Ce film, réalisé par David Cronenberg et sorti en 1983, n'est pas mal du tout. Le scénario est adapté du roman homonyme de Stephen King et raconte l'histoire d'un homme qui, après un accident de voiture, est doté d'un dont de voyance en touchant les gens. En ce qui concerne le livre, j'ai beaucoup aimé toute la première partie, c'est à dire lorsque le personnage principal découvre son pouvoir, lorsqu'il aide le shériff etc. et puis je me suis un peu ennuyé sur la fin que je trouve moins palpitante. Pour le film, j'avais donc un peu peur que cela me fasse le même effet. Mais finalement, même si je préfère tout de même le livre dans l'ensemble, le film à la qualité de rester égal tout du long. Évidemment, nous n'avons pas tous les détails que contient le livre, pourtant intéressants, notamment sur la personnalité des personnages etc. mais l'histoire et surtout l'intrigue restent tout de même très fidèle au livre. Comme le livre, le film est dans l'ensemble très manichéen mais nous avons tout de même quelque chose de recherché et notamment dans les personnages. En effet, cela s'observe surtout dans le personnage principal car on voit bien qu'il hésite souvent, qu'il est souvent dans un conflit intérieur, ce qui est très intéressant, surtout avec un sujet comme celui-ci. Au-delà du film d'horreur et du fantastique, nous avons une vraie question, d'ailleurs posée telle quelle dans le film, que ferions nous si nous pouvions revenir dans le temps et tuer Hitler ? Même si la réponse parait évidente, je pense qu'elle ne l'est pas tant que ça et le film fait en sorte l'on se pose nous-même la question. Du côté des acteurs, nous avons principalement Christopher Walken, Herbert Lom et Martin Sheen qui jouent très bien. "Dead Zone" est donc un film qui a vieillis mais qui reste intéressant.
Me voici à nouveau face à mon soucis avec Cronenberg, ou c'est le kiffe total ou ça ne passe pas, et son "Dead zone" fait partie pour moi de la seconde catégorie. Le réalisateur sortait en ce début des années 80 de sa période épouvante et s'attaquait à une adaptation de Stephen King. L'oeuvre originale m'étant inconnue, je découvrais un scénario intéressant mais traité de façon extrêmement lisse par Cronenberg. En effet, jamais je me suis senti emballé ou même concerné par le récit, c'est très lent et assez peu inspiré, on traverse sans émotion les aléas de la vie de Johnny Smith, campé par un bon Christopher Walken mais très voire trop en retenue. Rien ou très peu ne filtre du personnage hors des moments de transes, difficile donc de s'attacher à lui. Cronenberg déçoit également par sa mise en scène, peu inspirée et monocorde, les scènes s'enchainent sans jamais vraiment retenir l'attention, on s'attend par exemple à un début de thriller lorsque Smith se lance à la poursuite du tueur en collaboration avec la police, que nenni, en un quart d'heure c'est plié et on passe à autre chose. Autre chose étant la partie avec le politicien Martin Sheen aux sombres desseins totalement improbables. Pour ma part, seul le final m'a un tant soit peu marqué par sa justice toute relative et une mise en scène qui s'éveille enfin, malheureusement trop tard. Une bobine bien fade pour le coup de la part de Cronenberg, capable du meilleur comme du pire, et quelque chose me dit que l'oeuvre de King méritait mieux ...
C'est loin d'être la pire adaptation du maître de l'épouvante, mais Dead Zone n'emporte pas pour autant une adhésion totale de ma part. La faute en partie à un sujet traité de manière trop rapide ou superficielle par moments, avec des personnages parfois trop peu creusés, et une finalité trop évidente. La faute aussi en partie au style Cronenberg, dont je ne suis pas vraiment fan, et qui me semble abuser de lenteurs inutiles pour peupler son histoire. La première moitié du film déroule quasi sans accroc, avec quelques séquences remarquables, mais une fois l'histoire mise en place on a l'impression de se traîner, un peu comme Christopher Walken dont la seule présence aurait justifié une prestation nettement plus "folle". Le sentiment que Dead Zone veut aller trop vite à son terme en zappant certains développements.
Il y a un problème de feeling entre le film et moi. On ne sait pas retrouvé sur un terrain d'entente, dont la base aurait pu normalement présagé d'une très belle rencontre. A force de faire du film un objet glacial et âpre, il en devient insipide. Par peur de céder à une certaine évidence, il est certain que le personnage interprété par Martin Sheen nous renvoie à l'Amérique de Trump. Sauf qu'on est 30 ans en arrière, c'est dire. Mais le sujet central du film n'est pas là. Le personnage du voyant miraculé incarné par Christopher Walken est enfermé dans une mise en scène qui aujourd'hui frise le mauvais film de genre. Je n'y crois pas une seconde.
S'il s'éloignait quelque peu de ses obsessions récurrentes avec cette adaptation de Stephen King (les atomes crochus entre le scénario de Dead Zone et de son univers sont superficiels tant l'impression recherchée est différente), David Cronenberg livrait là un bon petit film, bourré d'idées et porté par un très, très grand Christopher Walken. Si j'ai été un peu déçu par la partie finale qui voit l'acteur surdoué de The Deer Hunter s'opposer à Martin Sheen, séquence que je trouve un peu trop démonstrative, le découpage du récit en blocs assez indépendants m'avait jusque là beaucoup plu. Sans autre liant que son personnage et ceux qui gravitent autour (mais toujours à distance), ces séquences disloquées font de The Dead Zone une errance, celle d'un homme prisonnier d'une existence qui refuse de se plier à ses désirs. "It should always snow for Christmas", dira d'ailleurs le personnage de Walken, ses yeux infiniment profonds faisant de cette phrase une mantra qui guidera tout le film ; la mélancolie de ne pas trouver les choses à la place qu'on aimerait leur fixer. Cronenberg est discret, mais sa mise en scène instaure une ambiance funèbre qui s'appuie sur la froideur de Walken et une sobriété toujours juste pour faire peser sur le récit la solitude et l'indifférence du Monde. En plus, voir des passages narratifs souvent centraux à des films entiers (une convalescence interminable, une affaire de meurtres, un drame familial) laissés à l'abandon l'un après l'autre montre bien que le mystère autour de la vie de cet homme dépasse tout le reste. Condamné à vivre pour les autres, privé de l'amour de sa vie, de son intégrité physique et de sa prétention à une vie ordinaire, The Dead Zone est, en fait, l'histoire d'un homme forcé à vivre alors qu'il est déjà mort. Sur une très belle musique de Michael Kamen et un scénario du si reconnaissable Stephen King, David Cronenberg signait donc un film de commande poétique et d'une subtilité très appréciable, même si sa dernière partie trahit quelque peu ce constat en s'avérant par moments un peu lourde. N'empêche, une parenthèse agréable dans la filmographie du cinéaste canadien.
Les livres de King sont excellents pour le genre, son écriture fait de nombreux adeptes notamment chez les réalisateurs puisant les bonnes idées mais débouchant souvent sur de médiocres productions. Dead Zone fait partie des bonnes adaptations emmené par un Walken parfaitement crédible.
un petit film fantastique des années 80 qui a bien vieilli par rapport à certains de ses contemporains grâce à un scénario excellent et un Christopher Walken qui arrive à changer rapidement de personnalité.
N'ayant pas lu le livre, je ne vais critiquer que le film en lui même et non l'adaptation. J'ai donc beaucoup aimé ce film, je suis rentré dans l'histoire très rapidement. La mise en scène typiquement cronenberienne a encore fait son effet. De plus, la présence de Christopher Walken au casting est un atout conséquent tant celui ci apporte de la prestance et du charisme à son personnage, déjà bien écrit. L'ambiance de ce film très 80's marche bien et les différentes intrigues sont parfaitement bien gérées, en même temps, quand on sait que ça vient de Stephen King, ça ne nous étonne même pas. Enfin, la musique m'a beaucoup plu, en phase avec la tonalité du film, les compositions aussi bien orchestrales que plus discrètes sont toutes autant réussies. Ça fait toujours plaisir de voir Martin Scheen au casting qui ici fait encore un boulot incroyable, il volerait presque la vedette à Walken, heureusement les caractères divergent complètement.
En bref, un très bon film, sobre dans sa mise en scène, mais tout de même efficace et servant un scénario excellent, à voir !
Adaptant en 1983 le roman éponyme de Stephen King, David Cronenberg sortait de sa période « gore à petit budget » (Chromosome 3, Scanners, Vidéodrome) pour se frotter aux studios hollywoodiens. Et la qualité est au rendez-vous. Porté par un Christopher Walken fantomatique et impressionnant dans un rôle de prof qui se réveille après cinq ans de coma avec le pouvoir de lire dans le passé et l’avenir des gens à qui il touche la main, Dead Zone bénéficie d’une mise en scène propre et soignée, d’une atmosphère hivernale assez unique et d’une musique sombre signée, une fois n’est pas coutume, par Michael Kamen – Howard Shore étant le compositeur quasi-officiel de Cronenberg. Contrairement à se qu’on aurait pu imaginer, le cinéaste canadien s’éloigne du gore pour signer un film plus intime, qui plonge le personnage principal dans des dilemmes moraux, et qui flirte avec le thriller politique. Avec en prime un Martin Sheen survolté, dans le rôle d’un politicien épouvantablement populiste qui préfigure avec une inquiétante clairvoyance la personnalité de Donald Trump.
Le revoir a été une bonne chose, très bien comme film, une intrigue de fiction fantastique, suite à un terrible accident survenu, un homme lambda, Johnny Smith survit après un long coma. Il se découvre un don que possède déjà les super-héros de comics, la prémonition et le regard sur le passé par un simple touché, le contact s’entrechoque dans sa tête vers un voyage divinatoire. Adapté d’un roman de Stephen King, l’origine de son pouvoir viendrait d’une éducation religieuse, l’influence d’une mère dévouée, un scénario dans le fond très mélancolique où il n’aura pas de place à l’humour, le ton dramatique est le style chez ce romancier, le cerveau des croyants est réceptif à cette zone morte par leurs prières, que cela reste une théorie. Une histoire touchante que reflète ce film, la mise en scène montre que ce personnage peut être attachant, porté par une pensée nihiliste comme philosophie, aggravé par ses déboires personnelles et sa vie religieuse. L’étendue immense de ses pouvoirs afin de comprendre les douleurs passées des individus qui serviront à les remettrent à l’ordre du jour, l’émotion en prend pour leurs grades, le médium recadre cette insistante ignorance et déstabilise parce qu’il voit puis entre dans les visions sensorielles. L’enquête criminelle est abrupte, classique et révélateur, le coupable était évident, enfin concernant le futur dictateur en herbe, son historique est mal exploité, rien ne circule de plus qu’au sujet de sa candidature à la course présidentielle. Inspiré des chefs tribaux, le grand ami des ouvriers de classe populaire qu’on été quelques célèbres criminels de guerre.
Après une envie subite de (re)découvrir les films tirés de romans et nouvelles de Stephen King, c'est tout naturellement que j'ai voulu visionner ce Dead Zone. L'image a bien mal vieilli, la carrière de Christopher Walken en était à ses balbutiements et le film traîne en longueur... Un film bien vite oublié pour ma part, n'étant pas touché par les personnages ni l'histoire.
Il faut faire un saut de 30 ans en arrière pour tomber sur ce genre d'histoire bien foutue et prenante. Une remasterisation ne serait pas du luxe pourtant.
Déception. Voilà un film qui à pris un sérieux coup de vieux, mais surtout, qui pêche terriblement par son manque de rythme. Mon dieu que c’est lent surtout dans la partie centrale. Le dilemme final, certes intéressant n’est pas d’une grande originalité. Bref, c’est très moyen à mes yeux.
L'univers de David Cronenberg rejoint parfaitement celui de Stephen King dans cette adaptation réussie, drame d'un homme qui a tout perdu et qui possède le don de voir le futur et de changer les choses s'il le désire. Don ou fardeau, telle est la question et Christopher Walken est parfait dans le rôle de Johnny Smith, livrant une prestation saisissante jusque dans ses manières de marcher et sa pâleur. L'histoire se construit habilement sur plusieurs niveaux mais reste celui d'un homme qui a perdu la femme qu'il aimait. La mise en scène est épurée, donnant le ton d'emblée et le film donne à Martin Sheen un rôle savoureux de politicien prêt à tout pour gagner le sénat et ainsi viser la présidence. Film prémonitoire en un sens puisque Sheen jouera le rôle du Président dans la série "A la maison blanche". Un excellent Cronenberg en tout cas.