Notons que le budget du film, estimé à 10 millions d'euros, est proche de celui de Démineurs de Kathryn Bigelow, avoisinant les 11 millions de dollars.
Benoît Magimel est un connaisseur des personnages de soldats, puisqu'il a déjà porté l'uniforme de l'armée française dans L' Ennemi intime (2007).
Le réalisateur Stephane Rybojad parle de ce tournage comme d'une expérience à la fois intense et risquée. En effet, les risques étaient nombreux : tentatives de racket, présence de mafieux ou même de talibans susceptibles d'enlever réellement Diane Kruger ! Tout semblait en effet possible au sein d'un tel endroit...
Au Tadjikistan, lieu de tournage près de l'Afghanistan, l'équipe avait très peu de moyens (électricité rare). Pour les besoins d'une séquence, la production a acheté 250 matelas venant de Chine et de Kaboul, et a également ramené 2500 pièces de costumes. Aucune structure ne se trouvant sur place, l'équipe a donc dû "tout bricoler", en travaillant dans des conditions très difficiles, et en s'adaptant à des situations extrêmes comme gérer le vent, la neige, le désert, etc.
Stephane Rybojad a constitué son équipe technique d'amis qu'il fréquente pour la plupart depuis quinze ou vingt ans : "On a tous plus ou moins le même parcours, on est des touche à tout. On a tous toujours plus ou moins travaillé ensemble", nous raconte-t-il.
Pour préparer son personnage, le réalisateur encouragea Diane Kruger à rencontrer de nombreux reporters.
"Moi qui ai déjà quatre enfants, j’ai eu la sensation sur le tournage d’en avoir sept", assure le réalisateur. Les acteurs du film se sont très rapidement rapprochés grâce au stage d'entrainement et aux expériences communes propres au tournage.
Mehdi Nebbou et Djimon Hounsou ont tous les deux joué dans un film de Steven Spielberg : Munich (2005) pour le premier et Amistad (1997) pour le second. Trois des comédiens de Forces spéciales ont également participé à un film de Ridley Scott : Mehdi Nebbou dans Mensonges d'Etat en 2008, Djimon Hounsou dans Gladiator en 1999, et Denis Ménochet dans Robin des Bois en 2010.
Dans la vie, Raphaël Personnaz est le meilleur ami de Denis Ménochet, et Alain Figlarz, l’un des grands copains de Benoît Magimel. Cette proximité a eu pour conséquence de renforcer les liens entre les personnages, et donc l'aspect authentique du film.
Stephane Rybojad a découvert Djimon Hounsou dans le film Blood Diamond en 2006, dans lequel il interprète un pêcheur arraché à sa famille et forcé de travailler dans les mines de diamants.
Stephane Rybojad voulait être au plus près de la réalité, tel un documentariste, mais surtout pas à la manière d'un film d'action à gros budget : "Je ne voulais pas travestir une certaine réalité, je voulais garder le visage humain de ces personnages. Bien sûr, j’adore l’action mais, au fond, il n’y a que ça qui m’intéresse : l’humanité de ces gens", confie le réalisateur. On peut retrouver cette logique dans des films comme Démineurs (2008) de Kathryn Bigelow ou encore Green Zone (2010) de Paul Greengrass.
L'écriture de la première version du scénario, signée Stephane Rybojad, a commencé trois ans avant le tournage. Il a ensuite collaboré avec une journaliste avec qui il travaillait déjà régulièrement, pour façonner le scénario et renforcer le personnage joué par Diane Kruger. Puis, au moment du tournage, Rybojad a fait appel à un ami scénariste américain, Michael Cooper, pour recentrer des scènes et surtout travailler sur les dialogues anglais.
La prise d'otage faite en Afghanistan s'est déroulée naturellement. L’Afghanistan est en effet un pays où l'armée française a été engagée, ce qui a suscité de nombreuses polémiques, qu'elles soient d'ordre militaire, sociale ou financière, sans oublier la réelle menace des Talibans. Illustrer le film dans ce pays était, pour Stephane Rybojad, un moyen très crédible et logique d'installer une histoire de prise d'otage. Pour le réalisateur, l'Afghanistan est aussi un pays fascinant, même s'il a eu beaucoup de difficultés à convaincre la production de tourner près de ce territoire, pour des raisons financières bien entendu, mais aussi (et peut être surtout) de sécurité.
Le réalisateur avoue s'être inspiré de films de guerre réalistes comme Platoon, La Chute du faucon noir et Démineurs.
En 2005, Stephane Rybojad a réalisé un documentaire, le seul à ce jour, sur ces fameuses forces spéciales comptant 3000 personnes de l’armée française. La thématique de l'armée, et plus précisément celle des forces spéciales, lui est donc familière. Force spéciales est, par ailleurs, son premier long métrage de fiction.
C'est au moment de ses missions pour "Envoyé Spécial" que Stephane Rybojad a pu découvrir le milieu de la Défense : "Un univers étonnant, peu et mal connu. Des gens intéressants qui certes aiment l’action mais sont tout sauf des va-t-en guerre, des hommes qui ont de vraies valeurs et qui évoluent dans un univers qui n’est pas basé sur l’individualisme mais sur le groupe", confie-t-il.
Ce sont Thierry Ardisson et Renaud Le Van Kim qui, en voyant un des courts métrages de Stephane Rybojad, lui ont proposé de passer à la réalisation. Ils l’ont donc propulsé réalisateur pour la télévision, ce qui ne l'a toutefois pas empêché de préparer, de son côté, un long métrage.
Stephane Rybojad est surtout connu comme réalisateur de documentaires télévisés, notamment pour le programme "Envoyé spécial", mais son envie de faire de la fiction remonte à longtemps. En effet, très jeune, il tournait des courts métrages en Super 8 : "J’ai dû en faire plus de deux cents !", déclare-t-il.
Dans le cadre de leur préparation pour le tournage du film dont l'intrigue se déroule en Afghanistan, les acteurs Benoît Magimel, Denis Ménochet, Djimon Hounsou et Diane Kruger ont participé à un stage d'entraînement en compagnie des commandos de Lorient. Ces derniers relèvent des forces spéciales. En Afghanistan, les forces spéciales ont supervisé pendant des années des opérations d'infiltration au sein de zones tenues par les insurgés et assurent également la formation des commandos de l'armée afghane.