Ce premier film sent très fort le cinéma de Pialat ; le Pialat de à nos amours ou bien de passe ton bac d'abord. Une jeunesse livrée à elle même, chercher à exister, à se prouver des choses, à cacher son mal être…
Belle épine est un film qui peut sembler assez atemporel, je ne crois pas qu'il y ait une date précise donnée à un moment, on ne sait pas trop si ça se passe dans les années 80, 90 ou même 2000, ce qui compte n'est pas le contexte, mais les personnages.
La scène d'introduction, montre une sorte d'incompréhension entre les adultes et cette jeunesse, une sorte de mépris respectif qui les empêches de se comprendre et de se respecter. Cette scène je la trouve vraiment très belle, surtout lorsque l'on sait que Prudence ne ment pas, qu'elle dit bien la vérité. La méchanceté de l'adulte, son refus d'écouter la jeunesse prend tout son sens.
Ce qu'il y a en commun aussi avec Pialat, c'est de filmer les acteurs sans chercher à les sublimer en leur mettant une tonne de maquillage, des vêtements trop beau, non la ravissante Léa Seydoux trouve ici une beauté naturelle, elle est une fille comme les autres, avec son charme et ses petits défauts, ça renforce le vrai, on est pas à Hollywood, cherchant à tout prix à vendre du rêve.
Je pense que c'est un premier film assez intéressant, mais qu'il manque peut-être quelque chose, de la méchanceté peut-être, parce que si le début est très sympa, ça tourne assez vite en rond.
Il y a néanmoins quelques scènes qui valent le détour, notamment la scène sur le balcon, où pour la seule fois Prudence évoque sa mère, au détour d'une conversation des plus banales, se confiant à un inconnu. Il y là dedans pas mal de vrai, c'est vraiment intéressant de voir ça.
Après il y a quelques maladresses, je pense à la scène du cinéma à la fin qui ne me semble pas follement pertinente et bien traitée, mais reste un film qui vaut le détour, de plus qu'il y a une bonne utilisation des musiques, avec parcimonie, mais à chaque fois belles et justes.
Intéressant.