Si James Waltkins nous avait fortement impressionné avec "Eden Lake", son tout 1er film, et son incursion à la télévision, dans "Black Mirror", l'épisode 3 de la saison 3, il a pu tout autant nous gonfler, hélas. C'est le cas pour son lourdingue " Bastille Day". Et c'est aussi le cas pour son "Lady In Black". Ce n'est pas des défauts d'ordre formel, ou technique que l'on peut reprocher au film. Ce sont plus des problèmes de fond. En fait, pour ce qui est de la forme, Waltkins reprend avec beaucoup de réussite tous les éléments typiques du gothique: un environnement hostile, naturel (les landes), et humain (le village, la maison). Un, voire, plusieurs mystères, obsessionnels ambiants (mort des enfants). Et enfin, l'entêtement maléfique du destin à s'acharner contre un héros, lui-même en permanente errance. Avec une distribution d'acteurs exemplaires, Waltkins traite donc tous ces paramètres avec la même rigueur visuelle que la Hammer, durant l'âge d'or du gothique au cinéma. La Hammer qui s'inspirait elle-même d'un des pères du gothique en littérature, Edgar Allan Poe. Sauf que ni les grands créateurs de la Hammer, ni Poe lui-même ne négligeaient les ressorts logiques de leur intrigue, et les motivations vraisemblables des personnages. Or cela, le dénommé Waltkins le fait très mal. Après une 3ème fausse frayeur, le spectateur comprend que l'intrigue est creuse. Il voit les ficelles, et se lasse, car il sait que ces petites surprises visuelles ne sont là que l'unique motif de lui accélérer le palpitant. Cette surcharge gothique est finalement contreproductive, car l'ennuie s'installe. Et ni l'élucidation, un peu vaseuse des mystères, ni la fin, très décevante, ne viendra contredire les raisons de l'ennuie.