Visuellement aussi réussit que District 9, avec la même patte réaliste et la même volonté de représenter les choses de façon plutôt crues (quelques passages gentiment gores), le film surprend donc au début, dans le bon sens du terme. On a effet à faire ici à un vrai film de SF pour adultes, âpre et violent, avec des thèmes classiques du genre (lutte de classes, partage des richesses etc...) et une mise en scène pêchue et très dynamique. L'accent à été clairement mis sur l'action et le rythme, et c'est avec une efficacité et savoir faire que le réalisateur nous colle à notre siège pendant 2h en nous racontant cette histoire d’ouvrier condamné qui n'a plus que quelques jours à vivre, et qui ne peut que ressentir du dégoût quand il lève les yeux au ciel et aperçoit cette station orbitale gigantesque, Eden réservée aux riches industriels qui exploitent le reste de l'humanité. Du dégoût, et l'envie de tout péter... Et nous touchons là aux deux problèmes du film : à vouloir à tous prix garder un rythme constant, le film se coupe de sa construction dramatique, et on ne sent jamais vraiment l'intensité monter, tant le flux est continu. C'est là une vraie erreur parce qu'on a du mal à s'attacher aux personnages et à éprouver la moindre émotion pour les personnages. La deuxième erreur étant de ne pas développer et utiliser plus la situation "politique" mondiale. On ne ressent jamais vraiment l'opposition face à ce système qui devrait révolter le monde entier, et pas juste quelques habitants d'une ville américaine. D'une manière générale le contexte et l'univers créé n'est pas assez exploité et les personnages ne sont pas assez étoffés (la méchante du film à des motivations vraiment basiques). Il n'en reste pas moins que c'était là un pari risquer d'offrir un vrai film de SF sombre dans la lignée d'un Blade Runner ou d'un Robocop, et que le film à le mérite de vous scotcher du début à la fin. Et ça, c'est plutôt rare. A voir.