Airs de documentaire porté par 3 portraits de femmes singuliers. Un bobo parisienne coincée dans sa vie monotone, pour ne pas dire mer*****. Deux étudiantes se prostituant pour subventionner leurs études; l'une garde les pieds sur terre, l'autre semble se noyer dans le faste. Jusque là, sous le prétexte maladroit d'une journaliste les interviewant pour construire un article sur ce phénomène peu mis en avant, tout va à peu près. D'autant qu'on se rend compte qu'au final, être mère au service de tous les hommes de la famille (ménage, cuisine ou encore massage de pieds repoussants), c'est pas un peu de l'exploitation de corps ?
Parce que, malgré les efforts de réalisation (Lola dans un cadre naturel car est elle même sobre contre Alicja dans un cadre opulent car les rentrées d'argent cette activité lui cachent les tourments psychologiques, ou l'accord des vêtements au décor pour que la femme s'y intègre à merveille), c'est maladroit.
Ce long-métrage expose les tenants de cette activité mais au final peu les aboutissants tels que les dépenses à outrance ou le rapport aux substances peu licites. A la place on nous balance des scènes obscènes à la pelle; c'est bon, on a compris qu'être prostitué c'est peu ragoûtant, pas besoin de nous forcer à voir du vioc se faire plaisir toutes les 10 minutes. Sans compter les métaphores culinaires grossières à souhait : hmmm de la bonne coquille Saint Jacques humide et gluante... bref. On finit par vite tourner en rond, surtout qu'à la fin, bah, notre journaliste semble reprendre sa triste vie comme si rien n'avait eu lieu.
C'est assez bien joué dans l'ensemble, juste le rire de Juliette Binoche qui me terrifie toujours autant et le regard de cougar d'Alicja dans son appart qui finit par devenir ridicule tellement elle force. Et le fils aîné, dites moi que c'est une caricature svp.
Des intentions louables en somme, une volonté d'exposer le quotidien de (sûrement nombreuses) jeunes femmes devant se prostituer pour arriver à joindre les deux bouts. Néanmoins, la dimension documentaire prend rapidement le pas sur ce qu'est censé être ce long-métrage à l'origine; un film avec des personnages singuliers. On expose de nombreuses facettes de cette activité, mais toujours fugacement et maladroitement, on ne va pas se le cacher; quoi de plus banal que de procéder à des interviews pour découvrir leur parcours ? On dirait aussi que ce thème était un prétexte pour montrer des paires de fesses toutes les 10 minutes, heureusement que ça ne dure qu'1h30...