Passer du Survival au Blockbuster était somme toute très commun, mais en revenir par le suite à la série B peut paraître plus anodin. N’empêche, que le deuxième opus ayant été bon ne change rien au fait que Pitch Black était meilleur, de là la réjouissance de retrouver un Riddick plus intime. Le budget ayant été revu sacrément à la baisse, le projet n’étant maintenant plus porter que par le réalisateur, David Twohy et l’acteur, Vin Diesel, il aura fallu composer avec le financement à disposition. Si la technique d’un retour sur une planète désolée et la limitation des personnages et des décors aura permis de réduire les coups de production, rien n’aura finalement atténué le fait qu’ici, l’on ressent tout le long de métrage cet handicap financier qui force l’équipe technique à prolonger ou constituer leurs arrières plans façon aquarelles et autres compositions artistiques dénotant souvent avec la haute définition.
Alors que dans un premier temps, Riddick affronte les forces naturelles d’une planète hostile, séquence à la fois réjouissante et limitée, l’histoire de répète bien vite lorsque débarquent dans leurs vaisseau des gros durs qui en veulent a notre homme. Une fois encore, l’homme n’est qu’un pion alors que la nature se déchaîne. Ce n’est pas ici l’obscurité qui fait apparaître les monstres mais la pluie. Tout part en vrille lorsque éclate la tempête et tout le monde doit collaborer, non sans victime. Les. Alors que Pitch Black composait une remarquable série B non onéreuse et originale, ici, David Twohy semble bien emprunté pour poursuivre sur sa voie imposée. Alors que parfois le film prend une vitesse supérieure, il rétrograde d’emblée pour redevenir une série B dispensable qui mange dans les râteliers d’un succès passé.
Dommage, d’autant plus que le personnage de Vin Diesel en impose. Certes, tout le monde n’apprécie pas l’homme qui voit la nuit, mais n’empêche, le potentiel d’un tel personnage ne se mesure pas. Ici mal servi par le scénario, Vin Diesel s’embourbe en en déblatérant son lot de discours lourdauds, en faisant de son personnage une parodie, une caricature de ce qu’il fût deux fois précédemment. Le public reste pour autant le minimum captivé par la prestance imaginaire qu’impose aux chasseurs de primes les talents du fugitif, surhomme extralucide qui lorsqu’il s’y met, fait d’énorme dégâts, en références aux héros et anti-héros d’action des années 80. Les amateurs apprécieront sans doute l’humour déployé alors même que la franchise s’avère nettement plus sanglante que par le passé, d’où quelques séquences gores plutôt amusantes, en référence à la mort brutale de l’une des grandes gueules du film.
Bref, malgré l’optimisme et la persévérance de David Twohy et Vin Diesel, qui investissent là de leurs propres poches, le temps passe et ce troisième opus de la franchise Riddick n’est que l’ombre de ce qu’il aurait pu être, sans que sa forme, le survival, ne soit remise en cause. Avouons tout de même l’attrait d’un tel film, jamais prétentieux et offrant son lot de bastons, le tout sur une planète désertique pour le moins surprenante. Alors que j’évoquais plus haut les aléas d’un manque de budget certain, niveau visuel, le film n’est pas pour autant dénué de quelques touches graphiques intéressantes et de quelques petites inventions intelligentes. Si dans le fond, Riddick, version 2013, est décevant, il reste cependant un divertissement honnête. Prenons au moins ce que l’on nous offre. 08/20