de vue, tout comme la bande-son qui colle à l'ambiance, contribuent largement à servir cette atmosphère, sombre, mais jamais lourde ni ennuyeuse.
Dans cette atmosphère très réaliste, les comédiens ont la part belle ; mais c'est leur jeu et leur charisme qui font, à mon avis, toute la différence. Chris Pine est épatant dans ce rôle sérieux, et Jeff Bridges est au meilleur de sa forme. Mention spéciale à la toujours remarquable Dale Dickey.
Enfin pour l'anecdote, sachez que La Comancheria est le nom donné à la région habitée par les Comanches avant 1860. Elle englobe l'actuel Etat du Nouveau-Mexique, l'Ouest du Texas et d'autres territoires. Indiens, Latinos et Texans y cohabitent aujourd'hui. Beaucoup y souffrent de la pauvreté et d'une criminalité toujours plus impitoyable liée à la drogue. Quant au titre original du film, "Hell or High Water", il fait référence à une expression que l'on peut traduire par : "Après moi le déluge"...