En 2009 avec sa SF décalée "District 9" de Neil Blomkamp nous présentait une parabole sur le racisme et l'exclusion des minorités condamnées à la pauvreté. Il avait d'ailleurs créé la surprise, puisqu'avec un budget de 30 millions, un réalisateur inconnu et une histoire un peu loufoque, il avait rapporté plus de 210 millions de recettes mondiales et une critique unanime. Nanti d'un budget plus confortable le réalisateur sud-africain revient avec un film de SF dont il se sert une nouvelle fois pour critiquer notre société en mettant ici l'accent sur la disparité de destin de plus en plus grande entre ceux qui sont riches, voire très très riches et ceux qui sont pauvres et voit cette pauvreté s'accroître. Dans un monde digne de "Metropolis" ou de "La machine à remonter le temps" Blomkamp nous sert en outre un film d'action tout à fait distrayant et visuellement très créatif, comme cette enclave paradisiaque pour riche située en orbite autour de la terre, une Terre d'ailleurs gangrenée par la pollution, les maladies , la pauvreté et la violence que tout cela entraîne. Il met face à face deux archétypes de ces deux mondes : Max, ex-voleur de voiture, qui devenu ouvrier dans une usine poursuit encore le rêve de s'envoler pour Elysium avec son amour d'enfance Frey et à l'opposé Delacourt, ministre de la défense d'Elysium froidement pragmatique et sans état d'âme prête à tout pour empêcher une invasion de son petit éden. Le film ne bénéficie pas comme "District 9" d'un humour un peu ironique au profit d'un ratio de scènes d'action dignes d'un blocbuster, mais le film ne sombre pas pour autant dans le divertissement pour décérébrés, grâce à une intrigue, qui sans être très fouillée n'en est pas simpliste pour autant. Une SF pleine de sens qui ne se contente pas à la "Star Trek" ou à la "Avengers" de nous fournir un spectacle hypnotisant, mais qui utilise sont intrigue et ses personnages pour nous offrir une évocation des travers de notre société. À voir absolument.