Après son acclamé Bons Baisers de Bruges, Martin McDonagh était très attendu pour son sophomore effort, après la réussite du premier film de son frère, John Michael McDonagh, L’Irlandais.
7 Psychopathes est un méta-film, dans la grande tradition du genre, avec ses passages obligés : la scène déjà écrite d’avance, le film dans le film qui se raccorde avec le film en cours, la scène qui n’est qu’écrite et qui ne se passe pas dans la réalité du film et la scène en cours d’écriture. Martin McDonagh n’invente alors rien avec ce Seven Psychopaths. Cependant, il le fait bien, avec un film qui est divertissant durant ses deux heures. En commençant par une scène choc avec les cameos de Michael Pitt et Michael Stuhlbarg, il donne le ton d’une comédie très noire, mais aussi parfois très drôle. Le premier acte, d’ailleurs, à Los Angeles est de loin le plus réussi, le plus abouti et le mieux construit. Le deuxième acte dans le désert est bien plus abstrait, plus méta et surtout bien moins intéressant. En effet, Martin McDonagh s’y donne à cœur joie dans les dialogues fleuris et oublie un peu son histoire, avant de divaguer totalement avec le personnage de Long Nguyen, dans une scène pénible. Le casting est, par contre, très efficace. Si Colin Farrell ne semble pas être le choix parfait pour interpréter le double du réalisateur, les autres acteurs sont particulièrement excellents : Christopher Walken et Sam Rockwell sont géniaux, Woody Harrelson et Zeljko Ivanek époustouflants et le film a le bon goût de faire apparaître Kevin Corrigan.
Hormis toutes ces qualités, le film n’est que plaisant, sans jamais être transcendant et c’est ce qui lui manque. Martin McDonagh semble savoir qu’il a du talent. Par contre, il manque de constance et de rigueur.