Martin McDonagh a du talent à revendre, qu’on se le tienne pour dit : Bons Baisers de Bruges laissait déjà présager du potentiel du cinéaste irlandais, et son dernier film en date fraichement visionné, à savoir 7 Psychopathes, m’a définitivement convaincu. A l’origine intrigué par la BA, je ne suis donc pas ressortis déçu de la séance, oh que non ; néanmoins, on peut émettre un certain bémol, qui handicape plus ou moins ce long-métrage au combien original. La faute à quoi ? Celle d’un scénario aussi excellent que trop fouillis, vraiment fouillis : 7 Psychopathes regorge de bonnes idées, mais on a clairement l’impression qu’il y en a trop, ce qui couplé au film dans le film donne au tout un air vaguement indigeste. Ceci dans le sens où des longueurs malencontreuses le parsèment, et où la narration fait mine de partir un peu dans tous les sens ; non pas que McDonagh ne maitrise pas son sujet, mais voilà qui pourrait en rebuter plus d’un, ce qui est vraiment dommage. Regrettable car autrement, ce long-métrage est un petit bijou atypique au possible, d’où un charme certain (comme pour BBdB) ; la mise en scène notamment, photographie et consœurs sont à tomber, et j’ai souvenir d’une BO sympathique. Par ailleurs, que dire des dialogues, qui fourmillent de répliques cultes pour certaines ! Un pur régal en somme, d’autant que McDonagh dirige là avec brio un casting dantesque, au service d’une galerie de personnages jouissifs au possible ; on savoure donc aussi bien les tribulations de Marty, Billy et cie de par leur caractères respectifs, que leurs interprétations parfaites. Et si Colin Farrell m’apparait encore une fois meilleur que je ne l’aurai cru, on réserve une mention spécial à un trio pour le moins détonant : Christopher Walken tout d’abord, monstre de classe et sobriété, Woody Harrelson ensuite, parfait dans son rôle de gangster aussi timbré qu’inquiétant, et surtout le surprenant, que dis-je, le DETONANT Sam Rockwell. Ce dernier est d’ailleurs celui tirant le mieux son épingle du jeu, de quoi faire oublier mon seul et piètre souvenir d’un certain Justin Hammer (IM2) ; en fait, son rôle est le plus marquant du lot, ce au gré de répliques hilarantes (voire plus, avec la "scène" du cimetière, j’en ris encore) et autres rebondissements géniaux. 7 Psychopathes apparait donc comme imparfait, néanmoins c’est une nouvelle fois un coup de cœur pour une réalisation de Martin McDonagh ; unique en son genre sur bien des points, on se laisse donc entrainer dans la douce folie que véhicule le long-métrage, dont la source de tout ce fracas comico-sanglant aura été le fait d’un … Shih Tzu. Grandiose.