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benoitG80
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2,5
Publiée le 24 novembre 2011
"L'art d'Aimer" est loin d'avoir la fraicheur, la subtilité, la légèreté de l'opus précédent "Fais moi plaisir" du même Emmanuel Mouret... C'est plutôt une déception de ne pas retrouver l'humour pertinent, pétillant qui faisait la force de cette comédie très réussie où jouait d'ailleurs si justement Frédérique Bel ! Cette fois, cette espèce de collage de situations est fastidieux et artificiel... Les scènes sont trop nombreuses, fabriquées, ennuyeuses et pour beaucoup inutiles sauf celles, très drôles, où toujours Frédérique Bel, parfaite dans ce rôle, se trouve en compagnie de François Cluzet, qui sont les seuls à sauver le film ! C'était vraiment là, la piste à exploiter ! Pour le reste, on assiste à un nombrilisme de pseudos bobos à problèmes ! Qui sont d'ailleurs ces personnages qui peuvent se permettre de se libérer sans contraintes, sans poids du quotidien vivant qui plus est dans des intérieurs parisiens chics, spacieux, luxueux ? Il aurait été plus amusant de se calquer sur une vie faite d'obligations, une vie de tous les jours avec les limites qu'elle impose et donc, ses conséquences ! Il se dégage donc une impression de déjà vu en beaucoup moins bien, de réchauffé un peu tristounet, assez lourd sur les bords, d'où ressort un film bancal, maladroit et même prétentieux !
C'est toujours avec émotion que je m'apprête à découvrir le nouveau film d'Emmanuel Mouret. Emmanuel Mouret, c'est un peu le dernier gentleman du XXIème siècle, le seul à faire parler ses personnages sans la moindre faute de conjugaison dans un français exemplaire. Cela peut paraître ridicule, « ringard », mais moi je trouve que cela a un charme fou. Après tout, refuser la vulgarité au profit de l'élégance, de la sensibilité, de la timidité, de la difficulté à trouver ses mots, y a t-il démarche plus honorable? « L'Art d'aimer » n'est par ailleurs pas la plus belle oeuvre de son réalisateur, mais ce chassé-croisé amoureux reste d'une grâce, d'une subtilité dont j'ai dégusté quasiment chaque instant. L'aspect « film à sketchs » ne m'a d'ailleurs pas dérangé le moindre instant, chaque histoire se recoupant harmonieusement avec les autres, le tout en proposant des situations et des protagonistes très variables, évitant ainsi tout aspect de répétition. C'est beau, à la fois simple et sophistiqué et surtout très émouvant : un vrai coup de coeur en cette maussade année 2011.
Le marivaudage choral,Emmanuel Mouret connaît parfaitement. Pour bousculer un peu ses habitudes,il fait de "l'Art d'aimer" un film à sketchs,qui bien évidemment parle du désir amoureux,de ses contradictions,de la séduction corporelle ou spirituelle,de l'amitié délicate entre hommes et femmes. Pour cette occasion,il a réuni une distribution impressionnante,mais peu ont l'occasion de véritablement s'exprimer. Deux histoires se détachent du lot par leur cocasserie et leur sens du dialogue. Celle de François Cluzet et de voisine de palier Frédérique Bel qui analyse tout au détriment de la spontanéité. Et surtout celle du vaudeville à 3,entre Judith Godreche,Julie Depardieu et Laurent Stocker. Mouret confirme son admiration pour les élans romanesques à la Truffaut,la voix-off étant ici remplacée par des pancartes en forme de proverbes. Malgré tout,il ne sort jamais de son cadre restreint,de ses grands appartements parisiens. Tout cela manque d'ampleur et d'enjeux,avec des plans-séquences très théâtraux,donc limitants.
Emmanuel Mouret entend placer son cinéma au confluent de ceux d’auteurs aussi prestigieux que Sacha Guitry, Woody Allen ou Eric Rohmer. Le questionnement autour des relations amoureuses est donc son fond de commerce. Dans « L’art d’aimer », film à sketches dans la tradition des productions franco-italiennes des années 1960, il s’aventure bien imprudemment sur le terrain favori de Sacha Guitry qui n’avait pas son pareil pour tirer la substantifique moelle des situations scabreuses qu’il avait le don d’inventer pour montrer l’impossibilité de mettre en théorème les sentiments amoureux qui n’obéissent qu'à une seule règle: "en avoir aucune". Comme Guitry avant lui, Emmanuel Mouret apparait volontiers dans ses films. Mais pour ne pas être désobligeant, il sera plus sage de ne pas se livrer au jeu des comparaisons. Ce n’est pas que les situations proposées par Mouret soient dépourvues d’intérêt mais leur traitement et la direction d’acteurs qui en découle, lestent définitivement le film de semelles de plomb qui donnent à l’ensemble une certaine lourdeur pour ne pas dire une lourdeur certaine, là où Guitry excellait par la brillance d’une superficialité certes un peu verbeuse mais franchement jubilatoire. C’est justement cette superficialité que Mouret ne parvient jamais à trouver, donnant sans doute involontairement à ses sketches un petit air de suffisance assez désagréable. Les comédiens ne sont bien sûr pas à la noce notamment, François Cluzet, Judith Godrèche, Frédérique Bel ou Gaspard Ulliel. Seuls Laurent Stocker et la toujours confondante de naturel Julie Depardieu surnagent dans le meilleur des cinq sketches qu’Emmanuel Mouret a eu la bonne idée d’étirer un peu plus que les autres, parvenant ainsi à sauver les meubles. La critique s’emballe sans doute un peu trop pour le cinéaste marseillais qui aurait intérêt à revenir à plus de simplicité et de sincérité.
Quel ennui, que de mièvreries et de bavardages! Faire un film sur l'inconstance de l'amour, sur le badinage manque un peu d'originalité mais on aurait pu espérer qu'avec un casting aussi séduisant, Mouret réussisse un film choral joyeux et drôle, léger et rythmé. Nous n'avons vu qu'un pitoyable téléfilm soporifique ressemblant plus à "plus belle la vie" qu'à, ne serait-ce que du Lelouch.
Une bonne petite comédie chorale, qui se laisse regarder avec plaisir. Les exemples d'histoire d'amour peuvent être plausibles, puisque tout est possible en amour même l'impossible. Un bon moment.
L’Art d’aimer est une sorte de film à sketchs un poil plus sérieux et réaliste que ce que fait d’habitude le réalisateur. L’ensemble souffre malheureusement d’être assez creux finalement, avec seule une conclusion qui parvient à hausser le niveau de l’histoire. En effet pendant une grande partie du film on voit se succéder des pastilles sur l’amour qui restent assez minimales, et n’ont pas vraiment de consistance en fait. En plus c’est relativement dégingandé, et la scène doit illustrer une maxime qui s’affiche à l’écran auparavant. C’est démonstratif et pas assez bien écrit ou pas assez drôle ou émouvant pour vraiment emporter le morceau, et les chutes sont souvent faibles. Seule la dernière partie, plus dynamique, plus surprenante, plus longue aussi parvient à donner du piment à un ensemble très sage. Le casting est soigné et reste un argument chez Mouret, même si la pléthore de personnages, la durée courte d film, fait qu’ils ne sont pas tous des plus sollicités. On appréciera comme de coutume un casting féminin séduisant très bien choisi par Mouret, avec des figures habituelles comme Bel et Godrèche. Le casting masculin est soigné mais toujours un peu en retrait. Même si les acteurs font ce qu’ils peuvent et plutôt bien, force est de constater que l’écriture des personnages n’est pas top pour tous, et en particulier pour le duo Cluzet-Bel. Visuellement Mouret a été un peu fainéant ici. Si l’on appréciera des choix de décors sympathiques et parfois originaux, l’ensemble reste timide en terme de mise en scène, c’est parfois assez plat, trop démonstratif encore une fois, comme l’histoire. En fait ce film a des allures de documentaire par moment, et c’est assez gênant. Une jolie bande son et une photographie de qualité ne parviennent pas à enlever cette impression. En clair une œuvre mineure de Mouret, qui signe un film plan-plan, trop roide dans son déroulé, pas assez bien doté de personnages creusés, et au caractère didactique, voire pédagogique assez lourd. Pour moi c’est un 2, et un des moins bons films du réalisateur.
Quand désir et amour ne sont plus (ou pas encore) en phase : "voilà tout ?" diront certains - mais c'est déjà beaucoup ! La nouvelle livraison Mouret (en moyenne une tous les deux ans) ne déçoit en effet nullement, même si le sillon creusé est familier : construction habile et malicieuse, écriture délicieuse, de babillages en badinages, fleuretages et même libertinages, pour toute une galerie de personnages bien dessinés qui se rencontrent, pour un bref instant ou toute une vie, ou se croisent simplement - quelques facettes du discours amoureux par un faiseur sans équivalent dans le cinéma français actuel. (Trop court) régal.
Je note juste que cette énième variation du film type d'Emmanuel Mouret (ce qui en fait donc un film tout à fait sympathique avec des personnages qui proposent des idées totalement incongrues dans le seul but de réussir à s'envoyer en l'air) il ne choisit pas de faire une narration en analepses avec des personnages qui se racontent leur histoire comme c'était le cas dans un Un baiser s'il vous plaît ou dans Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait. Il choisit de nous faire un savant mélange entre un film à sketchs et un film choral.
Je trouve juste qu'au début les saynètes s'enchaînent trop vite, il a envie de présenter le début de trop d'histoires d'un seul coup et donc c'est un peu frustrant. Heureusement les segments suivants seront plus développés et permettront de plus s'investir dans l'histoire, notamment dans celle qui sera au centre du film.
Cependant je dois dire que Mouret a trouvé la bonne durée pour chaque histoire, il n'y en a pas trop et ça sait s'arrêter et ça ne s'étire pas trop non plus. Chacune prend la place qu'elle mérite. Disons qu'en général dans ce genre de film il y a toujours des personnages que l'on a moins envie de suivre que d'autres et là Mouret arrive à tous les rendre attachants et assez pathétiques comme il sait si bien le faire.
Donc si on aime son cinéma on passera un bon moment, c'est encore une fois la même chose, mais c'est encore une fois bien fait, sachant varier les moments de malaise, de comédie et plus dramatiques (j'aime d'ailleurs beaucoup le segment avec Ulliel pour ça). Même si je pense que c'est néanmoins pas son film le plus abouti.
Une déception... Si Emmanuel Mouret réalise comme à son habitude une belle description sur les méandres des sentiments on constate vite que l'écrin est un trompe l'oeil. Un bon casting également qui aurait pu se passer de la voix Off inutile et superflue de Philippe Torreton. En fait le problème ne vient pas des clichés (en serait-il autrement vu le thème abordé ?!) mais de la direction d'acteur ; en effet le jeu des acteurs est trop robotisé, pas de fluidité ni de naturel... Bref on est dans une sorte de surréalisme qui ne sied pas au film. Evidemment la fantaisie et une qualité d'écriture certaine offre de bons moments mais ça reste beaucoup trop superficiel.
Forcément, dans le choix multiple des situations, certaines séduisent alors que d’autres irritent : les atermoiements répétés d’une voisine guère pressée face à un voisin très pressant font d’abord sourire avant de franchement agacer. De façon plus globale, les stratagèmes mis en place pour attester ou non de l’authenticité du sentiment amoureux paraissent bien compliqués et frivoles et, du coup, mettent en scène une société privilégiée (domiciles, activités professionnelles et appétences culturelles) qui finit par ressortir comme vieillotte et surannée. Les dialogues très écrits sentent pour la première fois la naphtaline chez Emmanuel Mouret, peut-être parce que lui-même s’est abstenu de figurer plus que quelques minutes à l’image – syndrome de Woody Allen, pourrait-on ajouter – mais surtout parce qu’il a trop oublié le caractère loufoque et inventif de ses précédents opus, notamment avec le délicieux Fais-moi plaisir ! Tous les nouveaux comédiens aux côtés des fidèles Frédérique Bel ou Judith Godrèche ne semblent pas toujours à l’aise avec les mots de Mouret. Ce qui par le passé ne choquait pas et s’avérait naturel tombe à présent dans l’artifice et la pose, alourdissant un exercice dont le principal intérêt est justement la légèreté. Un regret d’autant plus vif qu’Emmanuel Mouret ne manque pas de très bonnes idées – Vanessa et William inventant une soirée avec un(e) autre pour mieux se retrouver donnent naissance à la plus belle séquence de L’Art d’aimer.
Un film entre coupé de citations qui n'existe que pour le film. Des minis scène qui se trouve être tous liés un peu par le hasard. L'ensemble même s'il a été réfléchis ne semble pas l'être sur l'écran. Ce sont des personnages lourds dont malheureusement les acteurs ne peuvent pas trop rattraper. Pas convaincu par ces propos.