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    3 fois 20 ans
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "3 fois 20 ans" et de son tournage !

    Un deuxième film à récompenses ?

    3 fois 20 ans est le second long métrage de Julie Gavras, après La Faute à Fidel en 2006, qui avait remporté le Mascarin du Meilleur Film au Festival de la Réunion, le Prix du jury officiel au Festival International du Film d'Histoire et le Prix Michel d'Ornano au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    A l'origine, un père ...

    Être la fille d'un réalisateur mondialement reconnu tel que Costa-Gavras, ça peut avoir son incidence. Lorsque son film Amen a été montré dans la plupart des festivals, Julie Gavras s'est rendue compte que son père était présenté comme s'il était en fin de vie et qu'on lui rendait des honneurs pour chaque dernier film qu'il faisait. C'est de là que lui est venue l'idée de montrer que "c'est le regard des autres qui vous fait sentir vieux plutôt que l'état dans lequel on se trouve réellement."

    Comment trouver sa place ...

    On retrouve dans les films de Julie Gavras un point commun à tous les âges, qu'il s'agisse des questionnements d'une petite fille dans La Faute à Fidel ou de soixantenaires dans 3 fois 20 ans : celui de chercher sa place dans une famille ou une société. "Ce "comment trouver sa place" est un questionnement qui m'est proche, qui m'agite encore et toujours…", explique la réalisatrice.

    Pourquoi un architecte ?

    Le personnage masculin principal, interprété par William Hurt, exerce la profession d'architecte. Julie Gavras justifie ce choix par les ressemblances qui existent entre un architecte et un metteur en scène : "il y a le suivi des chantiers et pour la vie de famille ça ressemble à un tournage..." Elle s'est inspirée de Paul Andreu, un architecte qui n'a fait que des aéroports pendant longtemps:"Tout comme on dit que mon père fait toujours le même genre de films ... Ces parallèles m'amusaient, de même de faire coïncider le couronnement de l'ensemble de son oeuvre avec la proposition de concevoir des maisons de retraite !"

    Nouvelle collaboration

    Sur La Faute à Fidel, inspiré d'un livre, Julie Gavras avait écrit le scénario seule, et Olivier Dazat était intervenu comme consultant. Mais pour 3 fois 20 ans, elle a préféré "partager l'écriture" de scénario original avec lui : "C’est bien d’avoir un interlocuteur, les idées naissent plus vite. Et puis Olivier a 50 ans, il avait connu des situations de vie très utiles pour le sujet…", confie-t-elle.

    Famille recomposée

    Julie Gavras a recopié le schéma de sa fratrie pour créer celle de 3 fois 20 ans, autrement dit un frère aîné, une soeur cadette et un frère benjamin (qui s'appelle Benjamin !).

    Isabella et William

    Pour interpréter les deux personnages principaux, Julie Gavras a fait appel aux acteurs Isabella Rossellini et William Hurt, qui n'avaient encore jamais tourné ensemble. Elle explique que le choix d'Isabella a été évident : "Un jour, j’ai découvert qu’elle réalisait "Green porno", une série de petits films d’une minute sur la sexualité des insectes. Dans un décor très joli de carton-pâte, cette femme de plus de 50 ans est déguisée en insecte, avec un justaucorps et des yeux en carton pour faire la mouche ! Elle y fait preuve d’une telle liberté et tranquillité avec son corps et son âge que je me suis dit qu’elle serait parfaite pour le rôle. Je savais que ça ne serait pas un problème de lui faire dire qu’elle approche 60 ans, âge souvent critique pour beaucoup de comédiennes." En ce qui concerne son choix pour l'acteur, elle avoue que cela relève plus de l'affect : "La première fois où je suis allée toute seule au cinéma, c’était pour voir Le Baiser de la femme araignée, qu’il interprète de manière tellement extraordinaire. Il fait partie des stars avec lesquelles j’ai découvert le cinéma. C'est un très grand acteur, à la fois romantique et imposant, voire effrayant. Ce qui était parfait pour incarner ce père mis sur un piédestal par sa famille."

    Un acteur touché

    Si William Hurt a accepté le rôle d'abord parce que le scénario lui a beaucoup plu, il a aussi apprécié le fait que Julie Gavras vienne jusqu'à lui, aux Etats Unis, pour lui en parler !

    Le choix d'Isabella

    L'actrice Isabella Rossellini dit être attirée par "les fortes personnalités, de David Lynch à John Schlesinger, en passant par Guy Maddin. (...) Avec La Faute à Fidel, Julie a déjà su montrer qu’elle était un véritable auteur, et ce film-là en apporte la confirmation. Elle est sincère et propose sa vision. Le mélange de sensibilité et d’humour touchera beaucoup de monde. (...) Elle a su installer un côté tragi-comique typique des films européens, surtout ceux du Sud, qui savent combiner rires et larmes. (...) Ce scénario est extrêmement puissant parce qu’il aborde une situation grave avec beaucoup d’élégance, de tendresse et d’espoir. C’est une histoire très particulière qui trouve un écho universel et parle à chacun. J’ai été très impressionnée à la lecture. C'est une grande réalisatrice, je n’ai aucun doute sur ce point. Il faut juste attendre que tout le monde s’en rende compte."

    Y a-t-il un acteur dans l'avion ?

    Isabella Rossellini et William Hurt, qui n'avaient jamais travaillé ensemble auparavant, se sont rencontrés de manière quelque peu insolite : "J’étais dans un avion", raconte l'actrice, "et alors que je me dirigeais vers ma place, un type avec une grande barbe blanche m’a saisi le bras en me déclarant qu’il était mon mari. J’ai souri et j’ai continué mon chemin. Assise, je me suis alors demandé qui était cette personne étrange avec ses faux airs de Père Noël. Je ne l’avais pas reconnu, mais c’était William ! Il a patiemment attendu l’atterrissage pour revenir vers moi et me répéter qu’il était mon mari dans le film que nous allions tourner ! Cette rencontre lui ressemble, insolite et élégante. J’ai tout de suite été sous le charme, ce qui est un bon début pour jouer une femme amoureuse ! C’est un homme vrai et travailler avec lui fut passionnant. C’est un grand acteur."

    Une collaboration agréable

    Même si c'était la première fois que Isabella Rossellini et William Hurt travaillaient ensemble, ils admiraient déjà chacun le travail de l'autre. Alors qu'elle affirme que "travailler avec William est très facile", lui insiste sur le fait qu'"être dans une scène avec elle est tout simplement un bonheur". Que demander de plus ?

    Un casting de taille

    Les rôles secondaires sont interprétés par Arta Dobroshi (Maya), repérée dans Le Silence de Lorna des frères Dardenne par Kahleen Crawford, la directrice du casting; Kate Ashfield (la fille), qui a joué dans Shaun of the Dead, une comédie sur des zombies; Aidan McArdle, qui joue le fils aîné, mais dont la taille avait d'abord posé un problème à la réalisatrice car William Hurt est très grand ... Enfin, Luke Treadaway a été présenté à Julie Gavras par la directrice de casting, même si c'était son frère jumeau que la réalisatrice avait remarqué dans Fish Tank.

    Une grand-mère exubérante

    Nora, la mère de Mary, est une grand-mère exubérante interprétée par Doreen Mantle : "Un jour, Doreen Mantle est arrivée au casting avec sa doudoune, une paire de lunettes sur le front et une autre sur les yeux. Elle venait de faire une pub, elle était à la bourre, s’emmêlait avec les pages du scénario… Quand je l’ai vue, avant même qu’elle ait prononcé un mot, je me suis dit que c’était elle", explique Julie Gavras.

    La touche d'humour British

    Tourner à Londres a permis à Julie Gavras de faire appel à des acteurs britanniques abonnés aux comédies dont seuls les Anglais ont le secret. Elle a ainsi réussi à convaincre Joanna Lumley, d'Absolutely Fabulous et Simon Callow de Quatre mariages et un enterrement.

    Silence, on répète !

    Chose inhabituelle pour un film, le tournage de 3 fois 20 ans a été précédé de deux semaines de répétitions à Londres, sur la demande de William Hurt. Les répétitions ont permis d'imaginer toute l'histoire de la famille, la rencontre entre Mary et Adam, même si ce n'est pas à l'écran. C'est d'ailleurs à ce moment-là que Julie Gavras a décidé "d'italianiser" la famille : ainsi, la fille Irène s'est finalement appelée Giuilia et Isabella Rossellini a appris quelques gestes italiens aux autres acteurs.

    Décor londonien

    Si Julie Gavras a décidé de tourner à Londres, c'était d'abord pour instaurer une certaine distance avec elle-même, confronter deux univers différents, et créer une propre identité à cette famille. Le décor de l'appartement de Mary et Adam, dont les murs sont verts et mauves, est, pour la réalisatrice, une preuve de cet écart entre son univers et celui créé par ses collaborateurs anglais. La chef décoratrice est d'ailleurs Eve Stewart, celle du Discours d'un roi et de The Damned United.

    Une tour de Babel

    Bon nombre de langues étaient parlées pendant le tournage de 3 fois 20 ans ! Alors que le film a été tourné en anglais, la réalisatrice parlait français avec sa chef opératrice, Nathalie Durand, italien avec Isabella Rossellini et anglais avec le reste de l'équipe : "Cela pouvait créer des moments de confusion très drôles et ça a rendu le tournage plus chaleureux car chacun veillait davantage à comprendre et se faire comprendre des autres. Car il fallait aussi faire avec les différents accents anglais sur le plateau: écossais, irlandais et autres…", raconte-t-elle.

    Dur dur d'être un senior !

    Pour penser comme Mary, Julie Gavras s'est inspirée de ce qu'on pouvait lui raconter : mettre ses lunettes pour se maquiller ou être exaspérée parce que l'un de vos enfants veut vous aider à vous lever ... "Je m’étais même abonnée à un magazine pour retraités : Senior plus. Pendant deux ans, on l’a reçu à la maison, mon conjoint n’en pouvait plus !"

    Les seniors selon Julie Gavras

    "(...) C’est une génération qui a tout à réinventer. (...) Une population fluctuante, attractive parce que de plus en plus nombreuse dans nos pays riches. C’est une nouvelle génération, celle des baby-boomers, qui arrive aujourd’hui à la soixantaine. Cette génération qui a vu le monde se moderniser, se transformer et qui pensait ne jamais vieillir. Et en même temps, c’est un no man’s land que cette soixantaine, c’est un entre-deux qu’il faut inventer… moins jeune qu’on ne l’est dans son propre regard mais moins vieux qu’on ne l’est dans le regard des autres. Mary angoisse sur ses rides mais le pire, c’est quand elle essaye de se remettre à travailler. Là encore, je suis partie de la réalité, le bénévolat des seniors. Et pour moi, les bénévoles seniors et les stagiaires de 20 ans, que l’on fait travailler sans argent en expliquant aux seconds que c’est bien pour leur avenir et aux premiers que ça leur permet de rester en contact avec le monde, c'est révoltant."

    Les Panthères grises

    Joanna Lumley, qui interprète Charlotte, appartient au groupe des Panthères grises, un mouvement qui existe vraiment, en France et aux Etats-Unis du moins. Ce groupe a beaucoup milité pour faire passer les lois sur les aides et droits aux personnes en fin de vie. C'est une sorte de MLF (Mouvement de Libération des Femmes) qui aurait vieilli et se battrait pour de nouvelles causes.

    Un cours d'aquagym haut en couleurs

    Alors que le personnage de Mary tente de suivre un cours d'aquagym pour se remettre en forme, Julie Gavras avoue aller dans ces cours uniquement avec des femmes âgées pour se sentir en pleine forme ! Elle ajoute que visuellement, c'était une aubaine : "Les frites et les bonnets aux couleurs flashy, le sourire de pub insupportable des filles... On a accentué le trait, certes, mais c’est comme ça dans la réalité, même chez les femmes plus âgées : elles s’observent, regardent celle qui a le plus beau décolleté... Quand on met un groupe de femmes ensemble en maillot de bain, ça provoque tout de suite des choses drôles ! "

    La mamma

    Mary a une mère anglais mais un père italien et peut donc être définie comme une mamma, affirme Isabella Rossellini. Leurs origines les rapprochent d'ailleurs un peu : "Je suis italienne, même si ma mère était suédoise. Je n’avais donc rien, moi non plus, d’une mamma typique. Certainement à cause de cette culture, ou de ce mélange de cultures, j’ai immédiatement compris Mary et sa manière de se comporter avec les enfants. Mary m’est finalement très familière", ajoute-t-elle.

    Un sujet universel

    William Hurt considère que le sujet du temps qui passe abordé dans le film 3 fois 20 ans est un sujet universel, qui touche tout le monde mais que tout le monde évite. Il se souvient alors d'une phrase d'Herman Melville, l'auteur de Moby Dick : "Pourquoi les vivants s’acharnent-ils à réduire les morts au silence ? Les morts vivent en nous, et ainsi leur existence se poursuivra éternellement. Il n’y a donc rien de plus précieux que le moment présent. À la fois en mémoire de ceux qui ont été et pour nous- mêmes, car nous mourrons pour nos prochains". Ayant commencé avec le théâtre classique, l'acteur s'est en effet confronté aux questions de la nature humaine dès son plus jeune âge : "Je me les suis toujours posées et suis heureux de pouvoir le faire à travers ce film. Avoir la chance d’aborder cette question essentielle, sublime et profonde, est une grande opportunité pour un artiste, et je suis content que Julie Gavras m’en ait donné la chance", conclut-il.

    L'amour, c'est comme les mathématiques

    William Hurt se souvient d'une remarque qu'on lui avait faite il y a quelques années : "Une relation n’est pas une addition. Une relation est une multiplication." Pour lui, cette remarque s'applique parfaitement au couple de Mary et Adam, qui forme un couple fort malgré leur personnalité différente.

    L'architecture pour les nuls

    Pour préparer son rôle, William Hurt s'est vu offrir par ses partenaire un petit livre intitulé Cent une leçons apprises à l’école d’architecture. "J’avais auparavant dévalisé le rayon architecture de ma librairie pour me documenter, mais comme tous ces ouvrages m’intimidaient, j’ai d’abord pris ce cadeau qui me paraissait être le plus accessible. C’est un ouvrage remarquable. Page 101, j’y ai lu parmi une foule d’observations, que les architectes sont des "late bloomers". Belle coïncidence, n’est-ce pas ?", ajoute-t-il.

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