Des 3 Tarkovski que j'ai commencé (Solaris, Stalker et donc celui-là), c'est étonnamment celui qui m'a parut le plus ouvert.
Certes le premier monologue peut déjà en dissuader certains, mais à mon sens j'étais déjà captivé par ce début, et accompagné de La Passion de Saint-Mathieu de Bach, l'ouverture était sublime.
Résumer un film comme ça parait vraiment complexe. Faudrait déjà comprendre pleinement ce que l'on voit, et c'est déjà dur, croyez-moi...
D'une critique sur la place de plus en plus prédominante sur la matérialisation de la société contemporaine, le héros va se tourner vers la foi, pour sauver les siens de cette guerre nucléaire.
Osant aller dans l'irrationnel, Tarkovski contredit presque de manière jouissive et magnifiquement cette trop forte emprise du matérialisme sur l'homme.
Ce film peut dérouter, et y arrive. Il conte une rupture, entre la vie passée du héros, pour un avenir meilleur. Et il doit se sacrifier, pour le retour vers la paix, quitte à commettre l'irréparable...
Ce film est d'une puissance rare, j'étais pleinement dedans, du début à la fin, et bien qu'il y ait pas mal de monologues, on est saisit de bout en bout, devant cette "renaissance spirituelle" du héros.
Film assez lent, constitué de beaucoup de longs plans, on est absorbé par la vie d'Alexandre, sa détresse aussi. Et que dire du côté "fantastique" du film, cette irrationalité que beaucoup renie (cf le début, avec le monologue d'Otto et l'ébahissement des convives), qui va permettre au héros de sauver le monde, certes dit comme ça cela parait surréaliste, mais la manière dont cela est montré dans le film, est tout simplement génial.
Les monologues d'Alexandre sont captivant, chacun constituent une véritable leçon de vie, vraiment c'est hallucinant.
Vraiment j'ai été pris par ce film, qui m'a absolument sidéré, devant une telle beauté, c'est véritablement de l'Art.