Une journaliste rencontre deux jeunes femmes qui se prostituent pour payer leurs études. L'une est Française, l'autre étrangère. Là, on nous présente comme postulat de départ que c'est forcément horrible, qu'elles ont nécessairement du mal à se regarder dans un miroir, voire même qu'elles doivent penser que tous les hommes sont des salauds de la pire espèce. Binoche, qui incarne la journaliste, nous véhicule de manière plus ou moins fine ces impressions qui sont les siennes avant même que les interviews n'aient débuté. Sauf que, il n'en est rien. Les filles n'ont pas forcément fait ça par choix, mais elles ont bien choisi de continuer, même une fois que leur compte en banque était costaud. Pourquoi ? L'argent ; le train de vie. Avoir le sentiment de toute-puissance. Oui, mais si elles font ce choix, c'est aussi parce que le travail effectué n'est pas si horrible que ça. Et au final, que nous dit le film ? Et bien, pas grand chose, car il se refuse à une quelconque prise de position. Il dit à peu de choses près "ça peut être difficile, mais pas forcément. Les hommes peuvent être de gros pervers, mais ils sont souvent gentils". Super, on en apprend beaucoup dis-donc ! Restent des scènes, assez nombreuses, de sexe, qui sentent l'amour. Et c'est surement l'aspect le mieux traité du film. Les hommes qui sont là ne cherchent pas seulement l'acte physique, mais de l'amour. Voilà qui est finement évoqué par une prostitué qui fait remarqué que son plus grand étonnement dans ce travail a été de constater à quel point les hommes avaient besoin de dialoguer, de vider leur sac au sens propre comme au sens figuré, ou alors au sens sale comme au sens propre dans l'ordre (oui, je m'amuse, là). un manque de parti pris qui pénalise le film.