Au-delà de nos rêves est un de ces films « misérabilistes » que tourna Williams dans les années 90. Les films qui cherchent à faire pleurer dans les chaumières, en y parvenant souvent !
Bon faut être franc, on n’est pas dans Docteur Patch quand même ici, mais le film reste assez larmoyant, et il en fait beaucoup ! Tout le monde meurt, la vie de ces gens est pire que celle de Cosette, ils cumulent vraiment les drames. Il y a aussi quelques lourdeurs dans le traitement, mais je ne peux pas trop en dire sans dévoiler des choses, aussi je préfère vous laissez vous en rendre compte par vous-mêmes.
Car en effet même si le film ne fait pas vraiment dans la finesse et dans la subtilité, restant toujours dans des sentiments exacerbés et un pathos assez empesé, Au-delà de nos rêves reste tout à fait recommandable. C’est un métrage d’une vraie poésie, qui aborde la thématique difficile de l’au-delà et de sa représentation, et qui fait preuve d’une belle sincérité. L’histoire reste touchante, et même si le déroulé est prévisible et larmoyant, il n’est jamais ou très rarement indigeste, alors même que je ne suis pas un grand amateur du genre en règle générale. Le rythme est lui aussi curieusement bon, on ne s’ennuie pas pendant 1 heure 45 environ.
Le casting est plutôt bon, avec un Robin Williams dans son élément. Il adore ce genre de rôle. Alors certes on ne peut pas dire qu’il soit très original et c’est même un vrai cliché (le docteur pour enfant style Docteur Patch !), mais l’acteur apporte sa sensibilité et c’est très appréciable. On retrouve aussi avec plaisir le grand Max von Sydow, toujours aussi excellent, la jolie Annabelle Sciorra qui se débrouille vraiment bien, et Cuba Gooding Jr. qui n’enchainait pas tout et n’importe quoi à l’époque ! Lui aussi est à la auteur. Dans l’ensemble les interprètes font du bon boulot et apporte un peu de cette finesse que n’a pas le scénario !
C’est surtout sur la forme cependant qu’Au-delà de nos rêves marque des points. Esthétiquement le film est magistral. Les couleurs sont magnifiques (le tableau vivant est d’une beauté incroyable), les paysages sont sublimissimes, les effets spéciaux n’ont pas pris une ride, le métrage est un coup de poing visuel le tout servi par une mise en scène contemplative et onirique tout à fait au top. Ce qui au-delà de cela séduit dans l’esthétique du film c’est sa capacité cohérente à imaginer le Paradis, et dans une moindre mesure l’Enfer. Ce n’est sûrement pas facile, et là on a vraiment une vision cohérente et « crédible ». Ces images magnifiques sont servies par la musique non moins superbe de Kamen, qui délivre une partition riche et forcément pleine d’émotions.
Finalement en prenant en compte l’esthétique, les acteurs, le scénario, le film reste un métrage de belle qualité, tout à fait recommandable, même s’il faut aimer le genre un minimum ou être objectif. Au-delà de nos rêves manque à mon sens de subtilité, et s’avère parfois lourdingue trop appuyé, souci de pas mal de films de Williams, mais le reste est tout de même des plus séduisants. 4