J’ai beaucoup aimé ce dernier film d’Agnès Jaoui « Au bout du conte ». J’ai beaucoup ri. Marianne (Agnès Jaoui) est la bonne fée, la bonne marraine de l’histoire, c’est ce que nous montre son personnage à travers ses actions et ses habits étoilés et brillants. Elle est la tante du petit chaperon rouge / princesse, Laura (Agathe Bonitzer), qui rêve plus sa vie qu’elle ne la vit, et qui donc se fourvoie dans ses relations avec les hommes. Benjamin Biolay est un impressionnant grand-méchant-loup /Don Juan, très charismatique et « feutré ». J’ai beaucoup aimé l’actrice qui joue la mère du « prince charmant » (Arthur Dupont, en bègue très sympathique et convaincant) : Dominique Valadié. Elle est si juste en mère lucide et aimante.
Ce film parle de plein de choses : du coup de foudre (que veut-il dire, comment construire une relation à partir de cela ?), de la difficulté à vivre seul après des années de couple (personnage de Marianne), des non-dits qui pourrissent la vie et rendent incompréhensibles une personne au yeux des autres (situation du personnage de Bacri), de la difficulté à être en relation (Bacri encore), du jugement parfois absurde des autres (la directrice d’école qui juge Marianne mauvaise mère). Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui sont très drôles dans de nombreuses scènes. La tirade de Bacri sur les enfants est totalement réussie et libératrice ! Son angoisse face à la date prévue de sa mort par une voyante est très drôle (bien que pour lui la situation n’ait rien de drôle), c’est du comique très Woody Allénien, que j’adore. C’est un film plein de trouvailles et de répliques réjouissantes. Il est aussi assez positif, du moins, moins doux-amer que les films précédents d’Agnès Jaoui, selon mon point de vue, malgré le pauvre petit chaperon rouge qui s’en prend plein le cœur et la figure…