Cinq ans après un « Sans arme, ni haine, ni violence » mitigé, Jean-Paul Rouve est de retour derrière la caméra pour un film plus modeste, mais surtout plus attachant. « Quand je serais petit » est une œuvre qui lui ressemble, tantôt drôle, tantôt touchante, un surprenant voyage introspectif se regardant avec plaisir. Toutefois, si le résultat est donc agréable, on regrettera presque que l'ami Jean-Paul aie pêché par manque d'ambition. Car si le scénario est original et de qualité (ça nous change!), nul doute qu'il aurait pu aller encore plus loin dans ses réflexions, ses recherches, la réalisation ne dépassant elle jamais le niveau d'honnête téléfilm. De plus, si Rouve acteur, le jeune Miljan Chatelain, Miou-Miou et surtout Benoît Poelvoorde, étonnant de sobriété, livrent de jolies prestations, Claude Brasseur et Arly Jover sont comme à leur habitude transparents. Ne soyons toutefois pas trop sévères face à une œuvre évitant élégamment certaines facilités et au fond assez intimiste malgré sa dimension quasi-fantastique : elles ne sont aujourd'hui plus très courantes, et si « Quand je serais petit » ne restera pas dans les mémoires, il aura au moins eu le mérite d'être singulier et sincère. Sympathique.