Pour sa seconde réalisation après le documentaire basé sur le groupe Anvil, Sacha Gervasi s'attaque à un des plus grands mastodontes du cinéma, soit Alfred Hitchcock. Loin de couvrir toute la vie du réalisateur de "La mort aux trousse" ou des "Oiseaux", Gervasi préfère s'attarder sur la période du tournage de "Psychose". D'un côté, on aurait pu croire que le fait de couvrir cette petite portion de la vie de Hitchock était prétexte à traiter en profondeur des deux sujets que sont l'homme et le film. Malheureusement, Gervasi semble s'en contre foutre totalement et réalise un long-métrage fade, sans saveur, qui survole complètement son sujet. Malgré un casting plutôt costaud (Hopkins, Mirren, Johansson et consort), on a plus l'impression d'assister à un vague cabotinage de la part de Hopkins, qui ressemble à tout sauf à Hitchcock et ce même dans ses petites mimiques faciales, ainsi que de Mirren qui semble s'en foutre totalement de son rôle. J'ajoute que la réalisation est extrêmement académique. Aucune idée de mise en scène un peu originale, tout semble artificiel. Et cette artificialité joue en défaveur du film. Mais le pire réside dans ce scénario. En tant que bon spectateur, on s'attend a en apprendre sur la personnalité que fut Alfred Hitchcock, car, Dieu sait que le monsieur était hors du commun. On s'attend aussi à se retrouver en plein coeur du tournage de "Psychose", d'être une petite souris observatrice quant à l'ambiance, aux techniques utilisées, et aux volontés de monsieur Hitchcock quant à la réalisation de son film. Mais Gervasi se contrefiche de ces éléments. Lui préfère s'attarder sur les amourettes d'Alma Reville, Mme Hitchcock, et sur les tourments du maître du suspense quant aux relations qu'elle entretient. On toute somme, on a l'impression s'assister aux "Feux de l'amour" plus qu'à un véritable biopic intelligent. Sans oublier que, finalement, les relations acteurs/réalisateur sont à peine mentionnés (ouh là là, Janet offre du pop-corn à Alfred, qu'elle est gentille) et que l'on apprend rien sur Hitchcock en particulier. Seulement qu'il était énervé lorsque sa femme allait fricoter avec d'autres gars (chose qui, je pense, n'est pas une sensation ressentie uniquement par Hitchcock selon le cas de figure). En toute somme, si vous voulez un biopic qui ne raconte rien, strictement rien, regardez ce "Hitchcock" qui ne rend aucunement hommage au maître du suspense.