Bon, ça pourra paraître stupide à certains, mais moi, l’idée de départ, je l’adorais. Ça sentait le gros trip de geeks nostalgiques, un peu dans la veine des « Mondes de Ralph » ou de « Scott Pilgrim » : le genre de comédie pas trop prise de tête et bien sympatouille comme je les aime. Et franchement, les cinq premières minutes m’ont plutôt conforté dans cette idée : d’abord parce que le casting qui défilait se révélait fort alléchant, surtout pour ses seconds couteaux (Peter Dinklage, Brian Cox et Sean Bean : voilà qui annonçait du bon !) ; mais aussi parce qu’il régnait dans ce début une bonne atmosphère rétro à base de références multiples, d’ambiance sonore très années 1980, et surtout d’un esprit pas trop prise de tête. Seulement voilà, l’illusion n’a duré que cinq bonnes minutes et après, tout s’est écroulé. Et si je devais focaliser ma critique sur le cœur même du tue-l’amour présent dans ce film, ce serait bien les dialogues. Ils résument à eux seuls toute la faiblesse de ce « Pixels ». Mais qu’est-ce que c’est mal écrit ! C’est le niveau zéro de la blague potache. Mais attention, quand je dis zéro, c’est vraiment le zéro absolu, et pour ceux qui en douteraient, je glisse en spolier le premier échange entre Adam Sandler et Michelle Monaghan. (
Adam : « Ouaaah ! » Michelle : « Quoi ouah ? » Adam : « Quand votre fils me disait que votre mari vous avez largué pour une jeunette de 19 ans, je m’attendais à tomber sur la belle du lycée qui s’était un peu laissée aller, genre de quadra aux formes qui tombent… Mais là, en vous voyant, je me dis que j’aurais mieux fait de me laver les dents ce matin. » Michelle : « Vous ne vous êtes pas lavé les dents ce matin ? » (Elle met la main devant son nez, horrifiée). Adam : « Non… Mais j’ai pris un tic-tac ! » (Pouet ! Pouet !)
). Franchement, ça m’attriste. Parce que bon, quand on a une idée sympa, pour moi, le réflexe ça devrait être de se dire « Ne gâchons pas le truc, soyons à la hauteur ! Bossons comme des porcs ! ». Mais là, on sent clairement que les mecs ne se sont pas foulés, en mode « on a une idée sympa, ça suffira pour attirer le monde nécessaire, donc pas besoin de se fouler non plus. » Et je peux vous le dire, quand on aime Peter Dinklage ; quand on aime Sean Bean ; quand on aime Brian Cox, chaque platitude qu’on les oblige à dire à l’écran devient vite une torture. Quel gâchis ! Et ce qui est horrible dans cette histoire, c’est que cette accumulation de dialogues potaches et de situations insignifiantes occupent la majeure partie du film, ce qui est d’autant plus insupportable au regard des quelques oppositions vidéoludiques qui, pour moi, disposent de bonnes idées (
j’ai beaucoup aimé l’opposition avec Pac-Man mais aussi – détail tout bête – cette attaque faite sur les immeubles avec des briques de Tetris. Oui je sais, parfois c’est les détails qui m’amusent le plus.
). D’ailleurs, si j’avais à faire le bilan de ce « Pixels », je dirais de lui qu’on pourrait le réduire à la définition suivante : un postulat intéressant avec deux trois idées sympas, mais noyé dans des tonnes de remplissages avec des dialogues et des situations de très mauvaise qualité. Alors après ça, moi je me dis que c’est toujours chiant de voir un film bâclé mais, honnêtement, face à ce « Pixels », je me dis qu’il y a encore pire comme sentiment : constater qu’un film qui aurait pu être sympa ne l’a pas été par simple fainéantise. Pour le coup, c’est rageant. Vraiment rageant…