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    Les Crimes de Snowtown
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 176 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2013
    Le cinéma des antipodes nous réserve souvent d'agréables surprises, les deux dernières en date étant "Animal Kingdom" (David Michôd 2010) et "Les crimes de Snowtown". A partir de l'histoire un peu remaniée de John Bunting le pire serial killer qu'ait connu l'Australie, Justin Kurzel dont c'est le premier long métrage dresse un portrait sans concession des banlieues des grandes villes australiennes qui nous projette bien loin des clichés du bush et des chercheurs d'or véhiculés par "Crocodile Dundee". John Bunting petit homme replet d'allure rassurante et inoffensive jette son dévolu sur une femme en détresse dont il extrait les fils des pattes d'un voisin pédophile devenu son compagnon suite à son divorce. A priori rien à redire si ce n'est la manière expéditive dont Bunting règle l'affaire mais dans cette banlieue où la violence est quotidienne la pratique semble adaptée aux mœurs locales. Le bonhomme semble malgré tout obsédé par la traque des pédophiles qu'il voit partout et dont on comprend assez vite qu'il lui permettent à bon compte de satisfaire ses instincts sadiques et meurtriers en compagnie de deux sbires ramassés dans la fange environnante. C'est alors une véritable descente aux enfers que nous fait vivre Justin Kurzel, s'appuyant sur le jeu très convaincant d'un jeune acteur inconnu Daniel Henshall confondant de cruauté pateline. Dans sa folie meurtrière Bunting entraine le fils de sa nouvelle compagne victime de viols incestueux réguliers par son frère. On se demande alors qui n'est pas sexuellement perverti dans le quartier, certain dès lors que le ministère du tourisme australien ne fera pas appel à Kurzel pour ses films de promotion. Le terrible constat du film en filigrane d'une trame cauchemardesque rondement menée est l'abandon des populations défavorisées suburbaines par les administrations des pays ultra libéraux comme l'Australie ou les Etats-Unis. John Bunting semble l'avoir bien compris, agissant en toute impunité à peu près sûr que personne ne recherchera très longtemps ses victimes. Ce phénomène n'est-il pas en train de rattraper à grande vitesse la vieille Europe où l'on parle depuis une quinzaine d'années sans que cela ne choque plus grand monde de zones de non droit ? "Les crimes de Snowtown" est un film sans concession profondément noir et pessimiste qui en dit long sur les ravages de la désindustrialisation qui condamne des populations démunies à l'oisiveté dont certains disent qu'elle est mère de tous les vices. A noter enfin que Kurzel parvient à nous faire entrevoir entre deux expéditions punitives les magnifiques ciels australiens.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 21 février 2012
    Le film Australien de l’année 2011 est sans hésitation celui-ci. Oublier le beau Animal Kingdom de David Michod. Les Crimes de Snowtown, le premier film de Justin Kurzel est supérieur encore.

    Un paysage filmé à perte de vue, entre ombre et lumière. Un paysage enfantant un cauchemar, celui de toute une vie. La première scène est saisissante. L’atmosphère est dors et déjà installée grâce au sentiment d’infini, de boucle que produit la vision de ce paysage à la fois fantastique, glaçant et artificiel. Le décors est accompagné d’une musique, créée par le frère du réalisateur, qui colle parfaitement aux images et au sujet, elle ne sera jamais utilisée abusivement.

    Dans les “bas-fonds” de l’Australie, une mère, Elisabeth (Louise Harris), tente d’élever ses quatre fils dans la pauvreté. Elle passe d’un homme à l’autre et finit par trouver John Bunting (interprété par un acteur inconnu mais superbe Daniel Henshall). Grâce à lui le voisin aux tendances pédophiles qui avait abusé des garçons est chassé. Grâce à lui les gamins trouvent un père. Grâce à lui aussi la famille découvre le Mal.

    Le second fils James Vlassakis, joué par Lucas Pittaway, est un gars paumé qui ne parvient pas à se défendre contre les viols de son grand frère Troy (Anthony Groves). Lorsque John arrive, il est peu à peu happé par son apparente joie de vie et son caractère de battant. John s’exhibe lors de réunions où les gens du quartier s’esclaffent contre les pédophiles et les homosexuels. James découvre que pour John et son ami Robert, la haine ne s’arrête pas aux mots.
    James vit alors une descente aux enfers au sens propre. Il devient le Mal.
    John effectue sur lui une autre forme de viol, celle de sa conscience. John est un pédophile de l’esprit. Il entraîne avec lui le jeune James qui tente de se débattre contre l’horreur et son propre sadisme. Mais en fermant les yeux lorsqu’il est pour la première fois confronté aux atrocités de son beau père, il entre dans une spirale qu’il n’ose pas arrêter. Peu à peu, sous le regard du spectateur impuissant, James devient le complice des meurtriers. Et le spectateur a véritablement envie de hurler et dire “maintenant arrête toi, il est encore temps, tu as 20 ans, va vivre au lieu de tuer” mais pour ce gamin des rues, ce gosse qui ne va pas à l’école, qui n’a pas d’amis, tuer c’est vivre.

    Ce film n’est pas l’apologie de la violence, ne la justifie pas mais tente de l’expliquer, ou du moins d’expliquer comment un jeune de 20ans devient un meurtrier. Lors des réunions la population autorise d’une certaine manière les meurtres puisque tout le quartier promet la torture aux pédophiles. John réalise les mots. Il “n’est pas un lâche” et c’est surement comme cela qu’il apparaît aux yeux de James. Un mec qui a des tripes, un leader auquel il veut ressembler. John est son seul modèle. John et James sont les piliers du film. Le premier (la tête du groupe) initie véritablement le second. Son discours permet de relativiser les meurtres qu’il commet “ce sont des déchets” “je le fais pour vous protéger”. Aveuglement James le croit. Car en vérité il ne s’agit pas de meurtres de pédophiles. Il s’agit de pur sadisme sur des “déchets” désignés par John. Parfois James est à la limite de devenir lui même ce que John considère un déchet : prétendue lâcheté, addiction à la drogue… Mais tout comme James est passionné par John celui-ci l’est de James. Il voit en lui son successeur. John est fou, James est malade. Tous deux à la dérive. Et le spectateur ne peut s’empêcher de se demander “pourquoi” “où est l’origine” ? Car si James est embarqué par John, aucune explication n’est donnée pour clarifier le comportement de ce géniteur du mal à la recherche de disciples.

    Grâce au jeu du merveilleux Daniel Henshall, John Bunting, qui a réellement existé, n’est plus un Homme mais une substance, une drogue, qui sévit dans une Australie isolée. Il devient Le cauchemar. Celui dont on ne parvient pas à se débarrasser, qui fascine, horrifie, avale…
    Le Mal incarné.
    VeganForAnimalRights
    VeganForAnimalRights

    133 abonnés 216 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 février 2013
    Il faudrait arrêter de crier au génie chaque fois que l'ultra-violence est filmée de manière réaliste. Un artiste digne de ce nom eût raconté l'histoire de manière métaphorique, elliptique. Tandis que là, nous avons droit à une boucherie filmée avec une complaisance telle qu'elle en devient suspecte.
    moonboots
    moonboots

    58 abonnés 1 322 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 avril 2014
    le film est prenant, dans la veine d'un Henry Portrait of a Serial Killer, en tant que portrait réaliste et dérangeant de l'horreur
    cineccita
    cineccita

    46 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mars 2021
    Un thriller glaçant, troublant, on remarque la performance de l'acteur Australien Daniel Hendhall.
    benzinemag.net
    benzinemag.net

    29 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 décembre 2011
    Les Crimes de Snowtown est film assez insoutenable, mettant en scène des hommes aux comportement bestiaux, avec au programmes viols, pédophilie, crimes atroces, le tout filmé avec beaucoup de complaisance et sans grand discernement. Âmes sensibles (et même les autres) s'abstenir !
    FaRem
    FaRem

    8 623 abonnés 9 519 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 août 2014
    Un film australien inspiré de faits réels qui raconte l'histoire d'un des plus grand sérial killer du pays. Ce film m'a fait penser à beaucoup d'autres par son ambiance froide, son cadre ou la pauvreté règne d'ailleurs avec un cadre comme ça on pouvait s'attendre à un énième film sur la violence des ados ce qui n'est pas le cas, c'est un film qui aborde des thèmes grave comme la pédophilie et qui est violent mais on reste la plupart du temps dans des scènes qui sont suggérées.
    Le début du film est très bon avec ces trois enfants très calmes qui sont victimes d'abus par le voisin du moins c'est ce que l'on croit mais tout va aller mieux à l'arrivée de John Bunting superbement interprété par Daniel Henshall, John à l'image du paternel parfait, très à l'aise avec les enfants mais petit à petit il va montrer un tout autre visage celui d'un être violent et très manipulateur.
    Comme je l'ai dit la première partie du film est vraiment bien mais on s'enfonce petit à petit dans quelque chose de déjà vu, en plus on est pas aidé par un rythme pas toujours soutenu et de nombreuses longueurs ce qui fait que la dernière demi heure semble interminable et ça m'a gâché vraiment l'ensemble du film que je trouve au final juste moyen.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 189 abonnés 7 500 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 janvier 2012
    Le cinéma Australien nous aura réservé de très belles perles cinématographiques en 2011, après Animal Kingdom (2011) & Sleeping Beauty (2011), c’est au tour de Justin Kurzel de nous prouver ses talents avec un premier long-métrage d’une rare intensité. Les Crimes de Snowtown (2011) relate un sordide fait divers survenu en Australie dans les années 90 où un serial killer a sévit (assassinant brutalement une dizaine de personnes). On y découvre une famille défavorisée, où une mère célibataire tente d’élever seule ses enfants dont l’un est victime de viols répétés par l’un de ses voisins (et par son propre frère !). Leur vie va alors changer lorsqu’ils feront la rencontre de John Bunting, un homme charismatique, véritable gourou où tous absorbent ses paroles comme si elles étaient divines alors que ce dernier cache en réalité une toute autre facette. Jamie, l’adolescent victime de viols répétés va alors voir en lui un père de substitution, se prenant d’affection pour lui, ce dernier va se retrouver aspirer dans une spirale infernale, mais hélas pour lui, lorsqu’il s’en rendra compte, il sera déjà trop tard. Justin Kurzel nous bluffe littéralement avec son premier film, il parvient à nous immiscer dans cette famille, au cœur d’une société laissée à l’abandon, au cœur des laissés pour compte, où l’impressionnant Daniel Henshall en impose dans le rôle du serial-killer charismatique qui d’un simple regard, nous hypnotise en retenant notre attention quoi qu’il puisse se passer. Tout est dans le regard, que ce soit avec Daniel Henshall ou Lucas Pittaway (l’adolescent), Justin Kurzel est parvenu à nous restituer avec une telle véracité et une telle vigueur ce terrible fait divers, que ce premier film est assurément à ne pas laisser entre toutes les mains (le film y traite à la fois de la pédophilie, de l’homophobie et n’hésite pas à insister sur les quelques scènes de violences rarement suggérées, rendant l’atmosphère pesante).
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 décembre 2011
    Il est vraiment dommage que les rares films australiens qui arrivent à obtenir un bon de sortie dans notre pays ne soit pas toujours les meilleurs ! J'ai toujours en mémoire l'exécrable "Animal kingdom" sorti il y a quelques mois. "Les crimes de snowtown", le premier long métrage de Justin Kurzel, présenté à la Semaine de la Critique cannoise, est un peu dans la même veine, en plus réussi. Ici, pas de réalisation maniérée, pas de plans chichiteux, pas d'ennui abyssal, Justin Kurzel raconte cette histoire vraie avec pas mal de force : une partie de l'histoire de John Bunting, le plus grand tueur en série qu'ait connu l'Australie (11 crimes de 1992 à 1999). Ce premier long métrage de Justin Kurzel nous raconte son incrustation dans une famille de la banlieue d'Adélaïde. Avec sa tête de barbu sympathique, il séduit la mère, divorcée, qui élevait seule ses 3 enfants les plus jeunes. Il leur impose sa bande de barjots. Monsieur déteste les pédophiles et les homosexuels et Jamie, le fils de 16 ans a justement été abusé. Croyez moi, ça va saigner ! Justin Kurzel nous montre très bien la fascination qu'exerce John sur cet adolescent. Il ne nous épargne rien en matière de violence : à Cannes, la salle se vidait par vagues à chacune de ces scènes de grande violence.Dans un genre qui n'est pas particulièrement ce que je préfère, "les crimes de Snowtown" tient la route.
    stebbins
    stebbins

    500 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 janvier 2012
    Surpuissant et profondément révoltant, le premier long métrage de Justin Kurzel est un choc absolu. C'est un film qu'il faudrait presque voir vierge de toute information pour pouvoir le vivre comme une expérience de cinéma unique, radicale et bouleversante... quand bien même les derniers intertitres nous informeraient de la terrible réalité ! Les Crimes de Snowtown sont tout simplement inimaginables en dehors du contexte d'une salle de cinéma, cauchemar imprécatoire sans retour ni réveil, hallucination suffocante, improbable serpentin glissant le long d'un ru croupi, pollué de part et d'autres jusqu'à un dénouement absolument foudroyant, comme de ceux que l'on voit très rarement : une fin horrible, intense et tout en suspens, calfeutrant ses quelques personnages dans cette interminable malédiction donnant son titre au film de Kurzel... Une fin qui - facile à dire mais foutrement difficile à avaler - n'en est pas une. Ca prend juste physiquement, tout d'un bloc : les tripes, le coeur et le cerveau ; ca donne envie de pleurer, de hurler, de secouer ou de rager jusqu'à plus soif. Allez le voir, absolument : une oeuvre dangereuse, délétère, détestable... mais indispensable !
    Shephard69
    Shephard69

    332 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mai 2019
    Après son très esthétique "Macbeth" puis son adaptation correcte du jeu vidéo "Assassin's creed", ma troisième incursion dans la filmographie de Justin Kurzel pour un thriller glaçant, presque dérangeant. En revenant sur le parcours de l'un des tueurs en série les plus tristement célèbres d'Australie, le réalisateur livre une peinture terriblement glauque et sombre d'un quartier pauvre de la ville d'Adelaïde entre misère sociale assez extrême, drogues, alcoolisme et abus sexuels. Un film rude mais qui pose la question de l'émergence innée ou environnementale du mal. De prime abord assez commun, un ensemble qui n'offre que peu de répit au spectateur, réaliste, éprouvant mais étrangement magnétique malgré un rythme bien lent. Daniel Henshall, dans le rôle du criminel John Bunting, est assez incroyable de noirceur et d'électricité. Peut-être pas aussi puissant que le long-métrage de David Michod "Animal kingdom" sorti la même année mais tout de même bien marquant.
    maxime ...
    maxime ...

    238 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mars 2021
    Après les tièdes et pales Macbeth et Assassin's Creed ( surtout celui-là ! ) c'est vers le tout premier film de son réalisateur que mes horizons se tourne cette fois-ci. Résultat, Justin Kurzel manque certainement d'adresse et d'habileté, toutefois il se défend et démontre un certain " savoir-faire " dans la continuité de l'histoire qu'il porte. La captation de la Violence et de son héritage vue au travers d'une dénonciation en banalisation à toutefois quelques largesses ... J'y reviendrai plus tard.

    Tout de suite, c'est bien sur ses prémices que j'ai buté. Cahoteux, faussement implicite puis faussement explicite, Kurzel gratte à tous les râteliers et perd de sa substance d'entrée. Il se rattrape au fur et à mesure, il retombe à chaque fois mais réhausse ses pertes sur ses bonnes idées. Là-dessus, plutôt que de lui en faire le reproche c'est bien sur ses qualités à ne pas baissé le pavillon que je lui trouve un petit quelque chose. Quelques plans par exemple sont très judicieux et font oublier l'étalage grossier de certains autres ... Du coté de la photographie je déteste ce terme mais c'est cependant celui qui me viens là de suite, ses objectifs misérabilistes sont un peu cynique. Il y'a du " vrai ", que l'on soit bien d'accord, on tourne toutefois à une sorte de démonstration. Le guindé sur commande me sort un peu des yeux !

    Après avoir amoché ses aspirations artistiques je suis en revanche volontiers la démarche et sa continuité. Le film tiens le contrôle de son histoire, développe son intrigue sur une base solide, situe ses ambitions et les portent sans trop ramassé de miettes. Hormis sur son début - comme je l'ai déjà mentionné - et sur son écran noir final qui nous en dit trop. Encore une fois cette manie du geste de trop pèse. On regrette forcement cela tant il y'a une réelle question de posé, une analyse forte sur ces gens en vrac, détruit par eux mêmes et par leurs invisibilité pour les autres ... Le regard sur la cruauté transmis tel une passation ne laisse aucun doutes. L'addition de scène chocs, barbares ne se regarde pas le nombril et transpire de son sujet. Je ne l'ai pas tout de suite reconnu, j'ai même pensé son contraire mais j'avais tort.

    Le constat s'applique aux comédiens. Sur un premier coup d'œil, les lacunes sont sans équivoques, mais rien à cirer de ce trop plein en fin de compte. Le sous-texte n'est qui plus est pas vraiment subtil, choix bénéfique car sans trop de nuances superflus. Non, là le corp parle. C'est les larmes de Jamie dans cette bagnole qui m'on fait comprendre qu'importe l'étendu du texte, on ressent et on prend cet effroi pour ce qu'il en est.

    Justin Kurzel n'est donc pas le réalisateur le plus talentueux qui soit je l'avais bien compris avant de voir son premier film Sans nier les réussites de Macbeth c'est bien vers sa chute et son manque de crédit que je me suis arrêté, chose inverse ici. Une besogne qui à défaut d'audace tire à tout va, en fait trop, joue pour beaucoup avec des attentes convenus mais que j'approuve par instant. Quand à son horreur, elle répudie, alors pourquoi la lui reprocher ? Certainement car elle fait écho avec une époque qui ne souhaite plus rien entendre et voir que ce qui l'arrange ... Polémique et indignation de circonstance sont évidemment de pair avec le voyeurisme, Snowtown nous épargne cette décharge.

    Je crois que me voilà un peu rabiboché avec ce réalisateur !
    Hastur64
    Hastur64

    223 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juillet 2012
    Après « Animal Kingdom » voici la nouvelle perle venue du pays des kangourous (pardon pour le cliché !...). « Les crimes de Snowtown » relatent un fait divers qui défraya la chronique en Australie après la découverte dans une banque désaffectée de corps dans des barils, cette découverte amena les policiers à appréhender le plus grand tueur en série de l’histoire de ce pays avec 11 meurtres. Justin Kurzel et son scénariste après avoir lu le récit écrit par un journaliste dans un livre éponyme décidèrent de le transposer à l’écran, mais avec le parti pris de ne pas se concentrer sur les meurtres, mais sur la personnalité du tueur John Bunting et sur les personnes des environs qu’il entraîna dans sa croisade meurtrière. On se retrouve donc dans une famille monoparentale frappée par l’inceste et la pédophilie qui voit l’arriver de ce gaillard bonhomme qui après avoir chassé le pédophile d’en face va réveiller les consciences des gens du quartier contre un système qui ne les écouterait pas. D’abord fasciné par cet homme qui remplace une figure paternelle absente Jamie comprend très vite qu’il est au final un monstre. Le film ne montre jamais les meurtres du quatuor, seul l’assassinat du frère incestueux de Jamie est montré et uniquement pour montrer le basculement de ce dernier dans la folie meurtrière de son beau-père qu’il finit par aider tétanisé par la peur que ce dernier lui inspire. Les différents crimes ne sont signifiés que par les enregistrements vocaux de messages d’adieux que font faire les assassins aux victimes pour se couvrir. Néanmoins la tension ne quitte jamais l’écran et sous les airs de moments familiaux inoffensifs on perçoit la menace d’un homme et de sa bande sur Jaimie et sa mère. Les réunions des amis du quartier sont aussi un moment où la violence sous-jacente se manifeste à travers les propos décomplexés de gens ordinaires qui sous les encouragements de Bunting déversent leurs haines de tous ceux, et en particuliers des pédophiles et des homosexuels abusivement associés à ces derniers, qui menace leur quotidiens. Les acteurs sont presque tous des non-professionnels castés dans les environs même des faits et on est bluffé par leur qualité d’interprétation avec comme figure de proue Lucas Pittaway absolument fascinant en jeune garçon introverti qui d’abord fasciné Bunting va rapidement le suivre mû uniquement par la peur d’être une des victimes du serial killer. Un thriller qui arrive à générer une ambiance inquiétante et violente sans jamais avoir recours à des flots de sang et des scènes de barbarie, donnant au film de serial killer un aspect moins pop-corn que le cinéma américain (bien loin des camaïeux de gore que constituent par exemple les films de la saga « Saw »). Justin Kurtzel montre un talent de mise en scène très maîtrisé comme en témoigne le nombre de festival où son film a été sélectionné. À voir sans attendre.
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 août 2012
    Pour son premier film, Justin Kurzel plante son action dans une Australie que l'on voit finalement peu au cinéma. Loin des plages et des grandes métropoles, nous sommes ici dans une petite banlieue défavorisé. Parmi eux, Jamie vit avec sa mère et ses frères dans une petite maison. Sa rencontre avec John, un homme qui l'impressionne, va définitivement changer sa vie.
    Le film se montre assez bien foutu lorsqu'il s'agit de montrer comment le mal peut s'implanter lentement et progressivement pour pourrir complètement un individu. Mais pour son premier film, Justin Kurzel semble avoir voulu remplir son petit contrat du film indé de façon bien sage - plus sage qu'il ne semble y croire -. Mise en scène proche de son sujet avec une caméra souvent à l'épaule, scènes de violence, de sexe, tout y passe, parfois de manière grossière, si bien que le film coup de poing annoncé au départ n'est plus qu'un film déjà vu et assez peu intéressant.
    orlandolove
    orlandolove

    134 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2012
    Mieux vaut savoir où vous mettez les pieds avant d'aller voir "Les Crimes de Snowtown". Soyez donc avertis : c'est glauque de chez glauque. Cela dit, personnellement, j'ai pris une bonne claque, l’œuvre est très aboutie cinématographiquement. Je vous conseille donc l'expérience. Si ca vous plombe le moral, retournez voir "Intouchables" juste après !
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