Perfect Blue. Tout d'abord, pourquoi ce titre ? Par simple symbolisme Droogie ! Le bleu représente la pureté, et donc, il faut entendre par ce titre "pureté parfaite". Comment te parler simplement de ce film si complexe ? Je pense que la tâche ne sera clairement pas aisée. Tout d'abord, commençons par dire que le film est plus proche d'une Princesse Mononoké que de Kiki la petite sorcière (deux films de Miyazaki). Il est donc à prévoir de se plonger dans un univers sombre, angoissant, et assez malsain (même si, je dois bien l'avouer, la comparaison avec Mononoké est franchement osée... Je voulais dire par-là que le film n'est pas destiné au petit frère).
Une chanteuse de girl's band se voit proposer de plaquer sa carrière musicale pour devenir actrice. Poussée par l'un de ses agents, elle entreprend donc de se lancer dans le cinéma. Mais cet abandon soudain de la musique provoque la colère de ses fans, dont un s'avérant à la fois mystérieux et dangereux. Quand Mima, la protagoniste, se connecte sur le fan site qui lui est dédié, elle découvre que chaque détail de sa vie est épié et relaté sur le site. Puis, les personnes travaillant avec elle se font tour à tour assassiner...
Perfect Blue est la définition parfaite de ce que doit être le thriller psychologique. Angoissant, perturbant, étonnant et déroutant. Le film ne laisse rien au hasard, et conduit finement le spectateur vers un stade d'incompréhension que celui-ci doit dépasser et résoudre, rappelant de ce fait un certain David Lynch. Si les dessins, assez vieillis, peuvent dérouter au premier abord, ils apportent selon moi une autre dimension au métrage, en lui donnant une approche esthétique collant tout à fait à l'urbanisme sale d'une grande ville aux ruelles dans lesquelles il vaut mieux ne pas foutre les petons.
Glacial et définitivement culte, le film est un conte pour adulte traitant la folie et la métaphore schizophrénique.
Il nécessitera obligatoirement plusieurs visionnages afin de prétendre capter l'intégralité du film, qui pourtant est de courte durée (1h18).
J'ai pu lire au dos de la jaquette qu'un critique stipulait que : "Si Hitchcock avait réalisé un film pour Disney, celui-ci aurait été Perfect Blue." J'ai trouvé la chose non-loin de la vérité, sauf que le film va encore plus loin qu'Hitchcock, car, certes, plus moderne, mais donnant un tueur se référant certainement à Norman Bates, avec une noirceur plus diabolique tout au long du film. Pas étonnant qu'Aronofsky se soit inspiré de Perfect Blue pour son superbe Black Swan... Du très grand.