Dernier film du cinéaste russe, "Le Sacrifice" est une sorte de long-métrage testamentaire, de la part de Tarkovski. Décédé quelques mois après la sortie de ce film, Tarkovski renoue avec les thèmes qui lui sont chers, à savoir les questions métaphysiques, spirituelles (notamment liées à la religion) sans oublier la présence d'un symbolisme marqué par les éléments tels que l'eau, l'air, la terre et le feu. Ainsi, pour ce dernier film, Tarkovski nous conte l'histoire d'un écrivain, Alexandre, et de sa famille. Le jour de l'anniversaire du patriarche, ils apprennent qu'un conflit nucléaire vient d'éclater au niveau mondial. La panique envahi la maison tandis que Alexandre sombre petit à petit dans le désespoir, à l'instar d'un Tarkovski mis à l'écart de sa famille et de sa Russie natale. Si "Le Sacrifice" reprend tous les thèmes qui ont fait le cinéma de Tarkovski de "L'Enfance d'Ivan" jusqu'à "Nostalghia", pour les sublimer de par une réalisation méticuleuse et une philosophie profonde, je dois avouer que ce dernier long-métrage du maître russe m'a quelque peu déçu. Du moins, j'ai été moins à l'écoute du discours philosophique tiré ici que par rapport à ses autres films, un peu comme je l'avais été avec "Le Miroir" qui m'avait laissé ce même sentiment. Si le film possède des qualités indéniables, comme ces vingts premières minutes formidables, dans lequel Alexandre discute avec son fils et le facteur, le reste m'a quelque peu laissé sur ma faim. "Le Sacrifice", aussi profond soit-il, ne m'a pas paru comme étant l'une des œuvres les plus abouties du cinéaste. De ce fait, peut-être n'étais-je pas suffisamment préparé à regarder ce "Sacrifice", peut-être suis-je passé complètement à côté du message, peut-être changerais-je d'avis lors d'une prochaine vision? En tout cas, "Le Sacrifice" m'a paru longuet par moment et ne m'a pas envoûté comme me l'avaient fait "Andreï Roublev", "Solaris" ou encore "Stalker", et je m'en veux presque à moi-même de n'avoir certainement pas été totalement plongé dans le film de Tarkovski. Ainsi, je reste quelque peu navré de cette première vision car, si la réalisation est parfaite, je n'ai pas été subjugué cette fois par l'intensité de l'histoire. Quoi qu'il en soit, "Le Sacrifice" reste un parfait exemple de cinéma d'auteur, profond et sensible, qu'il faut à tout prix voir pour se faire une opinion précise.