Même si le film s'attèle à un sujet sérieux, In purgatorio offre parfois des scènes empruntes de légèreté, puisqu'on peut notamment y voir des habitants se rendre dans un cimetière et y solliciter les morts, dans l'espoir d'obtenir les numéros gagnants du "Lotto" !
Pour rester au plus près de ses intentions de départ et retraduire son questionnement sur l'entre-deux, l'altérité et la mort, le réalisateur Giovanni Cioni explique avoir fait un travail particulier sur la couleur et le rythme. Il déclare : "Je cherchais une couleur, une couleur où l'on sente la matière des murs et des corps, une couleur un peu froide, de chair et de néons bleus, et un rythme, un temps fait de moments presque suspendus".
Basé sur un questionnement spirituel, le film a nécessité une enquête approfondie de la part de son réalisateur qui déclare avoir fait de nombreuses rencontres pour mener à bien sa réflexion. Après être entré en contact avec des religieux napolitains, Giovanni Cioni a élargi ses horizons en interrogeant de nombreux habitants de Naples. Il confesse à ce sujet s'être fait de vrais amis à l'issue de cette aventure, et poursuit en ces termes : "Je ne connaissais personne à Naples en y venant pour les premières recherches. Maintenant cette ville fait partie de mon existence."
Comme l'explique le cinéaste Giovanni Cioni, In purgatorio est un film sur la question de la porosité des frontières entre le monde des vivants et des morts. A travers ce documentaire, il cherche à montrer que nous avons tous existé et que nous allons tous un jour passer dans l'au-delà. La démarche du réalisateur s'inscrit dans la tradition des vanités, puisqu'il déclare : "Je suis un habitant de ce monde. Je suis "l'un des autres". Je suis aussi voué à la disparition, à l'abandon, à la mort. Je fais des projets, de vie et de travail. Sans savoir ce qu'il adviendra de moi."
In purgatorio a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix du public au 50ème Festival dei Popoli à Florence en novembre 2009, et le Prix Patrimoine de l'Immatériel, au Cinéma du Réel à Paris en avril 2010. En l'honneur de son réalisateur, le documentaire a également été présenté à la Rétrospective Giovanni Cioni à Visions du Réel en avril 2011. Le film est par ailleurs en lice dans trois concours et a été gratifié de deux mentions spéciales, l'une au Bellaria Film Festival en juin 2010 et la seconde à Rome en novembre 2010.