Ces derniers temps, les adaptations de saga littéraire pour ados commençaient à lasser (il n’y a qu’à voir les fours de "Mortal Instruments", "Les Âmes Vagabondes" ou "Créatures Célestes") : a-t-on enfin compris que tout bouquin qui se vend ne fait pas forcément un bon film ? Bin pas encore, car certains petits malins (à savoir le studio responsable des sagas "Twilight" et "Hunger Games") ont tout de même remarqué qu’au milieu de tous ces bides, il existait une réussite : "Hunger Games". Alors, comme ils sont super intelligents, plein d’audace et débordant d’originalité, ils ont trouvé une saga de romans qui, à peu de choses près, est la même chose de la trilogie de Suzanne Collins. C’est pas con, et comme le livre « Divergent » (sans « e » oui !) est un best-seller mondial (enfin relativisons : il s’est peu vendu en dehors des USA, et encore 11 millions de livres vendus dans un pays qui compte 315 millions d’habitants, c’est pas folichon !!...En France les deux premiers tomes sont passés inaperçus…mais bon, soyez sûrs qu’avec la sortie du film, ils risquent d’être réédités en grands nombres…pauvres de nous !!), ils sont pratiquement sûrs de rentrer dans leur frais et ce, même si le film est à chier (et oui, il n’y a pas qu’avec les adaptations de comics et de jeux vidéos qu’on prend les fans pour des cons !). Donc, pas grand-chose de nouveau dans "Divergente" et c’est même complètement raté : tout d’abord on est dans un monde dystopique dans lequel la société est divisée en 5 castes (en fait 6 mais bon, l’auteur ne doit pas savoir compter). Nous avons les intellectuels, les « Erudits » (donc les scientifiques) ; les policiers avec les « Audacieux » (en gros une sorte de mélange entre les Yamakasis et les G.I. amerlocs) ; ceux qui disent toujours la vérité, les « Sincères » (bref les avocats !! ^^) ; les agriculteurs, les « Fraternels » (des hippies qui ne connaissent pas la technologie) ; et les gouvernants de la société, les « Altruistes » (des bonnes poires d’assistants sociales)...ah oui et y'a les autres, les « Sans Factions » (les clodos quoi). Les enfants vivent avec leurs parents dans leur caste jusqu’au jour du « choix » : on leur fait passer un test pour leur dire avec quelle faction ils ont des affinités et le lendemain, ils doivent choisir laquelle des cinq ils vont rejoindre. Mais, il arrive parfois que certaines personnes aient des affinités pour plusieurs factions, c’est ce qu’on appelle les Divergents…et notre héroïne va donc découvrir qu’elle en est une, et va bien entendu choisir de quitter la faction « Altruistes » de sa famille pour partir chez les « Audacieux »... Et là, tout de suite, je dis stop car on arrive déjà aux limites du récit de Veronica Roth : 01) Le système impose aux jeunes, qui ont passé leur jeunesse à se bouffer la mentalité de la faction de leurs parents, de passer un test et de choisir la faction de leur choix ; celle-ci pouvant être différente de celle où ils sont nés… Donc, TOUS les jeunes sont potentiellement des Divergents parce que le système le leur permet !!! 02) le film se déroule majoritairement chez les « Audacieux » dont l’identité de la faction se résume à 2-3 stéréotypes guerriers (ouais : ce sont les Spartiates de la société). Pourtant, on y trouve des personnes d’origines et d’horizons différents qui, au cours de leur formation, feront toujours preuve de bonté, de curiosité, de fraternité, et de traits de caractère multiples…donc on est chez les « Audacieux » sans en être réellement : finalement la Divergente du titre.n’est pas si exceptionnelle que ça puisque la majorité des personnes présentes à l’écran semblent être aussi « normale » qu'elle. Niveau incohérence, on est déjà sur du lourd ! Ensuite, le film se concentre principalement sur la formation des nouvelles recrues chez les « Audacieux » : si l’idée de l’affrontement des peurs de chacun est plutôt intéressante mais mal exploitée, le reste de l’entraînement est aussi conventionnel que chiant (les combats mano a mano sont réellement mous et n'ont rien d’impressionnant). Seul l’épreuve du « capture the flag » ré-hausse le niveau (et encore elle est assez courte…et puis dans le genre on a déjà vu mieux dans "La Stratégie Ender"). Mais ce qui énerve le plus, c’est que toute cette partie « formation » n’est finalement qu’un putain de prétexte pour amener l’idylle obligatoire entre les deux protagonistes principaux et aussi le début de l’intrigue : oui, il faut se taper 1h45 d’ennui cosmique pour enfin découvrir l‘enjeu du film (je rappelle que cette « chose » fait 2h20 !! ). Et puis quelle intrigue : dans le genre cliché qu’on voit venir dès le début, mais surtout en matière de nouvelle incohérence, c’est imbattable (
sans déconner, le plan de la méchante tient encore moins la route que celui d’un méchant classique de James Bond : elle veut éliminer les Divergents pour maintenir la paix, sauf que le film n’arrête pas de nous montrer un univers stable sans aucun signe de rébellion où même les Divergents ferment leur gueule et se dissimule au sein de la population…et puis merde, en quoi être Divergent est dangereux ??!!
). Maintenant, on va parler du casting : Jai Courtney est plutôt bon en instructeur militaire sadique ; Theo James lui n’est là que parce qu’il faut un beau gosse (et encore, un bon point pour lui, il est beaucoup moins ridicule que Robert Pattinson !) ; certains acteurs sont convaincant mais malheureusement pas assez présent à l’écran comme Maggie Q, Chloé Kravitz ou Ansel Elgort ; Kate Winslet en méchante, ça aurait pu le faire si on ne l’avait pas cantonné à 2-3 scènes avec des répliques dignes d’un téléfilm SyFy…bref un beau gâchis ; Ashley Judd n’est ici que par soucis de job alimentaire (remarquez, il faut bien payer le crédit quelle a utilisé pour se faire son super lifting qui lui donne l’impression d’avoir 20 ans alors qu’elle en a 45 !!) ; mais la palme revient à l’interprète de Tris : ils sont quand même allés jusqu’à trouver un clone de cde Jennifer Lawrence pour incarner l’héroïne de "Divergente" !! Et quand je dis clone, c’est réellement un clone : même tronche de mormone, même capacité à n’avoir que trois expressions sur le visage, même sourire ultra-brite avec une dentition irrégulière, même yeux de cocker battu et même talent d’actrice proche du NEANT A-B-S-O-L-U !!! Je ne pensais pas ça possible…mais bon, vu comment l’inexistence de talent est récompensé à Hollywood ces temps-ci, je ne m’inquiète pas pour la petite Shailene Woodley : d’ici 2-3 ans, elle aura un oscar pour un rôle que tout le monde aura oublié l’année suivante !! Voilà, c’est donc une catastrophe dans tous les sens du terme…enfin non, faut mettre de l’eau dans son vin : il y a une seule chose de bien dans ce film, c’est la première minute du métrage où Neil Burger nous présente de jolis plans d’un Chicago post-apocalyptique qui n’est pas sans rappeler le design de "Je Suis une Légende"…et puis les décors des bâtiments des différentes factions sont réussis…voilà les trucs bien de "Divergente" : assez mince n’est-il pas ? Le pire dans tout ça, c’est que, d’après les fans du livre, le film le respecte parfaitement…donc ce n’est pas le film qui est à remettre en cause, c'est carrément le bouquin !!
Encore un gros foirage de plus dans le monde de l’adaptation de la littérature jeunesse (ne vous laissez pas berner par les notes dithyrambiques qu’ont mis les fans du livre avant même d’avoir vu la moindre bande-annonce !!)…c’est vide, sans intérêt, mou (soporifique même !), mal interprété dans l’ensemble, ça prend même le public pour des gens limités…sincèrement, si vous aimez les univers futuristes dystopiques, je vous conseille vivement de lire trois chefs-d’œuvres absolus en la matière : « Le Meilleur des Mondes » d'Aldous Huxley, « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury et le formidable « 1984 » de George Orwell. Vous m’en direz des nouvelles...et fuyez cet épouvantable navet à 85 millions de dollars !!!