Il y a des questions qu'on pensait ne jamais se poser, comme "A quoi ressemblerait un film fait par ma grand-mère ?", mais tel le Jeopardy, The Deep Blue Sea nous a fait trouver la question en étant sa réponse évidente. Une ambiance datée (limite poussiéreuse), des dialogues qui récitent quelques passages de romans non moins ronflants, un rythme soporifique, une intrigue de romance guindée et incroyablement prude, vraiment, tout sent le film parfait pour endormir les personnes âgées à 13h (surtout, n'essayez pas de le regarder tard le soir...). Rachel Weisz se débat avec ce scénario ronflant, ses dialogues sans vie, et avec l'interprétation (à l'inverse) excessive de Tom Hiddleston (tantôt sautillant, tantôt gueulard) qui dénote dans le paysage. Les intrigues d'amour ont besoin de passion, de folie, de tendresse, mais malheureusement ici on reste sur des entrevues rapides entre les amoureux, qui préfèrent utiliser ces courts laps de temps à s'enguirlander, dans ce qui devient vite des flashbacks illisibles (on était dans le passé ? Ah...). Les 1h30 de film en paraissent facilement le double, et ce, très rapidement (dès les dix minutes de film, on commence déjà à sentir dans quelle galère ennuyeuse on s'embarque), et le final se contente d'un plan à la symbolique tellement évidente qu'elle nous prend pour des bleus (
la bâtisse à présent détruite, comme l'amour de ce jeune couple...
Oh, pitié...). Au final, à part Rachel Weisz qui tente tant bien que mal de garder le film à flot (une tâche impossible, malgré son énergie mise à ramer, il sombre à pic), on ne retient comme profondeur que celle de notre ennui.