Ivan Reitman pour moi, c'était le mec qui savait faire des films sympas sans prise de tête genre "SOS Fantômes" ou bien encore "Evolution". Mais depuis "Ma super ex" et maintenant ce "Sex Friends", je confirme ma conjugaison : « C’ETAIT le mec qui SAVAIT faire des films sympas. » Bah oui, parce que rien de sympa dans ce "Sex Friends" : c'est au contraire une immonde caricature de ce que le cinéma américain fait de pire. Personnages stéréotypés, aussi bien physiquement que moralement ; intrigue qui se voit venir à trois kilomètres à la ronde, mais surtout toujours ce faux apparat d'images d’Epinal pseudo-libertaires qui cache en fait le pire des discours rétrogrades. Alors c'est sûr, à chacun ses valeurs, mais encore faudrait-il que la démonstration soit moins grossière et un peu plus originale pour au moins chercher à créer le questionnement et l'intrigue chez le spectateur. Parce que pour ceux qui ont vu le récent "Love et autres drogues", il ne faudra pas s'attendre à être surpris, le schéma est le même. Etape n°1 : « Nous sommes deux jeunes gens dans la fleur de l'âge qui croyons dur comme fer au mode de vie libertaire : on aime le sexe et l’absence de prise de tête ». Etape n°2 : « on rencontre la femme (ou l'homme) de sa vie et on ne pense plus qu’à l'épouser, lui faire trois enfants, avoir une maison, et aller à la messe avec elle tous les dimanches. » Etape 3 : « on s'efforce de continuer à vivre dans le mensonge de la vie libertine mais, bien qu'on cherche à se convaincre du contraire, plus rien n'a de sens. » Etape 4 et dernière étape : « ça y est, on est libéré : on reconnaît finalement que le modèle ancestral du mode de vie exclusiviste et familial est le meilleur qui soit, le bonheur est total... Après tout, si la norme est ce qu’elle est, c'est qu’il y avait au fond une raison. » Moralité : « Vous savez les jeunes : on a beau vous dire de chercher votre propre voie, mais la seule qui vous convient c'est celle de la norme, et ceux qui s'en détournent ont beau être convaincus qu'ils sont heureux, en fait ils ne le sont pas ». Il n'y a pas dire, dans la série des films qui vous interdisent de penser, il n'y a pas mieux. En même temps avec des situations aussi fades ; des scènes de sexe tellement livides que votre bite manque de vous glisser dans la chaussette ; et des propos tenus aussi illogiques qu'irréalistes (trouvez une nana qui après un « je peux te mettre un doigt » vous répond « je trouve que tu es un mec gentil, et si tu as de la chance, tu ne me reverras plus »...) il est clair et net qu’on ne cherche qu'une seule chose, c'est fuir cette forme de vie libertaire tellement elle est hideuse. Autant donc dire qu'après avoir atteint des sommets avec "Black Swan", la pauvre Natalie touche ici le fond avec ce triste et minable "Sex Friends". Alors, les midinettes de quinze ans en penseront ce qu'elles voudront, mais pour ma part, il est loin d’être joli le monde tout rose d’Adolf Disney, au contraire, il est autant à vomir que ce film répugnant et rétrograde.