Oubliez le un, oubliez le deux ! Very Bad Trip III leur est supérieur en tous points ! Du moins, sur les critères d'Alan/Galifianakis. Alors plus sérieusement... Cette critique n'est pas exhaustive mais touche les points les plus marquants, de mon point de vue. Ce film est une horreur, un désastre. Se faire arracher une dent avec une pince d'électricien est probablement moins douloureux que le temps passé devant l'écran. L'idée de base est que l'on peut rire de tout, ce qui est vrai. Amateur d'humour noir, je peux aller loin. Mais il y a la manière de le faire. Alan devient une sorte de sociopathe bipolaire, un Hannibal Lecter sous héroïne après une omelette aux champignons hallucinogènes, avec des scènes malsaines, à la limite du glauque. Cruauté envers les animaux (
girafe décapitée
- okay, cette scène-là était drôle malgré tout !), relation ambiguë avec un enfant, ou encore la valorisation de la maltraitance sur les personnes âgées. Galifianakis devient le personnage principal de l'histoire, Phil, une sorte d'acolyte et Stu, un souffre-douleur. Après les deux premiers opus, le soufflé retombe, les relations virent au graveleux, et on reste souvent consterné devant ce qu'on a sous les yeux. Blasant. Plutôt que le cocktail qui fit l'esprit de la saga, on passe quarante minutes à attendre le moment où Phil et Stu seront drogués, ce qui n'arrivera pas. Dans leur tentative pour construire un scénario, la prod a dû recruter des scénaristes des années 60', avec de pseudos scènes d'action prévisibles et tout à fait clichées. Quelques moments de rire parsèment le film, mais on rigole plus devant un western avec Clint Eastwood... La scène la plus intéressante est post-générique, et là, on a l'impression que l'équipe de montage s'est trompée, qu'elle a inversé les bandes et que la dernière scène aurait dû être la première. Seconds rôles sous exploités, scénario incohérent avec des dérapages à 180°, on part dans tous les sens avec les menaces d'un Mafioso stéréotypé, sorte de Tony Soprano producteur de rap et en cure de hamburger. Avec un tour par Tijuana, on aurait pu attendre un résultat explosif, digne des premiers, mais tout part en vrille, et on s'ennuie sérieusement. Quand on se place dans le genre "comédie", on assume. Ici, ce n'est clairement pas le cas.