A l’instar, par exemple, des films catastrophes et spécialement avec catastrophes naturelles (« San Andreas », Volcano », ...) ou des thrillers en huis-clos (« Cube », « Phone Game »), le genre du survival s’est vu adjoindre un sous-genre rare mais précieux, en l’occurrence le survival animalier. Ce type de films égrène ses avatars deux ou trois fois dans l’année sur le grand écran (et bien plus si l’on tient compte des direct to video et des plateformes de streaming). On doit avouer que la plupart du temps ce sont des bestioles aquatiques qui tiennent la dragée haute et malmènent les humains. On pense notamment aux crocodiles ou alligators (du marrant « Lake Placid » en passant par les excellents « Solitaire » et « Crawl »), des piranhas comme dans le film éponyme ou encore et surtout le requin avec un nombre assez important de films dont les dernières personnifications furent « En eaux troubles » et « Instant de survie ». Ici, une fois n’est pas coutume, c’est le seigneur des animaux qui tient la vedette et va faire vivre un enfer aux protagonistes. Un lion sanguinaire et très énervé par les braconniers qui ont tué sa famille, parce que oui, c’est toujours mieux d’ajouter un sous-texte écolo et pro-nature. Surtout en ce moment.
De voir Baltazar Kormakur à la mise en scène est une excellente nouvelle car le cinéaste d’origine islandaise s’est fait une spécialité des films de survie en milieu hostile, de son moyen « Everest » pour les hautes altitudes à « A la dérive » pour les interminables étendues marines, l’homme s’y connaît et la savane, il n’en fait qu’une bouchée de sa caméra. D’ailleurs, immersive et mobile au possible, ses images nous plongent parfaitement dans l’action et sur le terrain. Il enchaine bon nombre de plans-séquence bien troussés et loin d’être accessoires permettant une totale immersion dans le drame et dans l’action. « Beast » est qui plus est très rythmé tandis que l’introduction du trauma (plutôt classique) et des personnages (plutôt originaux) est bien amenée, directe et factuelle. Alors d’où vient le problème majeur de cette série B de luxe portée par un Idris Elba investi et convaincu? D’abord et surtout dans un trop-plein d’invraisemblances qui va aller grandissant durant la projection jusqu’à un final certes impressionnant et beau, presque poétique, mais complètement improbable qui tutoierai le ridicule s’il n’était pas si visuellement éclatant. Et lorsque trop de comportements qui ferait hurler n’importe quel spectateur même le plus tolérant s’empile, ça devient gênant pour la crédibilité du long-métrage. D’autant plus que le lion en question, tout en effets visuels n’est pas toujours réussi non plus. Ce qui fait que notre attention tout comme la tension sont à ça de décrocher. En somme, une série B sympathique et alimentaire que le manque de réalisme tire vers le bas.
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