Cela fait longtemps maintenant que je connais le cinéma de Malick et que je l'aime.
Les gens qui me connaissent savent à quel point j'aime ce qu'il fait, mais ce n'est pas pour autant que je vais adoré chacun de ses films, même si c'est le cas.
A chaque fois que je revois un de ses films c'est toujours d'une manière différente.
Mon attachement à son cinéma est toujours intact même si pour The tree of life le sentiment général dans la salle m'avait influencé, ben oui en même temps on ne peut pas se concentrer sur un film quand des gens parlent ou quittent la salle, j'avais fait l'erreur de me rendre dans un multiplex et les gens deviennent vite désagréables quand rien ne se passe comme ils s'y attendaient.
Bref, la leçon a été profitable cette fois-ci je vais dans un cinéma indépendant, de toute façon il n'y a pas trop de choix étant donné que le film est projeté dans un seul cinéma chez moi au lieu de trois ou quatre pour The tree of life, celui-ci il ne profite pas de l'effet Cannes et c'est tant mieux.
Je raconte ça pour dire que c'est curieux, mais regarder un Malick ça se prépare et avant de voir ce nouveau film que j'ai tant attendu, j'ai eu peur de ne pas aimer, mais finalement mes craintes se sont vite dissipées.
L'ombre de l'immense "Tree of life" plane sur celui-ci et c'est cela qui me faisait peur aussi.
Comme d'habitude des petits frissons avant d'entrée dans la salle pour un film du maître.
Peut être son film le plus libre, le plus authentique même s'ils le sont tous, mais celui-ci à un niveau supérieur.
C'est aussi le plus fragile, le plus simple et le plus auto-biographique car l'histoire évoque une période de la vie riche de Malick.
Ce nouveau film est une méditation sur l'amour.
L'amour entre un homme et une femme venant de pays différents et ayant traversé des épreuves différentes.
L'amour déçu d'une femme seule qui tente de faire survivre son ranch.
L'amour de la terre incarnée par Ben Affleck qui cherche à comprendre d’où viennent toutes ces blessures qui sont infliger à la nature
L'amour du divin avec ce Prêtre bienveillant qui se cherche.
L'amour de la liberté, de la vie avec cette jeune Italienne.
L'amour paternel et maternel avec l'enfant.
L'amour des gens ceux qui souffrent, ceux à qui on prend leurs maisons, ceux qui sont contraints.
L'amour de la vie avec cette caméra qui bouge et est attiré par tout ce qui l'entoure avec un regard curieux.
L'amour du cinéma: les mouvements, le silence, la beauté, la simplicité.
C'est une expérience rare dans le cinéma comme tous les films du maître.
Certain décrive celui-ci comme étant naif, moi j'y vois tellement de simplicité et d'originalité dans un sujet pourtant si compliquer, car le film parle des relations amoureuse.
Le personnage principal "Marina" est une femme qui souffre et on l'apprend dès le début dans une jolie scène qui se déroule dans un appartement à Paris ou sa fille Tatianna lui demande pourquoi elle est si triste?
C'est une femme qui se cherche elle est tourmentée par un voile d'illusions et par son passé et elle doit lutter contre ça, afin de ne pas briser son couple. Quand elle rencontre Neil elle le voit comme une sorte de sauveur, ce qui n'est qu'une illusion.
Voilà pourquoi son histoire avec Neil va échouer.
Je ne vois aucune naïveté, mais plutôt une nouvelle belle leçon de vie!
J'apprends toujours beaucoup de choses quand je vois un de ses films et plus encore avec "A la merveille".
"Il faut prendre des risques dans la vie le risque d'échouer, le risque d'être trahie car celui qui ne fait rien , celui qui cache son talent, celui-la dieu ne le reconnait pas."
C'est beau et c'est vrai!
Et puis surtout quelle liberté vraiment ça me laisse sans voix.
J'aime la trajectoire qu'il prend aujourd'hui.
C'est un poème, une symphonie, une caresse.
Tout ces corps qui dansent, chantent, se touchent et la mélodies des langues avec le Français, L'Anglais, L'italien, l'Espagnole, le Latin.
Toute cette lumière.
La musique.
C'est pleins de vie, de sincérité, de tendresse et d'authenticité.
Vraiment je suis totalement conquis, j'ai ressentie quelque chose de très fort.
Et puis c'est la première fois qu'il filme le monde moderne et j'en suis très heureux, il y a tellement de chose à faire.
Sa sensibilité et sa force de rentré un peu dans l'âme du spectateur sont demeurés intactes.
Et ce que je préfère ce sont ces petits moments qui n'ont l'air de rien, mais qui pourtant évoque tant de choses comme par exemple ce plan très court d'un rosier qui est attaqué par la neige et le froid et qui malgré cela résiste.
Personne ne fait attention à ce genre de détail, mais pour moi c'est encore cette dualité dans la nature si importante dans son cinéma, mais c'est surtout une image qui sert d'illustration à cette merveilleuse méditation sur l'amour.
J'y vois l'amour à travers cette rose, l'amour qui résiste au temps et à la violence des attaques extérieurs.
Javier Bardem dans le film dis que nous devons toujours lutter contre nous-mêmes, voilà une simple phrase qui en dis beaucoup.
Le génie de Malick c'est de laisser une libre interprétation aux spectateurs.
Liberté c'est bien le mot qui correspond le mieux au réalisateur tant il ne sait jamais laisser embobiner, il a toujours fait ce qu'il voulait et quand il le voulait au point d'en déconcerter beaucoup, mais au final ses collègues l'admirent énormément pour cela.
Et c'est une nouvelle fois ce qui ressort de "A la merveille" bien que expérimental il adopte une autre forme de liberté avec le récit une forme que Malick a commencer à travailler avec "The tree of life".
Il réinvente sans cesse.
Son amour du cinéma est tellement évident, d'ailleurs je me souviens d'une phrase qu'il avait dit lors de son seul entretien aux journalistes à propos du cinéma: Il y a tant à faire : c'est comme si nous étions sur le territoire du Mississippi, au XVIIIe siècle. Pour une heure, pour deux jours, pour longtemps, les films peuvent provoquer des petits changements de coeur, ces changements qui reviennent à la même chose : vivre mieux, aimer plus.
Et c'est bien le sentiment que me procure ses films, que demander de plus?
Je vais laisser faire les gens qui savent écrire et faire des véritables analyses (Oups est-ce possible sur Allocinée?) parce que tout ce que moi j'ai à dire c'est encore une fois merci à Malick, vous me faites voyager, vous me bercer, vous me faites prendre conscience des choses simples et belles qui nous entourent.
Je vous aime.