Zulu a été le film de clôture du 66e Festival de Cannes.
Si Zulu est un film essentiellement policier, il véhicule néanmoins un message important : la complexité et le besoin de pardonner. Le Comte de Monte-Cristo, un des romans préférés de Jérôme Salle, est sans doute l’histoire de vengeance la plus célèbre de la littérature. Seulement, le roman d’Alexandre Dumas pointe du doigt l’absurdité de se venger. C’est cette idée, également présente dans Zulu, qui a poussé le réalisateur français à adapter l’œuvre de Caryl Ferey au cinéma : "L’Afrique du Sud est le pays idéal pour traiter du pardon. À la fin de l’apartheid, le gouvernement a mis en place des "commissions vérité et réconciliation" afin d’éviter l’engrenage de la vengeance et de permettre aux bourreaux de demander pardon à leurs victimes. Et d’être ensuite amnistiés, pardonnés. Un processus de réconciliation pacifique qui a été repris depuis dans d’autres pays, en Afrique ou en Amérique latine."
La plupart des acteurs sud-africains ne sont malheureusement pas très sollicités dans les productions internationales. Aussi, Jérôme Salle souhaitait que la majorité du casting de Zulu soit sud-africaine, ce qui a par la suite permis à Conrad Kemp (Dan Fletcher) de décrocher un rôle à Broadway dans "Roméo et Juliette", au côté d’Orlando Bloom.
Randal Majiet, qui incarne ici Cat, est un ancien membre de gang. Jérôme Salle revient sur cette rencontre : "La journée, il tournait face à Forest Whitaker et le soir il rentrait, toujours accompagné d’un responsable, à son centre de réhabilitation. Je l’ai revu récemment. Il est sorti du centre. Il va bien. Il travaille. Il a un agent et il est bien décidé à continuer dans cette voie. Ce travail d’acteur lui a permis de donner une nouvelle direction à sa vie."
A la base, Ali Sokhela devait être interprété par Djimon Hounsou. C’est finalement Forest Whitaker qui reprendra le flambeau, après que l’acteur béninois ait quitté le projet.
Orlando Bloom (Brian Epkeen) tient son nom de famille d’Harry Bloom, un écrivain et journaliste sud-africain qui a passé sa vie à lutter contre l’apartheid. Il a notamment collaboré avec Nelson Mandela avant d’être obligé de fuir le pays : "A 13 ans, j’ai découvert que cet homme que je croyais être mon père, en fait ne l’était pas d’un point de vue biologique. Cela dit, pour moi, il l’est de fait. L’homme qu’il était, ses idées sont profondément ancrées en moi, dans mon esprit et mon cœur", confie l’acteur.
Le cinéaste Jérôme Salle a eu l’opportunité de tourner certaines scènes de Zulu dans les ghettos africains : "Cape Flats, c’est autre chose. Là, vous ne verrez aucun touriste ! C’est la misère, la prostitution, les supermarchés de la drogue... C’est le chauffeur qui conduisait notre mini van pendant les repérages qui m’y a emmené: un membre de sa famille y dirige un gang ! Nous avons tourné dans des coins où personne n’avait tourné avant nous. Personne."
Après Largo Winch II, le monteur Stan Collet signe ici sa deuxième collaboration avec Jérôme Salle. C’est d’ailleurs lui qui a fait découvrir le roman "Zulu" au metteur en scène.
Jérôme Salle tenait à réaliser un film dont la véracité serait appréciée par l’Afrique du Sud. Il s’est donc énormément renseigné et a décidé de réunir une équipe quasiment 100% sud-africaine : "Nous n’étions que cinq Français sur place. Tout le reste de l’équipe et du casting, mis à part Forest et Orlando, était composé de Sud-africains. J’ai tout de suite été clair en leur disant que je venais faire un film qui parlait d’eux, de leur pays, et que j’abordais ce travail avec beaucoup d’humilité, que j’avais besoin d’eux pour tenter de coller à la réalité de ce pays si complexe."
Après My Own Love Song d’Olivier Dahan, Lullaby de Benoît Philippon et Enemy Way de Rachid Bouchareb, c’est la quatrième fois que Forest Whitaker tourne dans un film français.
Le roman "Zulu" a reçu énormément de récompenses lors de sa parution en 2008, comme le Grand Prix de Littérature Policière ou encore le Grand Prix du Roman Noir Français. De nombreux producteurs ont tenté d’acheter les droits d’adaptation du livre de Caryl Ferey, mais le producteur Richard Grandpierre a été le plus rapide.
C’est la troisième fois que Jérôme Salle co-scénarise un film avec Julien Rappeneau après Largo Winch et sa suite Largo Winch II.
Une nouvelle fois, Jérôme Salle a fait appel au très demandé Alexandre Desplat, triple fois récompensé par un césar, pour composer la musique de l'un de ses films.
Dans sa première scène, Orlando Bloom apparait entièrement nu et présente une grande cicatrice dans son dos. Il s’agit de la vraie balafre du comédien : à la fin des années 1990, l’acteur a eu un grave accident après avoir escaladé une gouttière et en être tombé. Conséquence : plusieurs vertèbres brisées et une opération chirurgicale délicate. Après avoir porté des plaques de métal pendant un an, il parviendra à marcher normalement. Mais son corps portera à jamais la marque de cet accident.