Rejoignant le cortège des très déçus, je confirme la nullité de ce film, qui promettait pourtant. On ne comprend pas où veut en venir la réalisatrice, on ne saisit pas son propos. Les pseudo métaphores (le frigo qui ne ferme pas, les coquilles, les petites blessures...) n'éveillent rien, tellement c'est lourd. Les seuls instants climactiques sont
Joanna Kulig qui se fait pisser dessus en pelotant ses gros nichons avant de chantonner Les Feuilles mortes sur un canapé avec un vieux mec à poil à la guitare; Juliette Binoche filmée en gros plan fixe qui se branle sur le sol de sa salle-de-bain; Anaïs Demoustier qui se fait enfoncer, sans qu'on n'en voit rien, une bouteille dans le fion par un vicelard idiot sur le coin d'un lavabo.
C'est lent, long et creux. Au bout de 45 minutes, toujours rien, rien même de choquant! Platement, ELLES nous montre le portrait languissant d'une bourgeoise parisienne déjà mûre, riche, plutôt coincée, bloquée dans une vie bien réglée, peu épanouissante, qui fait un reportage interminable sur deux jeunes escort girls à la base étudiantes, ce qui la trouble quelque peu et lui fait lentement lâcher prise. Mais il ne faut pas s'attendre à un quelconque bouleversement! Les réactions du personnage principal sonnent faux (ou alors c'est que la bourgeoise est vraiment conne) et cela déteint sur la qualité de jeu de Binoche, qui paraît mauvaise. On voit cette Anne chez elle faire la cuisine, le ménage, songer, taper son reportage au bureau, aller aux chiottes, mais tout ça n'a pas d'intérêt. Anaïs Demoustier répond à la journaliste avec un masque de pudeur, preuve qu'Anne ne perçoit rien du réel: comment peut-elle alors le percevoir? La réalisatrice fait croire que ces deux jeunes femmes racontent tout, ce qui est faux. Ça ne tient pas debout. C'est en outre soutenu par une visée prétentieuse. Les images manquent d'audace comme de beauté, les dialogues restent chétifs, plats, le rythme évanescent. Quel gâchis, surtout pour Joanna Kulig, dont on perçoit un vrai talent. Bref, un ratage.