Eric Guirado (également co-scénariste) a voulu donner chair à la convoitise, montrée à son paroxysme (jusqu'à la haine, moteur irrésistible d'homicides calculés et crapuleux), et a choisi pour sa démonstration cinématographique de reprendre la trame de la sinistre affaire Flactif (2003) - à quelques détails près (la famille "Castang" est bien mixte, mais la mère de famille, plantureuse méditerranéenne dans la réalité, devient une blondinette filiforme pour être incarnée par Alexandra Lamy, des 3 enfants Flactif n'en restent ici que 2, aucune mention n'est faite du fils que Graciella Ortolano avait eu d'un premier lit et qui, en trouvant porte close alors qu'il rendait visite à sa mère à l'occasion des vacances de Pâques, avait déclenché les recherches, la scène n'est pas en Haute-Savoie - au Grand-Bornand, près d'Annecy - mais en Savoie etc.). Les amateurs d'énigmes policières en seront pour leurs frais (aucune chance d'éclaircir les incertitudes demeurant sur la commission des faits, ni même aucune occasion de suivre l'enquête, le crime et ses suites étant expédiés en 15 mn, sur un total de presque 1 h 40), le cinéaste, ainsi que déjà indiqué, ne prend le fait divers à son compte que comme prétexte à une volonté de démonstration - mais il échoue totalement à cette oeuvre. Ses personnages sont dessinés à grands traits, et cela tourne rapidement à la pure et simple caricature : les "pauvres", "Caron"/Hotyat et sa compagne "Marilyne"/Alexandra, rejoints par leurs amis-clones "Christophe"/Stéphane et "Sabrina"/Isabelle, sont envieux, combinards, sans scrupules (de plus incarnation du vrai "beauf", avec la bedaine qui va avec pour Jérémie Renier/"Bruno Caron" alias David Hotyat, ou de la midinette), et les "riches", éclatants de santé et présentant bien, sont sympathiques et prévenants ("Patrick Castang"/Xavier Flactif, et son épouse de fiction). A peine, vers la fin, est-il fugitivement indiqué que le couple "Castang"/Flactif avait peut-être quelques taches sur son CV impeccable, le promoteur ayant semble-t-il une réputation "sulfureuse" dans son milieu d'affaires. Le contraste manichéen entre les prolos uniquement animés par une jalousie quasi-maladive (les locataires) et leurs propriétaires à la réussite trop éclatante est grossier, et la dramaturgie en résultant courte et répétitive. « Possessions » : un titre ambitieux pour un film raté.