The Dead Zone est un film simple et qui séduit par sa simplicité. Pour le coup Cronenberg ne s’engage pas dans une histoire trop tarabiscotée, et c’est tant mieux, car s’il ne signe pas son meilleur film, il signe sans aucun doute l’un de ses récits les plus fluides.
C’est vraiment cela qui m’a séduit dans The Dead Zone, la fluidité de l’intrigue. Le métrage se veut simple, efficace, doté d’un rythme pertinent, avec des rebondissements là où il faut, une excellente fin, bref, le métrage est très agréable à suivre et il est d’une étonnante facilité d’entrée pour le réalisateur. L’intrigue fonctionne sans difficulté, et malgré un découpage assez ferme, tout avance avec légèreté. C’est d’autant plus miraculeux, que, si je ne m’abuse, le film est adapté de Stephen King, et que là encore, en général, les adaptations de ce dernier tendent plutôt vers la lourdeur.
Le récit prenant est en plus porté par de très bons acteurs. Martin Sheen très bon choix dans la peau de l’homme politique louche, Christopher Walken, héros tout à fait convaincant et non moins judicieusement choisi, tandis que les seconds rôles sont des plus honorables. A l’image du récit les prestations des acteurs séduisent par leur sobriété. Walken aurait vite pu en faire des caisses avec son personnage, mais non, il est simple et subtil, et c’était la meilleure chose qu’il pouvait faire.
Visuellement The Dead Zone est très loin de l’univers habituel du réalisateur. A l’instar du reste je dirai le film est pleinement ancré dans le réel. Pas de créatures, d’effets spéciaux cradingues, pas d’univers semi-lovecraftien, Cronenberg se montre ici des plus soft, installant une ambiance fantastique avec une grande discrétion. Cela pourra déconcerter, et, c’est vrai, le film manque peut-être un peu de relief. Il n’en reste pas moins que c’est bien mis en scène, et que le film possède tout de même de beaux moments. Sans avoir la magie du Festin nu ou de La Mouche, c’est très propre.
En fait ce qui résume à mon sens parfaitement The Dead Zone c’est le terme de sobriété. Le film est très dépouillé, et de ce dépouillage émerge un récit limpide à la quasi-allure de fable, qui entraine rapidement le spectateur. Surprenant de la part de Cronenberg, il signe ici ce qui est sûrement l’un de ses films les plus accessibles au novice. 4