Après une amorce en demi-teinte, la nouvelle saga "Spider-Man", époque Marc Webb, se devait de prendre son envol avec ce second épisode qu’on annonçait d’une noirceur surprenante. Certes, cette suite est un peu plus réussie que son prédécesseur… mais pas plus ! En effet, le réalisateur a su corriger quelques défauts, à commencer par le traitement des méchants qui sont, incontestablement, le gros point positif du film (si on met de côté le Rhino, joué par le braillard Paul Giamatti, qui fait davantage office de caméo de luxe que de véritable adversaire. Méchant en titre, Electro trahit son modèle papier avec un look sans le moindre rapport (le ridicule costume vert et jaune ayant fait place à une peau bleue façon Dr Manhattan) mais cette révolution formelle s’avère payante et, de surcroît, transcendé par l’interprétation d’un Jamie Fox qui en fait un être pathétique en quête de reconnaissance, tout à fait d’actualité à l’heure de la real-TV. Mais la palme revient à Dane DeHaan, qui n’en finit plus de s’imposer comme un futur grand d’Hollywood avec son regard flippant, et qui parvient à faire de Harry Osborn, un méchant d’exception… tant qu’il n’est pas montré sous son aspect "monstrueux" de Bouffon Vert. En effet, même s’il faut saluer l’effort des scénaristes de proposer autre chose que le Bouffon Vert en armure de métal version Sam Raimi (qui avait franchement divisé à l’époque), il faut admettre qu’il y a encore du travail à faire pour présenter un méchant vraiment effrayant. Le look un peu trop hallowenesque de ce pauvre Harry attente beaucoup à l’aura de son personnage qui, jusque-là, parvenait à être terrifiant sans le moindre artifice. C’est malheureusement la preuve que Marc Webb n’est pas à la hauteur de la tâche puisqu’il parvient, alors qu’il a de l’or entre les mains, à nous livrer un travail en demi-teinte. Car, pour le reste, cette suite cumule à peu près les mêmes défauts que "Amazing Spider-Man". On retrouve, ainsi, ce problème de rythme toujours aussi peu maîtrisé et, surtout, ce souci de storytelling avec un scénario toujours aussi bancal quant aux éléments de l’intrigue pouvant être révélés et ceux devant être réservés aux suites à venir. Certes, on en, sait un peu plus sur la conspiration dont Peter fait l’objet mais c’est toujours bien trop peu pour espérer accrocher le public (qui, du coup, n’a pas vraiment répondu présent). Le final, qui promet une avalanche de méchants à venir (avec, en ligne de mire, le spin-off sur les Sinisters Five) est symptomatique de l’excès de confiance de producteurs vraisemblablement plus intéressés par l’idée d’engranger les dollars plutôt que de proposer un film qui se suffit à lui-même. Autre problème du film : Peter Parker. En effet, si Andrew Garfield convainc toujours autant en Spider-Man, adepte de la vanne assassine (comme dans le comics), il semble bien moins concerné par le personnage de Peter qui s’avère bien peu intéressant alors que les enjeux dramatiques n’ont jamais été aussi énormes pour lui !
La mort de Gwen Stacy (toujours campée par la solaire Emma Stone, qui va terriblement manquer à la saga) confirme ce problème puisqu’elle s’avère bien plus réussie que le traumatisme qui en découle pour Peter (qui le digère en quelques minutes à l’écran).
Il faut reconnaître, une fois encore, qu’il est invraisemblable que les producteurs n’aient pas fait le choix d’arrêter le film sur ce traumatisme pour, au contraire, venir rajouter une scène d’affrontement de dernière minute où le héros enfile à nouveau son costume… ce qui aurait été, non seulement, une climax intéressant mais qui, surtout, aurait crédibilité le deuil de Parker. Ce second épisode confirme, donc, que les ambitions de cette nouvelle saga sont bien moindres que cette de Sam Raimi… ce qui devraient rapidement lassé le public, désormais habitué à voir des super-héros bien plus funs (voir les Avengers) ou torturés (voir les X-Men) sur grand écran.