Perfect Blue.....la baffe !! Mais quelle baffe !!! Les bras m'en tombe tant j'ai de mal à me remettre de cette expérience....tellement particulière qu'il m'es difficile de la décrire clairement ! Bien décidé à visionner chaque trésor de la Japanimation, après en avoir enfin terminé avec la filmographie de Miyazaki, j'ai décidé me faire les classiques de Satoshi Kon, un autre de ces grand maître dans l'histoire de la Japaniamtion (malheureusement parti bien trop tôt...). Satoshi Kon possède lui aussi un style, une signature bien à lui qui fait que l'on sait immédiatement reconnaître une de ces oeuvres au premier regard; en témoigne le célèbre Thriller de SF psychothérapeutique wtf qu'est "Paprika", film avec lequel j'avais approché curieusement la filmographie du réalisateur l'été dernier. etc'est par un après midi d'hiver, que je savais pas trop quoi visionné, que je me suis lancé dans le visionnage de ce qu'un grand nombre de gens désigne comme son chef d'oeuvre, "Perfect Blue".
Disons le clairement, les films d'horreur et moi ça fait 2 (me demandez pas de mater "Alien", "The Thing" ou autre, c'est niet, je suis une âme sensible...^^), et je savais à quoi m'attendre, ayant lu au préalable le synopsis du film mais rien n'arrête la curiosité d'un Otaku et puis....je me suis dit, de l'horreur en film d'animation ça doit être autre chose et même, du wtf "made in Japan"...j'en vois assez souvent pour ne plus être étonné donc bon...
Perfect Blue, film d'animation Japonais réalisé par Satoshi Kon et sorti en 1998 nous raconte l'histoire de Mima Kirigoe, jeune idole (chanteuse de J-Pop) au sommet de la gloire avec son groupe, les "Cham", décide de quitter la voie de la chanson pour débuter une carrière d'actrice. Dans la surprise médiatique générale, l'un de ses fans semble absolument rejeter ce choix, aussi, au fur et à mesure que Mima, découvrant la dure loi du Star Système, tente de se faire une place (en hésitant pas à employer des moyens osés), la jeune fille va commencée à être harcelée sur le net. Aussi, de plus en plus troublée et effrayée, Mima ne tarde pas à confondre cinéma et réalité. Voilà pour le pitch global.
Qu'est ce que j'en ai pensé...OMG ! Un véritable OVNI !! A ce stade c'est plus un film mais une "expérience cinématographique" complète que j'ai vécu devant Perfect Blue ! Moi qui m'attendais à être certainement rebuté par ce ce côté malsain-horrifique, j'ai au contraire absolument adoré ça !
Perfect Blue est une oeuvre vraiment puissante qui vous saisit du début à la fin et dont on ressort obligatoirement changé, retourné, j'irais même jusqu'à dire bouleversé tant un flot de sentiments homogènes nous envahit ! Sans aucun doute votre première réaction sera de vous dire: "mais qu'est ce que je viens de regarder là o_0 ??! ^^" mais très vite vous aurez juste envie de lâcher un grand: "waouhw"!
Déjà le scénario est très intelligent, très bien pensé, à travers une critique évidente du Star Système et de mises en abyme du cinéma, Satoshi Kon ne se prive pas d'aller à l'extrême en basculant dans des thèmes beaucoup plus sombres et matures (avis aux parents, ce film est à déconseiller fortement à un jeune public).
Ca aborde les maladies mentales comme la schizophrénie, les troubles de la personnalité..., point de censure, Kon nous montre les bas fonds d'une société cinématographique hiérarchisée ou le succès et la célébrité sont très vite rabaissés aux rang d'idéalisme, de chimères inatteignables. Le personnage de Mima nous permet à travers ses yeux et sa descente aux enfers de nous rendre compte de ce "côté obscure du cinéma et du Star Système".
Kon, avec ce film nous montre une nouvelle fois tout le génie de son cinéma si singulier, sa capacité à insérer de " l'horrifique social ", à ajouter une dimension fantastique pour montrer ce que le monde réel à de plus sombre, de plus malsain, de plus inquiétant (on notera que les histoires des films de S.Kon ont toujours cet aspect fait divers).
Toutes les séquences ou Mima pause nue ou le moment ou elle joue le rôle d'une strip teaseuse victime de viol, le fait de montrer des scènes de meurtres ou d'appuyer sur le malaise du personnage et la torture psychologique qu'elle subit tout au long du récit, ça met bien mal à l'aise ^^.
Le personnage de Mima est très bien développée, plus on avance dans le film et plus le réalisateur embrume son personnage de mystères sans réponses, le rythme s'accélère à tel point qu'on a du mal à se dépétrer du sac de noeuds qu'on a sous les yeux !! Jamais Kon ne semble vouloir apporter de réponses claire, il semble toujours chercher à nous faire réfléchir, à compléter nous même le puzzle du film. J'avoue qu'il y a des moments j'ai été sérieusement largué mais bizarrement, au lieu d'être gêné je n'en ai été que plus captivé !
On pourrait même séparer le personnage de Mima en 2 personnages distincts: la Mima actrice qui est au fond du gouffre mais qui ne se l'avoue pas et la Mima idole, comme un reflet de la conscience de la vraie qui hante et tourmente l'actrice en la narguant de façon à lui faire éprouver des remords, caractérisant ce que Mima serait devenu si elle n'avait pas déviée du chemin de la chanson. Ainsi on assiste à un affrontement psychologique entre le personnage et sa conscience et, pour ne rien arranger, Kon se sert du cinéma qu'il met en abyme pour flouter les pistes et d'une pierre deux coup, semer la confusion chez son héroïne comme chez le spectateur.
D'autant qu'après il y a l'histoire du sosie revendiquée par "Me-Mania" le fan psychopathe de Mima.
On se demande, on ne cesse d'hésité: qu'est ce qui est de l'ordre du cinéma ? Qu'est ce qui ne l'est pas ? Le cinéma est il le "théâtre, le décor de la folie de Mima ? Mima est elle seulement la véritable folle ou bien ses hallucinations sont réelles ?
Toutes ces interrogations s'entremêlent mais Kon gère l'ensemble de façon habile jonglant bien efficacement entre les registre. Finalement, le caractère horrifique du film passe ici par les plans et l'immersion dans la psychologie des personnages. Niveau dessins, les graphismes comme habituellement dans les films de Satoshi Kon privilégient les couleurs sombres (ainsi qu'à plusieurs reprises, les personnages sont dans des lieux clos oppressants) et lorsque les décors sont plus illuminés généralement c'est pour renforcer le basculement dans le registre dark-tragique.
Voilà, je pense avoir à peu près fait le tour; pour Conclure, Perfect Blue est tout bonnement une claque cinématographique, un immanquable dans l'univers de la Japanimation. Sombre, froid, violent, inquiétant, malsain, une critique du star système cinématographique très forte appuyée par une dimension psychologique des plus sordides ! A ne pas mettre devant tous les yeux mais à recommander à tous les fans de Japanimation ! 4,5/5