Drame, coécrit et réalisé par Éric Guirado, Possessions est un bon film inspiré d'une affaire criminelle. L'histoire nous fait suivre Bruno et Marilyne Caron, un couple modeste quittant leur petite ville du Nord avec leur fille pour redémarrer une nouvelle vie à la montagne. Sur place, ils louent un chalet à la famille Castang composée de Patrick, sa femme Gladys et leurs trois enfants, d'importants promoteurs immobiliers, avec qui ils vont sympathiser. Mais au fil du temps, les époux Caron vont nourrir une haine féroce envers cette famille qu'ils jalousent. Ce scénario, adaptation du fait réel sur l'affaire Flactif survenu en 2003, est prenant à visionner pendant toute sa durée d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue montant crescendo en tension au fil des minutes et cela se ressent notamment à travers son ambiance laissant planer et présager une tragédie à venir sans tomber dans le sensationnalisme en montrant très peu l'acte en lui-même. Le film traite de la jalousie et de la lutte des classes entre une famille de prolétaires et une famille plus aisée, les premiers se sentant offensés par les seconds et envieux de leur train de vie qu'ils aimeraient bien avoir eux aussi. L'aspect psychologique est très bien développé via des personnages bien interprétés par une distribution convaincante comportant un Jérémie Renier incarnant un homme plutôt beauf et Julie Depardieu qui joue sa compagne et qui pousse son époux à les détester. L'autre couple est formé par Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy. Ce quatuor, auquel vient se greffer Benoit Giros et Ludmila Ruoso qui campent les amis des Caron, entretien des rapports amicaux sous lesquelles se cache en réalité du mépris. Des échanges soutenus par de bons dialogues. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français se veut sobre. Sa mise en scène est plutôt basique et cherche à servir son propos avant tout. Elle comporte tout de même quelques passages un peu oniriques très appréciables. Ce visuel sans fioritures est accompagné par une jolie b.o. aux notes douces. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Possessions, qui, en conclusion, est un long-métrage maitrîsant bien son sujet et qui mérite donc d'être découvert.
Je n'ai pas bien compris l'intérêt de ce film. On veut faire de ce fait divers sordide un symbole de la lutte des classes, ou c'est juste pour montrer des personnages antipathiques (un vrai concentré de beaufitude)? La société de consommation/consolation pousse à la jalousie, qui pousse au crime? Le capitalisme n'étant pas moral, il incite les gens à ne pas l'être? Peut-être que ce sont les messages du film, mais c'est présenté de manière tellement caricaturale que l'on oublie de compatir. D'ailleurs compatir pourquoi? Je le répète: les personnages (interprétés par Julie Depardieu et Jéremie Rénier) sont profondément antipathiques et se comportent comme des ploucs irresponsables, envieux et sans éthique. Et le fait que ce soit tiré d'un véritable fait divers ne change rien au manque de subtilité du film et à l'ambigüité de son message. De plus, en évitant de montrer la violence de manière frontale, le réalisateur édulcore son propos et fait ressembler "Possessions" à un banal téléfilm.
Film dramatique sur ce que peut provoquer la jalousie. Les acteurs jouent juste et la réalisation est réussie. spoiler: Allez savoir pourquoi la fin a été bâclée !!
Le problème pour ce film c'est que le fait divers a été tellement médiatisé que l'on sait dès la première image l'issue du film donc un grand dommage pour le suspens et cela diminue nettement l’intérêt pour le scénario et d'autre part comme on est plus souvent avec le couple tchti, peu d'attachement aux personnagees de la famille Castang , peu ou pas d'émotion vis à vis de cette famille montré sous un jour d'exploiteur ....
Voilà bientôt cinq ans que l’on attendait des nouvelles d’Eric Guirado. Son précédent film, Le fils de l’épicier, était une des bonnes surprises de l’année 2007. Cette fois-ci il s’attaque à une histoire vraie. Possessions revient en effet sur l’affaire Flactif qui avait défrayé la chronique en 2003. Un promoteur du Grand Bornand avait été assassiné avec sa femme et ses trois jeunes enfants par un de leur voisin. Le film retrace bien la progression dramatique de l’histoire : de la première rencontre au massacre, le scénario prend son temps pour mettre en place un suspens dont on connait déjà l’issue fatale. Mais malheureusement il prend peut être un peu trop son temps. Jusqu’à la dernière partie, forcément plus prenante, on s’ennuie un peu... La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-possessions-100807324.html
On se suit ce petit couple, d'un air plutôt septique. Puis, par leur jeu assez réalisme (et pourtant Julie D. n'est pas celle que je porte dans mon coeur^^). On sent une sorte de sentiment d'oppression et de menace (qui pourrait mener à la paranoia) qui va monter graduellement. LA réalisation, tout en étant inventive et plutôt bien mis en place. Teinte cette rélisation d'une poésie, d'un conte... auquel on ne voudrait ne pas avoir ouvert le livre. CAr, on a beau connaitre l'issue du scénario. LE film réussit à nous fasciner,, ou le tueur à complètement était métamorphosé (sans doute pour les biens du film). LE départ, partait donc ; convenablement. Mais sur la fin, l'ensemble perd de sa force et de sa pertinence. Ce qui empêche la chronique d'un fait divers (d'hivers^^) de se transformer en un film noir et percutant. Mais beaucoup de point négatif subsistent. Car traiter un fait divers, n'est pas une chose facile. Surtout quant on veut le faire bien et correctement. Alors qu'ici, le fait divers est présenté d'une façon ou la narration se veut plutot pauvre qu'autre chose. Sans que l'on n'y voit, quelconque intention. Il y a donc des bons points, mais quand même pas mal de choses ; qui aurait pu être vu autrement. MAis chacun ses opinions. Certes un peu longuet par moment, cela reste quan un film que l'on pourrait classifier de thriller. Qui, pour ceux ; qui apprécie le genre ; pourront peut être apprécier le style made in France. Qui est bien loin de ce que les Américains font.
Un film raté, malgré une première demie heure plutôt intéressante. Mais très vite on bascule dans une caricature grossière, et malsaine du monde des petites gens. Le couple Depardieu /Renier dérive dans une sorte d’hystérie, anti « richesse » assez incompréhensible et Jeremie Reigner un acteur que pourtant j’apprécie beaucoup ( voir sa magnifique interprétation dans le tout récemment nommé au César« Ni le ciel , ni la Terre » ), ici il perd les pédales et transforme son personnage en un psychotique allumé. C’est bien qu’il bien ait pris 10 kilos pour faire le film, pour nous démontrer « la mauvaise alimentation » des pauvres, mais il met aussi 10 kilos de trop dans son jeu sur théâtralisé. La cause en revient sûrement au metteur en scène Eric Guirado, le directeur d’acteurs, car Renier n’a pas pu se tromper tout seul. Du coup l’histoire (pourtant inspiré du fait réel du Grand Bornand ) perd toute sa crédibilité. C’est dommage parce que le couple Lucien Jean-Baptiste /Lamy est excellent, jouant d’une manière effectivement très Chabrolienne , avec la palme à Jean-Baptiste magnifique dans ce contre emploi. Leur deux personnages sont ambigus inquiétants, troubles, pas manichéen comme le personnage de Renier . La qualité image est très soignée, très propre, avec des interstices en floutés très intéressants. C’est dommage d’avoir autant loupé le personnage principal, car cela aurait pu être un bon film.
Très bonne reconstitution d'un fait divers réel , celui du meurtre d'une famille dû à la jalousie. Jérémie Rénier interprète superbement ce rôle de "beauf total" , sans aucune éducation et sans repère du bien ou du mal , qui malheureusement est bien représenté en France, en nombre. 3 étoiles.
Sur un sujet d'actualité et à partir d'un fait divers, l'affaire Flactif, Eric Guirado continue dans son troisième film d'explorer la place des sans-grades dans la société française d'aujourd'hui. Pour nous parler de cette guerre entre pauvres et riches, nous suivons une brochette de comédiens (Julie Depardieu et Jérémie Rénier en prolos et, dans des rôles plus secondaires, Alexandra Lamy et Lucien Jean-Baptiste en nouveaux riches. Le film déroule gentiment son histoire, à la manière d'un bon téléfilm. "Possessions", histoire de jalousie, opposant riches et pauvres et se terminant tragiquement pour les plus aisés, aurait pu être un film subtil sur une société à deux vitesses qui méprise les plus faibles. Mais que voit-on à l'écran? Toute une série de clichés qui alourdissent considérablement le propos. Les pauvres sont moches, boivent de la bière, n'ont aucune culture et sont mal élevés. Ils ont des voitures qu'ils "tunisent" à mort(je ne sais pas si cela se dit quand on pratique le tuning sur sa caisse), ils ont des enfants qui perturbent les classes et arrondissent leurs fins de mois en revendant des GPS tombés du camion. En opposition, bien sûr, les riches sont souriants, boivent du champagne à gogo, tirent des feux d'artifice et roulent en 4x4 haut de gamme. S'ils sont sympas, c'est que ce sont des arnaqueurs qui ont des choses louches à cacher, l'argent étale camoufle bien sûr des agissements plus opaques. Chez moi, cela a produit l'effet inverse voulu par le réalisateur (enfin je l'espère), j'en suis arrivé presque à plaindre les riches.... Julie Depardieu a beau froncer les sourcils pour dire combien elle est jalouse et qu'elle ne les aime pas ces salauds pétés de thunes, on n'y croit pas beaucoup. Alors que le film est sur le mode très lent, la jalousie m'a semblé monter trop rapidement pour être crédible. Même si la tension est d'un autre ordre sur la fin du film avec la prise de conscience de ces pauvres héros, le spectateur est quand même dans l'attente du générique pour pouvoir rentrer chez lui. Il faut noter cependant la performance de Jérémie Rénier, La fin sur le blog http://sansconnivence.blogspot.com/2012/03/possessions-de-eric-guirado.html
La pléiade d'acteurs, petits et grands, choisis par Eric Guirado, apportent un attrait supplémentaire au film, dont l'intérêt est de nous montrer l'évolution crescendo des pulsions criminogènes d'un couple socialement frustré. Le problème est que le réalisateur français adopte un rythme très lent, et procède par touches très minimalistes. Choix, qui sans amener franchement l'ennuie, produit un effet léthargique, qui engourdi le spectateur, même quand celui-ci sait que se produit l'horreur. Un même traitement avait pourtant bien réussi au " Fils De L'Epicier". Sans doute parce que le traitement psychologique des personnages y était plus en phase avec l'action. Ici, même si l’on sait que les faits sont réels, la transformation des frustrés en ignobles infanticides doublés d'intrigants ne semble, à l’écran, pas tout à fait crédible.
Le terrible fait divers dont l'histoire s'inspire est réduit à un amas de clichés sur les tensions sociales riches/pauvres. C'est tellement caricatural et outré qu'on se demande qui peut bien croire à ça sans anticiper le drame final. Le pire étant l'interprétation désastreuse de Jérémie Rénier et Julie Depardieu qui osent un accent du nord risible et ne sont jamais crédibles en beaufs. Ils sont pris en flagrant délit de caricature forcée et insultante. Le conflit social est brassé à la va-vite, simplifié, sans complexité. Et dire que Chabrol traitait du même thème dans son brillant "La cérémonie"...
Raconter l'affaire Flactif sans basculer dans le voyeurisme n'est pas chose aisée, surtout lorsque notre compréhension de la vérité n'est liée qu'à l'enquête et ce qu'on en a déduit. Fidèle à l'histoire vraie (à l'exception de l'époque, ce qui est finalement logique), Possessions est surtout un jeu d'acteur solide entre deux familles que tout oppose et dont l'issue sera, on le sait d'avance, fatale. Les lacunes du film sont peut être un peu aussi sa force : on n'explique pas grand chose parce qu'on ne sait pas grand chose. Une fin expédiée qui aurait par ailleurs méritée meilleur traitement fait chuter la qualité de l'ensemble.
Tiré de l'histoire vraie de l'Affaire Flactif. Une histoire troublante et effrayante qui nous montre une confrontation culturel et social entre deux familles différentes. Entre la jalousie, la frustration et le monde de la consommation. La tension monte peu à peu, jusqu’à la fin tragique qu'on connait. Jérémie Renier est incroyable, Julie Depardieu est étonnante, Lucien Jean-Baptiste joue bien et Alexandra Lamy livre une bonne prestation.