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    A la merveille
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    266 critiques spectateurs

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    Matis H.
    Matis H.

    24 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 janvier 2017
    "The Tree of Life" est une oeuvre immense qui m'a marquée comme rarement un long-métrage ne l'avait fait.

    Dire cela n'est pas une vaine intention de me rendre crédible par un argumentaire ayant pour unique ligne directrice : "J'ai aimé ce qu'il faisait avant, donc si je n'aime pas cela c'est que le problème vient de lui".

    Cela serait d'une idiotie abyssale tout en étant un point de départ d'une grande vacuité.

    Non, commencer par là me permet de faire comprendre que ce n'est en aucun cas les intentions formels ou thématiques qui posent problème avec "A la Merveille", mais bien l'exécution de ces intentions par un cinéaste qui semble avoir oublier, l'espace d'un court instant, comment faire du cinéma.

    Tout était pourtant là : un récit d'une grande simplicité mais à la portée universelle évidente, des thématiques chères à Malick (L'amour et ses difficultés, la religion etc), tout en persévérant dans la lente disparition de la narration, et il serait possible de continuer comme ça pendant encore longtemps.

    Malheureusement, Malick semble avoir réalisé "A la Merveille" pour lui, et uniquement pour lui.

    Le long-métrage est complètement opaque émotionnellement car il ne nous laisse jamais à rentrer dans son film, ne crée jamais la moindre brèche dans laquelle il serait possible de s'engouffrer afin d'être touché, ou tout du moins concerné par cette amour mis à mal.

    On se retrouve donc face à une succession d'images, qui sont certes d'une grande beauté, et dont les idées de mise en scène sont indéniables, comme ces cadres qui séparent un couple qui ne se comprend plus mais qui continu d'être le miroir l'un de l'autre, mais cela reste une succession d'images tout de même, face auxquels on ne ressent rien.

    Qu'il s'agisse des acteurs, avec un Ben Affleck inexpressif, ou le montage, qui coupe avant même que la moindre émotion ou piste de réflexion ne puisse naître, dans une volonté de déverser son flot d'images le plus vite possible, rien ne semble être concerné ni par ce qui se déroule ni par nous.

    Impossible alors de ressentir autre chose que la désagréable impression que les scènes se suivent, sans que l'on s'y intéressent, mais sans qu'elles ne s'intéressent à nous non plus, le tout surplomber (pour ne pas dire "plomber") par une voix-off ahurissante de prétention tant elle est plus proche de la parodie philosophique que du poème élégiaque.

    Enfin, "A la Merveille" démontre tout le problème de l'abandon par un cinéaste, pas celui de la narration, qui peut dévoiler une force inimaginable, mais bel et bien celui du spectateur.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 22 août 2013
    A un moment dans le film l'enfant dit "j'ai envie de quitter cet endroit tout les deux, il manque quelque chose" C'est un peu le sentiment que j'ai ressentie pour ce film car je l'avoue c'est un film plutôt réussit qui m'attire et ou j'en tire une réelle approche artistique mais c'est si la beauté de la photographie et la patte de Malick reste la profondeur philosophique elle est plus bancale, il manque quelque chose pour recréer en moi la chaleur de l’apocalypse (les moissons du ciel) la terreur de la guerre (la ligne rouge) l'amour de la découverte (le nouveau monde) ou l'importance du souvenir (the tree of life) ici nous avons une description de l'amour (qui reste énormément présente sur les films de Malick) mais la vision est pour moi moins sincère qu'a l'habitude ce film est a parfaire ! ce qui est peut être une vision philosophique de l'amour est ce la le but de ce film ? seul Malick peut le dire !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 avril 2014
    Un film malmené par beaucoup, mais que j'ai trouvé pour ma part, oui... être une vraie merveille !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 janvier 2015
    Terrence Malick nous offre avec A la Merveille une histoire d'amour assez étrange entre doute et passion.Cette histoire est raconté avant tout avec l'image et non avec du bla bla,ce qui pourra rebuter certaines personnes,mais ce n'est pas vraiment l'histoire qu'on vient chercher dans ce film mais plus une connexion entre les voix off des différents personnages et des images magnifiques qui sont là pour illustrer ces voix off.Tout comme dans The Tree of Life (que je considère comme un chef d'oeuvre),il n' y a pas de réelle ligne directrice,la mise en scène est pratiquement la même.Ce film est bon,les acteurs jouent très bien,les images et la musique sont magnifiques,mais il y a quelques longueurs par ci par là et il manque un petit quelque chose que j'avais trouvé dans The Tree of Life et qui n'est pas dans A la Merveille...
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 29 mars 2013
    En quelques mots : J'ai adoré la BA avec sa superbe musique et ses beaux plans. Terence Malik oblige, il ne se passe NADA. Ah si, la fille tourne sur elle même comme une cassos partout. C'est tout. Rachel McAdams fait un caméo quoi tellement elle ne sert à rien ;( Elle a quand même droit à de très beaux plans dans des champs de maïs qui sont vraiment extraordinaires.

    Après j'ai pas grand chose à dire. Un bon défilé d'images, de plans, de couleur. On entend du français, de l'anglais, de l'espagnol... Sinon pas vraiment d'histoire, c’est long, c'est chiant. Mais bon, c'est beau !
    ptitarya
    ptitarya

    58 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 17 juillet 2014
    C'est quoi cet ovni ? Nan franchement qu'est ce que je me suis fait chier, rarement j'ai eu cette sensation. Par malheur il était assez tard donc pas le temps de commencer un autre film mais j'ai clairement décroché. Il reste somme toute de temps en temps de belles images de paysages, surtout de beaux levé et couché de soleil. Mais bon ça reste à dormir debout. Je ne peux rien dire de la performance des acteurs, je n'ai pas assez suivi le film pour.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 mai 2013
    Une poésie en vidéo , je ne suis vraiment jamais déçu par Malick. Il y quelque chose qui se passe quand je plonge dans ses films. La lumière est magnifiquement gérée, le jeu naturel des acteurs est totalement crédible. On peut facilement se mettre a leurs place. En un mot c'est Humain ! Bravo !
    Jean P.
    Jean P.

    9 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2013
    Difficile de pondre une critique pour ce film. Les films de Terrence Malick se regardent un peu comme des poèmes, on y va plutôt pour vivre une expérience, être ému (aux larmes), un peu comme on peut l'être en contemplant un beau tableau. Malick reste un cinéaste à part, un des seuls à pouvoir entreprendre ce genre d'expérience. C'est du Grand cinéma.
    SpiderBaby
    SpiderBaby

    44 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 novembre 2013
    Un Malick bâclé -d'habitude il met 20 ans pour réaliser un film, pas 6 mois- avec un Ben Affleck tellement bodybuildé qu'il peut même plus actionner ses bras.
    stebbins
    stebbins

    506 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mars 2013
    Entre fièvre et contemplation : Terrence Malick enchaîne ses plans en filmant comme personne. A la Merveille porte bien son titre puisqu'il n'est rien de moins qu'un beau film. C'est déjà beaucoup : images resplendissantes lavant littéralement les yeux, actrice principale à se pâmer, utilisation de la musique remarquable... L'aboutissement formel du cinéaste, à mon humble avis. En paradoxe ce nouveau long métrage malickien semble ne rien raconter, ou du moins éprouve d'énormes difficultés à structurer son propos : comme si le réalisateur se cachait derrière ses belles images pour masquer l'indigence de son récit. Certains voient dans A la Merveille une filiation avec The Tree of Life, notamment pour la dimension mystico-spirituelle... Possible. Mais là où la Palme d'Or 2011 présentait une vision générale de l'humanité pour mieux tomber dans l'écueil du fourre-tout ultime le nouveau Malick trouve son unité dans l'intimité d'un couple. Résultat : A la Merveille s'avère bien davantage prégnant que le précédent, en dépit de la pauvreté du scénario. Mon préféré, étrangement...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 mars 2013
    La vie, expérience de l'Amour, séjour en Amour

    Ce texte est la traduction en français de mon compte-rendu pour des amis anglophones faite au retour de sa projection le 2 septembre. Il n'est jamais trop tard pour la poster sur Allociné..

    "Nouveau né. J'ouvre les yeux.
    Je fonds. Dans la nuit éternelle.
    Une étincelle.
    Tu m'as sortie des ténèbres.
    Tu m'as ramassée de terre.
    Tu m'as ramenée à la vie."
    Le film s'ouvre sur quelques plans de caméra vidéo de mauvaise qualité, semblable à de la VHS, dans Paris. Puis dans le TGV.
    Marina vient juste de rencontrer Neil.

    Ils semblent dans un amour partagé. Ils semblent commencer une vie ensemble en France, à Paris.
    Après quelques minutes, ils sont dans un Mont Saint Michel désert.
    "J'ai monté les marches... vers la Merveille"
    "I went the stairs ... to the Wonder"

    Tout le film continuera ainsi, de la même manière que ces premiers moments: le film est plus conduit par la narration que le précédent, et ce sont les voix-off qui conduisent cette narration, elles expliquent souvent les sauts, les trous comme les mots d'Holly le faisaient dans Badlands (La Balade Sauvage). Mais elles continuent tout en même temps de poser des questions.

    D'une certaine manière, c'est un mélange complexe du Nouveau Monde et de The Tree of Life. Sur un plan esthétique, il y a des scènes qui sont de façon frappante, similaires à certaines de The Tree of Life.
    Neil grimpe une colline ... comme Jack adulte, dans son esprit, grimpait dans le désert... (La différence est évidemment que ces scènes ne sont pas imaginaires)
    Des petites vagues sur l'eau....
    Des ombres en contrejour dans une autre pièce. Des voiles de rideau. Des visages dans ces voiles.
    Des enfants jouant à l'école..
    Marina qui prononce "L'amour nous fait un, deux, un" qui fait écho à une voix off de Pocahontas.
    Les mots de Quintana "Help me not to pretend.. Pretend feeling I don't have" qui font écho à la fois à une prière de Pocahontas dans le Nouveau Monde et à la prière de Jack.
    Le "Je te suivrai. Où que tu ailles" de Marina qui fait écho à la promesse de Mrs. O'Brien de fidélité à Dieu.
    Mais tout à la fois, nous entendons, nous suivons une histoire, comme nous avons suivi une histoire dans le Nouveau Monde. Et une histoire dont, ce qui semble être initialement le thème principal, est similaire au Nouveau Monde (une histoire d'amour

    La Marina heureuse, la Marina amoureuse est montrée et filmée comme un personnage aussi fantasque (ou peut-être plus encore) que Pocahontas heureuse, jusque dans les gestes (qui pourrait aider à perdre quelques spectateurs, puisque ça semble irréaliste d'une femme de notre époque... mais la mémoire -- puisqu'il semble que le film soit destiné à être perçu comme des souvenirs, comme dans TToL -- sélectionne le meilleur, le mémorable, "the outstanding" dans les moments heureux).
    Et la Marina désespérée est filmée en un personnage égaré similairement à la manière dont était filmée Pocahontas en son désespoir.
    Mais ce ne sont pas les seules facettes du personnage de Marina.

    Au contraire, Neil est filmé principalement à la façon d'un Mr O'Brien (et pas vraiment comme Sean Penn, malgré quelques similarité esthétiques évoquées plus haut.
    Nous le suivons enquêtant près de machines, près et dans l'eau, comme nous avons suivi Mr O'Brien dans l'usine. Nous le voyons chez l'avocat.
    Bien qu'il ait du dialogue, bien qu'il ait de la voix off, bien que nous le voyons si souvent, nous savons si peu de ce qui le mène.
    Ce que nous avons, ce sont des personnages (principalement Marina, et Jane) qui nous parlent de lui, de la vie, des sentiments à ses côtés. Comme Mr O'Brien, nous savons plus à son sujet par ses gestes, que par ses mots : ils est filmé dans certains scènes comme un homme souffrant, mais dans ces scènes, qui révèlent tant du personnage, il est vu à distance ou comme une forme noire, une ombre dans le contrejour. Comme Mr O'Brien dans les bois, ou comme son ombre à sa porte.
    Marina à un moment de leur histoire dira de lui "Il y a des gens qui n'ont pas le courage de mettre fin aux choses. Ils laissent les autres le faire pour eux."
    D'une certaine manière, cette opinion sur Neil pourrait résumer la façon dont il est filmé. Mais cette phrase ne résume pas le personnage complexe qu'il semble être.

    Et pourtant, nous voyons son visage si souvent, probablement autant que nous voyons Marina, peut-être plus.
    Il a été écrit que Ben Affleck n'avait pas le "lead". Mais il n'est pas non plus un personnage secondaire. Il partage la lumière, le lead, tout en étant aussi une ombre. Il est une ombre, tout en nous donnant des voix off. Tout en ayant des lignes de dialogue.
    Il est en fait l'astre autour desquels les personnages gravitent.

    Ce qui est frappant en fait, et ce qui rend le film différent dun simple mélange du Nouveau Monde et de The Tree of Life c'est la somme énorme de voix off. Et combien, je l'ai déjà dit, cela mène la narration, combien cela narre l'histoire au contraire du Nouveau Monde.. tout en parvenant dans le même temps à être tout autant interrogatif, introspectif, philosophique (probablement même plus en quantité

    Durant peut-être la moitié du film, ou peut-être les deux tiers, pour un spectateur ordinaire (mais aussi pour un spectateur plus au fait de l'oeuvre de Malick) l'histoire ne semble pas articulée. Quel est le rôle, le sens de la futilité de l'histoire, pourquoi suivons-nous leur vie? En quoi cela nous concerne, de manière plus profonde que l'histoire? En quoi la crise de foi du Père Quintana est liée à tout ça? Et les extrêmes du personnage de Marina, peut-être, n'aident pas le spectateur ordinaire à se connecter avec l'histoire.

    Et puis, tout soudain s'éclaire.. (tout au moins pour moi)
    L'amour est ce qui lie tout cela, qui connecte tout cela.
    Terrence Malick nous montre l'amour sous ses multitude de forme, et comment il peut-être difficile de les faire coexister en nous-même en tant qu'être humain. L'amour entre un homme et une femme, l'amour entre deux parents, une mère et sa fille éloignée, l'amour en tant que désir, la chair, l'amour dans la haine, l'amour des les disputes parfois violente, l'amour dans le pardon, l'amour en tant qu'amour de Dieu, l'amour dans l'aide aux autres, qui soient-ils, prisonniers, personnes mourants, agée..

    A un moment, auparavant, Marina avait demandé, "Où sommes nous quand on est là"..
    Où sommes nous tous, finalement... En ce que nous expérimentons dans l'instant même, la vie... Sommes nous destiné à être plus heureux maintenant en cette vie où un autre "moment"..

    La réponse pour Malick est que nous sommes là pour expérimenter l'Amour. L'Amour qui est la voie, le chemin vers ce que Malick poursuit dans toute son oeuvre: voir, percevoir l'éternel partout, dans chaque instant, en percevoir la bénédiction.
    A propos de cela, le Père Quintana dira, dans une foi finalement renouvelé: "We (Men?) are meant to see you"
    Quelques un des derniers mots, prononcés par Marina, "L'amour qui nous aime. Merci" ("Love that loves us. Thank you" dans la version sous-titrée en anglais) renforce ma conviction et semble un indice laissé par Malick, comme les mots épiphaniques de Mr O'Brien, en réaction à sa mutation, l'étaient pour un des sens de The Tree of Life.
    Ainsi, cette expérience de l'Amour qu'est notre vie, est celle de l'amour des hommes, sous tant de formes. Mais plus encore, l'expérience d'un plus grand Amour: l'instant présent.

    Quand nous avons quitté la salle, je souriais. J'ai souri longtemps. Quel moment extraordinaire. Quel difficile, exigeante mais si récompensante expérience.

    PS: Le plus incroyable peut-être.. J'ai eu quelques jours de le voir à nouveau deux journées plus tard. Et sans doute parce que j'avais un regard moins analytique, j'ai vu ce film que je croyais connaître et si magnifique comme si je le découvrai.. Et ... quel flot, quelle rivière, quelle poésie ininterrompue.
    Le monde était différent, les visages des gens avaient changé, le ciel avait une couleur merveilleuse, quand je suis ressorti du cinéma.
    wesleybodin
    wesleybodin

    1 126 abonnés 3 864 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 mars 2013
    (...) Un long-métrage qui est surtout très très très long et qui nous laisse une exaspérante impression de déjà-vu, d’égocentrisme et de recyclage. Un kaléidoscope dénué d’inspiration, d’intérêt et de grâce. A diffuser uniquement dans les musées et fondations d’art contemporain.
    LALALALALERE
    LALALALALERE

    18 abonnés 195 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 27 mars 2013
    Malick fait du Malick. On ne ressent rien. On pense à lui pendant tout le film. On se dit "Pauvre homme!"
    poet75
    poet75

    273 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 mars 2013
    Disons-le d'emblée: ce sixième film de Terrence Malick est un chef d'oeuvre d'une stupéfiante beauté! Plus encore que le film d'un philosophe (Malick est certainement nourri de philosophie et il l'a même enseigné dans sa jeunesse), il s'agit d'un film de poète. Depuis son premier film ("La Balade sauvage" en 1973), il y a indéniablement chez ce réalisateur une propension à user de la caméra, mais aussi des sons et des mots, à la manière d'un poète.
    Ce penchant trouve maintenant son point d'orgue, il s'épanouit comme jamais, et Malick nous livre des films inouïs, des films comme peuvent les rêver les poètes, des films qui hantent l'esprit et le coeur longtemps après qu'on les a vus, des films qu'on verra et reverra comme on revient toujours aux grandes oeuvres poétiques sans jamais s'en fatiguer. Ce penchant vers un cinéma qui s'apparente à la fois au poème et à la prière s'épanouissait déjà dans "The tree of life", le précédent film du réalisateur, et se poursuit aujourd'hui avec "A la merveille", à tel point qu'on a le sentiment d'avoir affaire au deuxième volet d'un diptyque. Certes il y a des différences notables entre les deux films, certes on ne retrouve pas ici ce qui irritait tant certains critiques dans "The tree of life" (cette ampleur lyrique, cette métaphysique qui, bien évidemment, n'a rien de commun avec les nigauderies d'un Paulo Coelho!), mais les deux films épousent sans conteste une même esthétique, usant en particulier avec abondance des voix off.
    Poème et prière donc, mais dans la nuit! En fait, ce film de Terrence Malick a des accents mystiques, non pas tant au sens de l'extase qu'à précisément celui de la nuit! L'extase, d'une certaine façon, est présente cependant, lors d'une des premières séquences du film, qui nous montre de manière sublime un couple (Ben Affleck et Olga Kurylenko) visitant le Mont-Saint-Michel. Là, dans les hauteurs du Mont, à la Merveille, il y a le bonheur d'aimer. Mais, aussitôt après, nous voyons Olga Kurylenko patauger dans la vase de la baie du Mont-Saint-Michel et nous savons que ce bonheur, que cette extase d'aimer sont déjà en péril.
    La suite du film nous le montrera en effet, nous le fera comprendre: l'amour est là mais on ne sait pas le garder, on se déchire, on se sépare, on se défait, on va d'Olga Kurylenko à une autre femme (Rachel McAdams) et tous ces personnages, en quelque sorte, errent dans la nuit. Un autre personnage intervient, à plusieurs reprises, un personnage qui, peut-être, donne une clé d'interprétation du film: celui d'un prêtre (Javier Bardem) en proie au doute et à ce qu'il pense être son incapacité d'aimer. Il y a beaucoup de souffrance chez ce prêtre qui, lui aussi, se perd ou croit se perdre dans une sorte de nuit mystique. S'agit-il pour autant d'un film désespéré? Je ne le pense pas! C'est le film de ceux qui doivent espérer contre toute espérance.
    On entend pendant une séquence du film la voix off du prêtre en question, de ce prêtre perdu dans sa nuit, appeler le Christ, lui demander de venir en lui et autour de lui, partout. Est-ce là la prière de qui n'a plus aucune espérance? De plus, ce prêtre, qui croit avoir perdu sa capacité d'aimer, continue cependant d'aimer et de servir sans même peut-être sans rendre compte. On le voit à un moment visiter des prisonniers, leur apportant pardon et réconfort. Et quand, dans une autre séquence, ce prêtre annonce à certains de ses paroissiens qu'il va sans doute devoir les quitter car il est nommé ailleurs, l'un de ceux-ci, dont on voit qu'il souffre d'un handicap mental, lui répond qu'il le regrettera beaucoup: "on a grand besoin de prêtres comme vous ici", lui dit-il. Toute proportion gardée, ce prêtre me fait songer à Mère Térésa, dont on sait à présent que, pendant de nombreuses années, tout en continuant à servir les pauvres, elle souffrit cruellement de doutes concernant la foi. Le prêtre que nous propose Malick, de même, persévère dans le service des autres, tout en étant la proie de cette nuit obscure...
    Tel est ce prêtre, tels sont ces personnages, que l'on pourrait caractériser en citant un beau vers de Victor Hugo, dont Julien Green avait repris les premiers mots pour en faire le titre d'un de ses romans: "Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière".
    On trouvera aussi, dans ce film douloureux et splendide à la fois, dans ce film-poème, dans ce film-prière, dans cette quête de l'amour, des accents qui, comme le dit très justement Arnaud Schwartz dans le journal "La Croix", évoquent saint Augustin. "Tu nous as faits pour Toi et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi". N'est-ce pas exactement ce que l'on peut ressentir en voyant ce film de Terrence Malick?
    Matthias C
    Matthias C

    26 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 septembre 2012
    Vu en AP à la Mostra de Venise... nul, et pourtant j'avais adoré Tree of Life! Le film a été sifflé à la fin, des gens sont partis en cours de séance...
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