Vu seul la nuit dans le noir sur vidéo-projecteur, histoire de maximiser l'immersion et les sensations.
Et bien malgré cela, je reste très déçu par ce film.
Comme répété quasi systématiquement dans les autres avis, ce film s'inspire techniquement et stylistiquement de Paranormal Activity (le thème de la maison hantée) ainsi que REC (l'aspect huis-clos).
N'ayant jamais été un grand fan des films "found footage", j'avais cependant apprécié REC et tout particulièrement Cloverfield. Anecdotiquement, j'avais aimé le côté décalé et second degrés de The Troll Hunter. Tout ça pour dire que même si à la base je n'aime pas trop les films tournés camescope à l'épaule, j'arrive à aller au delà de cet aspect technique si le film est intéressant.
Malheureusement, la mayonnaise n'a pas pris chez moi avec ce Grave Encounters.
Comme pour Paranormal Activity, je lui reproche de mettre en scène des personnages relativement antipathiques avec lesquels le spectateur a du mal à s'identifier (enfin moi en tout cas).
Ces escrocs à la petite semaine qui vendent des documentaires truqués ne font preuve d'aucune réelle qualité. De même que les deux "héros" de Paranormal Activity avaient rapidement attiré mon antipathie au point d'attendre impatiemment qu'ils meurent, j'en suis arrivé à la même attente.
C'est tout de même un comble d'en arriver à être du côté des esprits maléfiques tellement les héros nous exaspèrent!
Concernant le scénario, il manque de fil conducteur. Ca part pourtant d'une bonne idée, si j'ai bien compris. Il semble qu'au sein de cet asile sévissait un savant fou à la Mengele qui puisaient largement dans les internés pour leur faire subir des expériences "scientifiques et médicales" des plus extrêmes (autant qu'insensées). Donc, on prend des fous, on leur fait subir les pires tortures et atrocités et on convient que leurs âmes torturées vont hanter les lieux. Ma foi, oui pourquoi pas? Mais c'est ensuite que le scénario se perd (soit j'ai rien compris, soit c'est mal explicité). On nous explique rapidement au début du film que le toubib a été assassiné par des patients... Cela est-il supposé justifier que ce chirurgien fou hante également les lieux? Et son équipe alors? Elle aussi a été décimée sur place? Et tous sont devenus fantômes? Car si ce n'est notre Ange de la Mort maison et son équipe que l'on aperçoit dans la scène finale, de qui s'agit-il? De fous qui ont pris la relève? Bref, c'est un peu incohérent à mon sens.
L'autre incohérence majeure (pour moi) réside dans cet univers parallèle dans lequel se retrouvent plongés nos héros. Temps dilaté (pourquoi ça?), espace ré-agencé en permanence (comme si Cube avait été une source d'inspiration à se film)...
Alors certes, je comprends que c'est grâce à cette bidouille que les scénaristes justifient que nos antipathiques protagonistes sombrent petit à petit dans la folie, et vont de facto devenir la cible du chirurgien démoniaque.
A mon sens, ce n'était pas nécessaire. En huit heures, enfermés dans l'asile ils avaient largement le temps de se faire pourchasser et liquider par les esprits errants. Enfin ce n'est que mon avis mais à vouloir raffiner le scénario, je trouve qu'ils l'ont rendu incohérent. Moins de "psychologie" et plus d'efficacité m'aurait mieux satisfait.
Et justement, niveau efficacité... parlons-en!
J'ai trouvé ce film mou, vraiment. Peu de scènes horrifiques et toutes ayant été repompées du cinéma existant, toutes sans exceptions (
Jusqu'à la disparition au travers de la baignoire tout droit issue de REC 2
). Les rares effets sont faxés quand les réalisateurs ne décident pas de tout reposer sur l'imagination du spectateur en laissant tomber la caméra au sol et nous abreuvant de cris sensés nous faire angoisser. Certains crieront au génie, personnellement je trouve ça facile et éculé...
Bref, niveau sensation et efficacité j'ai été très déçu, rien de nouveau sous le soleil, rien de novateur dans l'épouvante.
Au final, un film très moyen du même acabit que les (trop) nombreux Paranormal Activity ou autre Blair Witch. Difficile de faire un film d'horreur de nos jours sans y incorporer des images chocs, un monstre charismatique (cf les films de fantômes asiatiques, qui imprègnent notre mémoire de visions réellement horrifiques). Le manque de budget n'est malheureusement pas compensé par des nouveautés stylistiques. Mais ne révolutionne pas le cinéma d'épouvante qui veut, ce genre a été tellement développé que pour sortir du lot, les réalisateurs doivent aujourd'hui déployer des efforts colossaux. Non que tout ait été déjà fait... mais beaucoup en tout cas et il sera difficile d'innover à l'avenir.