Après avoir vu ou entendu parler des enfants découvrant la mer derrière le mur de Gaza, ou bien du prisonnier de Gantanamo qui s’invita un jour à Disneyland, voir Faites le mur pour en apprendre plus sur Banksy pouvait être à la fois une bonne et une mauvaise idée. Mauvaise idée si on souhaite voir enfin Banksy expliquer, face caméra et à visage découvert de préférence, le sens de son engagement. Bonne idée, excellente même, si on veut être les témoins d’une nouvelle arnaque, au bon sens du terme. Car Faites le mur ne traite pas vraiment de l’œuvre de Banksy, au sens où le réalisateur s’efface volontairement. Ce documentaire a en fait plus d’un tour dans son sac et c’est là qu’il est intéressant, car il déroule son propos l’air de rien. Au premier plan, c’est un passionnant témoignage d’artistes de l’ombre, fait de la succession de morceaux de vie d’autres icônes du street art capturés par Guetta. Mais plus en profondeur, le film est un « documenteur ». Avec le « personnage » de M. Brainwash, Banksy fait un pied de nez à ceux qui voulaient percer son mystère. Quand Faites le mur met en avant un artiste qui se fabrique en pompant les autres, qui affirme sans honte être celui qui réinventera Warhol, c’est là qu’on se demande si tout le film n’est pas le dernier des 400 coups de Banksy. Arnaque ou pas arnaque ? En tout cas, si c’en est une, on est ravis de s’être faits avoir.